C’EST TROP INJUSTE

Lorsque nous étions enfant, surtout si vous avez grandi en France, on nous a appris le concept de l’égalité.

Il parait que nous naissons tous égaux, avec les mêmes droits et les mêmes chances de réussite.

D’ailleurs, ne dit-on pas « Egalité, Fraternité, Liberté » ?

Comme nous en avons déjà parlé, le concept de liberté est de plus en plus bafoué. Nos ancêtres s’étant battu contre l’esclavagisme, nous y revenons petit à petit sous une autre forme qui est l’édiction de règles de plus en plus nombreuses afin de nous « cadrer », afin de définir nos possibilités.

En clair, nous sommes de moins en moins libre.

Bien que je milite assidûment pour la fraternité, l’entraide, la collaboration, il faut bien avouer que ce concept ne séduit pas grand monde.

Etant dans une société « confortable », la règle est presque (Je dis bien presque) : « Chacun pour soi ».

Par exemple, des individus pratiquants la même activité, qui devraient en théorie se rapprocher grâce à elle, sont indifférents à leurs homologues.

C’est un comble, non ?

Mais qu’en est-il de l’égalité des chances, de la justice ?

Quand est-il de nos possibilités de réussir, peu importe d’où l’on vient, peu importe qui on est ?

J’aimerais croire que le monde est juste, je souhaiterais que chacun ait les mêmes possibilités.

Mais la réalité est tout autre.

J’en ai encore eu la preuve ce matin lors d’un Coaching Premium que j’effectuais au SuperPhysique Gym (ma salle) à proximité d’Annecy.

J’ai eu une nouvelle preuve, bien que déjà vu, de la non-égalité des chances entre les individus.

Adrien, pratiquant de musculation en dilettante depuis ses 22 ans (un peu plus sérieusement ses dernières années), se considérait comme un pratiquant moyen.

Or, pour son investissement, son niveau est exceptionnel.

Et même sans parler de son investissement, son niveau est celui que peut atteindre environ 1% des pratiquants de musculation sans dopage d’après mon expérience après avoir coaché plusieurs milliers de personnes depuis 2006.

Il a le niveau Gold du Club SuperPhysique (L’un de mes sites où nous avons mis en place un système de passage de diplôme à l’instar du passage de ceinture dans les Arts Martiaux), mesure 1m81 pour 84 kg relativement sec, sans forcément faire très attention à son alimentation de mon point de vue à 35 ans.

Quand, à côté, nous avons Alan, 25 ans, s’entraînant (pas toujours bien durant ce laps de temps) depuis 7 ou 8 années, faisant très attention à son alimentation qui se bat pour chaque progrès et qui n’arrivera sans doute, d’un point de vue physique, jamais au niveau d’Adrien.

Quand, si Alan mangeait comme Adrien, qui adore le fromage (Je te dénonce ! ;)), aurait 5 kg de plus sur la balance, surtout du gras, aurait des douleurs inflammatoires un peu partout et progresserait encore moins en musculation.

Quand l’un met toutes les chances de son côté pour progresser ou presque quand l’autre en est loin.

Par son caractère visible et quantifiable, la musculation est sans aucun doute une activité qui met en lumière l’injustice ambiante de notre monde.

Certaines personnes, des exceptions, peuvent faire n’importe quoi ou presque (Ce n’est pas le cas d’Adrien quand même), manger des pizza tous les deux jours, s’entraînant aléatoirement suivant leurs envies et leurs formes du jour et avoir des physiques et des niveaux de force dépassant l’imaginable.

Quand pour la majorité, si elle ne fait pas vraiment attention à ce qu’elle mange, à avoir des repères quantifiables pour planifier sa progresser à chaque séance, elle peut toujours rêver de prendre du muscle et de perdre de la graisse.

C’est pour cela que de nombreuses personnes sont perdues et ne progressent pas, car elles prennent exemple sur ce qu’elles ne sont pas.

C’est ce qu’on appelle plus généralement la « génétique », ce que j’ai codifié personnellement dans le Tome 1 et 2 de la Méthode SuperPhysique sous le terme plus révélateur de potentiel qu’est l’analyse morpho-anatomique.

Malheureusement, cela ne se cantonne pas qu’à la musculation mais peut s’appliquer à tous les domaines.

Le concept d’égalité n’est qu’une vaste fumisterie, ni plus, ni moins.

Tout comme les concepts de justice et d’injustice.

Qu’est ce qui est « juste » aujourd’hui dans ce monde à grande échelle, sérieusement ? Quelqu’un peut-il me citer un exemple ?

Parlons de l’égalité homme / femme, un sujet qui fait débat.

Comment un homme et une femme pourrait-il être égaux étant donné leurs différences ?

Il suffit de lire le livre « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus » pour se rendre rapidement que nous sommes différents, que nous n’avons pas les mêmes possibilités, les mêmes aspirations, les mêmes envies. On ne parle plus d’égalité ou d’inégalité, on parle de différences, de différences de possibilités.

