Récemment, faisant mes cartons pour déménager dans ma prochaine demeure, la Villa SuperPhysique, je suis retombé sur un livre que je n’avais pas lu.
C’est un de mes anciens élèves, Sébastien, qui a également suivi la Formation SuperPhysique, qui me l’avait conseillé.
C’était déjà lui qui m’avait offert le livre « Pourquoi eux ? Les secrets de leurs ascensions » que j’avais adoré et dont je vous avais parlé en détail et qui défendait justement une thèse que nous allons reprendre aujourd’hui à savoir que tout se joue avant 25 ans.
Cette fois, le titre m’avait interpellé et fait sourire : « Pourquoi les femmes des riches sont belles ? »
Il m’avait précisé que je serais surpris au delà du titre aguicheur nécessaire pour faire parler étant donné que tout ou presque est une question d’apparence, d’indignation, de choquer.
Si on « met » un titre « plat », sobre, celui-ci ne peut assurément pas faire parler de lui et être un succès sauf si on est connu, que l’on est une « célébrité ».
Que c’était plutôt un livre de psychologique évolutionniste, de l’EvoPsy comme on dit désormais, une catégorie à part de la psychologie traditionnelle.
Il est vrai que si on regarde les femmes par lesquelles sont accompagnés les hommes de « pouvoirs », la richesse étant implicite, il est facile de tirer cette conclusion hâtive que tout serait lié à l’argent et que l’immense majorité des femmes seraient opportunistes.
Ce qu’explique l’EvoPsy qui est, selon la définition de WikiPédia, un courant de la psychologie cognitive qui repose sur l’hypothèse du « cerveau social » selon laquelle les comportements sociaux s’expliquent pour l’essentiel par le fonctionnement cérébral traitant des stimuli sociaux dans le sens d’une meilleure adaptation individuelle au groupe, c’est que la plupart de nos comportements sont innés.
Nous avons longtemps pensé, et moi le premier, que nous devions une grande partie de notre comportement, de nos faits et gestes, de notre éducation parentale.
Que c’était nos parents, en nous élevant, nous façonnaient le plus.
Or, cela est de moins en moins probable.
Ce qui est expliqué, c’est que nous sommes à 50% nos gênes et leurs expressions, leurs activations, à 40% notre environnement et notamment celui dans lequel on grandit et seulement à 10% notre éducation parentale.
Mais ce qui est encore plus « hallucinant », c’est qu’il semblerait que ces 10% diminuent progressivement au fil de notre vie pour finalement devenir la personne que l’on est programmée devenir.
Avant de lire ce livre que j’ai dévoré en quelques jours, j’étais de plus en plus convaincu de la prédétermination, que l’on était prédéterminé de base à devenir qui on est.
Mais maintenant, j’ose penser et cela me confirme que la liberté de choisir est bien plus faible que nous ne le pensions.
Qu’en fait, nous sommes qui on est et que c’est ainsi.
Il y a quelques semaines, je vous expliquais l’importance de l’entourage, c’est à dire de l’environnement afin de devenir celui que l’on veut être.
Et il est vrai, il suffit de se remémorer ces jeunes années, que l’influence de notre entourage durant l’enfance et l’adolescence nous a façonné, bien plus que nos parents.
Nos comportements, les expressions que nous utilisons le plus viennent de là comme si elles étaient marqués à vie en nous (ceux qui me côtoient chaque jour ou presque comprendront :D)
C’est pour cela qu’aujourd’hui, lorsque l’on choisit de faire un enfant, il faut avoir conscience que ce n’est pas nous-même qui allons l’élever et le façonner, mais l’école et les activités extra-scolaires, là où il passera le plus de temps finalement.
Ce n’est pas les 3 heures par jour avec ses parents qui éduquent véritablement.
Les professeurs que l’on a à l’école, les amis que l’on a, les « clubs » où l’on fait du sport sont déterminants.
C’est pour cela que ce qui revient souvent est que tout se joue avant 25 ans.
Si les bases ne sont pas clairement posées en amont, alors comment pourraient-elles changer ensuite ?
On ne revient jamais sur qui on est mais on avance avec cela.
Dans mon Podcast numéro 100 que j’avais appelé « Le changement, c’est pas maintenant » :
J’expliquais qu’après avoir lu des centaines de bio et auto-biographies dont mes conclusions se trouvent dans le LeaderBook, que l’on était qui on était et que l’on ne changeait jamais véritablement.
A la base, peut être comme beaucoup d’entre-vous, je pensais que nous étions tous, que nous avions plutôt tous la capacité d’évoluer, de réussir, de réaliser nos rêves.
Et puis, je me suis aperçu que je sentais tout de suite, aux premiers échanges avec une personne, si celle-ci allait réussir à atteindre ses objectifs ou pas, si celle-ci allait même faire plus que prévu.
Bien sur, il m’est arrivé de me tromper mais rarement.
Je croyais que l’on pouvait, comme l’on peut le lire dans des dizaines de citations faussement inspirantes, que l’on pouvait devenir qui on voulait si on le désirait vraiment.
Puis l’expérience, la vie a fait que je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas.
J’ai vu des centaines et des centaines de personnes avoir des objectifs totalement irréalisables pour eux, notamment en musculation.
J’ai vu des personnes ne pas atteindre le niveau qu’elles méritaient d’atteindre malgré des efforts quasi-parfaits tandis que d’autres les surpassaient en faisant n’importe quoi.
J’ai vu l’injustice du monde (Cf ce LeaderCast).
J’ai vu et je vois que tout le monde n’est pas destiné à devenir un champion, à changer le monde.
J’ai vu que se donner les moyens de ses ambitions n’étaient pas suffisants pour la majorité.
Que certes, cela donnait plus de possibilités de réussir mais que cela ne garantissait pas de réussir.
Après, on peut toujours dire que la meilleure façon d’échouer à coup sur, c’est de ne rien faire évidemment.
J’ai cru que changer d’environnement était une des clefs, que de s’entourer de personnes qui ont des objectifs élevés sans que ceux-ci ne soient trop éloignés de ce que l’on peut faire, à l’instar des MasterMind qui s’organisent pour certains groupes d’entrepreneurs, pouvait permettre de changer la donne.
Mais si, 50% de qui nous sommes est génétique et que plus nous vieillissons, plus nous sommes nos gènes, que nous restent-ils ?
Si les décisions que nous prenons ne sont, en fait, pas les nôtres mais celle de notre ADN ?
Que si on souhaite changer d’entourage mais qu’en fait, on ne le peut pas, qu’on ne peut pas se lier d’amitié avec qui « il faudrait » pour « changer » ?
Si, en fait, quand on croit avoir trouvé sa voie, celle-ci était déjà écrite ?
J’ai toujours senti que j’étais sur mon chemin, que ce que je faisais était un prolongement de qui j’étais et que c’était ma mission, de lutter contre les idées reçues, d’aider un maximum de personnes à progresser sans dopage en musculation, d’expliquer le pourquoi du comment, de changer les gens positivement, de les impacter pour qu’ils atteignent leurs objectifs.
Mais si tout ou presque est innée, selon la loi de l’attraction, j’attire seulement ceux qui peuvent changer.
Je ne sais plus avec qui j’avais ce débat récemment mais je ne peux et vous ne pouvez, aider que ceux qui le veulent.
Vous ne pouvez convaincre que ceux qui sont prêts à être convaincus.
C’est pour cela que j’évite toutes discussions avec les personnes qui sont certains de ce qu’ils affirment, parce qu’il n’y a pas débat et que cela serait une perte de temps.
Cela, je l’ai appris de mon environnement, de mon expérience, à force d’évoluer sur le net où les langues sont déliées, à perdre du temps à essayer d’expliquer le pourquoi du comment pour « rien » et même pire, à s’énerver et à être rempli d’ondes négatives à la fin.
Je crois qu’en fait, le bonheur, être plus ou moins heureux, est déjà déterminé également.
Que certains ont plus de neurotransmetteurs propices à cela tandis que d’autres en ont moins de base.
Que certes, on peut influencer cela mais minimement par son alimentation, par la prise de compléments.
Que certains ne seront jamais heureux tandis que d’autres auront toujours le sourire.
On glorifie la notion de mérite quand, en fait, certains ne sont pas capables de faire les efforts nécessaires.
Parce qu’ils n’ont pas les bons gènes, parce que jeunes, ils n’ont pas eu le bon environnement.
Il ne s’agit pas de s’apitoyer sur son sort mais de bien comprendre que rien ne sert de s’acharner dans une direction qui n’est pas la nôtre.
Le livre défend également l’idée que l’on naît Leader ou Suiveurs.
Certes, cela dépend de l’environnement où l’on évolue mais je suis convaincu qu’un Leader reste un Leader par son comportement quelque soit l’endroit où il se trouve.
Certains préfèrent suivre des ordres, être rassuré que ce qu’ils font est ce qu’il faut faire et d’autres, dont je fais parti, ne supporte pas de ne pas faire soi-même, de ne pas créer ses propres règles.
Parce qu’en fait, il n’y a pas à avoir peur de mal faire si tout est déjà écrit, si tout est déjà programmé inconsciemment.
A trop réfléchir, à essayer de tout anticiper, on en oublie alors que cela n’est pas possible.
C’est d’ailleurs un trait commun de ceux qui réussissent, d’agir sans trop se poser de questions, de choisir rapidement sans peser pendant 57 jours le pour et le contre.
Mais si tout est inné ou presque et que l’on a grandit dans un milieu où personne ne se décidait jamais et se laissait vivre, alors il faut espérer avoir les capacités génétiques de choisir, les capacités de réussir.
Car sinon, on n’arrivera à rien.
Je ne vous dis pas tout cela pour vous décourager mais pour vous rappeler que tout le monde n’est pas destiné à réussir, que tout le monde n’est pas capable de devenir champion, tout le monde n’est pas capable de tout faire.
Il y a une grosse part d’inné et de chance.
Comme disait l’un de mes amis qui m’a servi de modèle pour ma classification des différentes catégories morpho-anatomiques que j’ai identifiée dans le Tome 1 et 2 de la Méthode SuperPhysique, on ne lutte pas contre sa nature, on fait avec.
Mais pour découvrir sa nature, encore faut-il tenter et se forcer un peu.
Ne pas se décourager avant d’avoir commencé.
Personne ne peut savoir ce que la nature lui a réservé, ce que sa génétique lui permet.
Nul ne peut dire qu’il n’est pas fait pour faire une chose s’il ne met pas en place ce qu’il faut pour y arriver.
Aujourd’hui, je peux dire que je ne suis pas fait pour être souple parce qu’à m’acharner depuis des années, à m’étirer presque chaque jour, je reste relativement peu mobile en comparaison de certains.
Je peux dire que je rencontre des difficultés en musculation que certains ne rencontreront jamais.
Je me souviens qu’à 15 ans, soit un an après mes débuts, par exemple, j’avais déjà des douleurs aux épaules alors que je ne faisais rien de particulier.
C’est d’ailleurs ce qui m’a permis par la suite d’énormément m’intéresser à la prévention et à la guérison des blessures et à y consacrer une bonne partie de chacune des Formations que je propose sur mon site RudyCoia.com.
Je peux dire que certains exercices me donnent du fil à retordre et que je ne m’y sens pas à l’aise, qu’ils nécessitent énormément de travail de ma part afin de pouvoir les exécuter.
Mais je peux aussi dire que j’ai des facilités dans certains domaines, pour transmettre, pour écrire, pour parler, pour me mettre en avant et servir d’exemple.
Je n’ai pas peur de travailler ou de faire des choix car quand quelque chose doit être fait, cela devient ma priorité instantanément.
Nous avons tous nos forces et nos faiblesses et c’est pourquoi se résigner complètement sous couvert de la génétique est selon moi une erreur.
Nous sommes peut être prédéterminés si nous croyons en la véracité de l’EvoPsy mais peut être pas.
Dans tous les cas, cela ne doit pas être une excuse pour abandonner à la première embûche, pour ne même pas essayer à l’instar des jeunes pratiquants de musculation qui espèrent se transformer radicalement en quelques mois.
Parce qu’avant toute chose, rares, pour ne pas dire jamais, sont les domaines où l’on excelle sans travailler (Cf ce LeaderCast sur le vrai talent)
Ce que je crois donc, c’est que plutôt que de se lamenter, de se dire que l’on n’est pas fait pour ci ou pour ça, de se plaindre à autrui, nous ferions mieux de faire et de voir où cela nous mène, tout en oubliant pas que nous sommes tous différents et que nos possibilités ne sont donc pas les mêmes.
Cela éviterait sans doute à certains de vouloir se comparer sans arrêt et de vouloir, comme je le vois trop souvent, notamment via les messages que je reçois par rapport aux tableaux du Club SuperPhysique, de vouloir absolument adapter les tableaux pour devenir un champion (dans son imaginaire) quand on ne le sera jamais.
Il faut accepter que si l’on fait 1m70, on ne fera jamais plus.
Il faut accepter que si on ne pèse que 70 kg, on ne sera jamais aussi fort que si l’on pèse 90 kg (pour le même individu).
Peut être est-ce là toute la difficulté, accepter que malgré tous ses efforts, on n’atteigne jamais le sommet.
Mais ça, c’est la vie et elle est injuste.
Pour savoir ce que vous réserve votre génétique, il n’y a donc qu’une seule solution :
Vous donner les moyens de vos ambitions.
Et alors, vous verrez bien ce que la nature vous a réservé.
Rudy