Et cela, grossièrement, si on compare les deux sexes de l’espèce humaine. Si on regarde à l’échelle microscopique, c’est à dire entre deux individus du même sexe, qui oserait dire qu’il n’y a aucune différence, que ce sont des copies ?

Personne, bien évidemment.

C’est pourquoi je crois que la société qui tente, en apparence, de rendre le monde juste se trompe. Ce n’est pas le bon « combat » puisque le monde est par définition injuste.

Il suffit d’avoir la bonne génétique ou mieux encore, de naître au bon endroit, au bon moment pour que cela dicte nos possibilités.

Combien d’acteurs sont nés dans la même ville, ont grandi ensemble et sont devenus des « vedettes » ?

Récemment, j’apprenais même que beaucoup de Gamers, de personnes qui gagnent leurs vies en se filmant en train de jouer aux jeux vidéos (Oui, je sais, quelle honte pour l’humanité…) étaient amis avant de jouer aux jeux vidéos et qu’ils se partageaient ensuite entre eux, sans avoir spécialement de talent, les fans en faisant des Feat.

En clair, une histoire de réseau qui permet de tirer une règle : « Là où l’on naît détermine nos futures possibilités ».

Certains pourront me rétorquer que l’on peut toujours changer d’endroit, d’entourage… Oui, j’en suis convaincu mais il n’empêche que lorsque tout se fait naturellement, c’est tout de même plus facile.

Lorsque l’on doit « construire » un nouveau réseau de connaissance, honnêtement, en étant soi-même, ce n’est pas la même limonade que d’avoir grandi ensemble et être ami de longues dates.

A l’âge adulte, cela se fait beaucoup moins facilement, tout le monde étant sur ces gardes et beaucoup « oublient » le concept de fraternité.

Ce n’est ni plus, ni moins, qu’une guerre, idéalement pacifique, entre individu.

Parce que si tout le monde était égal, que le monde était vraiment juste, alors les compétitions disparaîtraient.

Il n’y aurait plus de hiérarchie, il n’y aurait plus de notion de valeur, de mérite.

Les récompenses n’existeraient plus et quid du progrès ?

Pourquoi agirions-nous ? Comment déterminerait-on ce que doit recevoir un individu en fonction de son travail ?

Peut être qu’untel abat plus de travail à cause justement de l’injustice omniprésente et dans ce cas alors, pourquoi récompenserait-on moins celui qui fait moins parce qu’il n’en a pas les capacités physiques, intellectuelles et psychologiques ?

C’est, à l’inverse, parce que le monde est injuste et que nous sommes donc tous différents sans l’être véritablement, que nous progressons, que nous nous défions, que nous évoluons.

C’est justement parce que nous ne supportons pas l’injustice que nous nous efforçons de toujours faire mieux, que cela éveille en nous cette appétence à agir.

C’est parce que cela m’insupporte au plus profond de moi que j’ai envie de prouver que je suis plus « fort » que l’injustice, que les inégalités innées et acquises.

Avant tout, on se doit de se le prouver à soi-même.

Et d’autre part, si notre ego fait des siennes, on se retrouve à devoir le prouver aux autres.

C’est généralement ce qui se passe quand on est un jeune adulte, que l’on cherche à s’affirmer, que l’on aboie véritablement ce que l’on fait.

Pour prouver que l’on existe, pour prouver que, non, nous n’acceptons pas l’injustice de ce monde.

Parce que nous n’avons pas le contrôle dessus, je crois que nous devons développer notre résilience, notre capacité à accepter ces inégalités.

Je ne dis pas qu’il faut totalement lâcher prise, un peu d’ego est une force (quoi qu’en dise certains, c’est un moteur) mais qu’il faut accepter de lâcher prise sur ce qui ne dépend pas de nous.

Et alors, nous concentrer sur ce qui dépend de nous.

A quoi bon se plaindre de ce qui est et sur quoi nous n’avons aucun pouvoir ?

A quoi bon ruminer sur les injustices que nous subissons ?

Se plaindre n’a jamais amené nul part, n’a jamais rendu heureux.

C’est peut être une mentalité française que de se réunir entre plaignard, que cela soit si populaire ? Je ne sais pas mais il faut avouer que cela déclenche des passions sur les réseaux sociaux où se plaindre attire plus de monde que d’essayer d’apporter des solutions.

Pourtant, c’est ce que nous devons faire.

Apprendre à être résilient si demain, on retrouve sa voiture avec les pneus crevés. Constater, ne pas s’énerver, appeler son assurance.

Ce n’est pas vraiment grave en soi.

Ce qui est grave, c’est de tout accepter et de ne pas se battre pour ce qui a de la valeur à nos yeux, pour ce qui donne du sens à notre vie.

Pour nos valeurs, pour être et défendre qui on choisit d’être.

Oui, le monde est injuste et alors ? Cela vous empêche de faire quoi exactement ?

Peut être que cela vous empêchera de devenir Champion Olympique, de devenir le nouveau Steve Jobs…

Mais ce n’est pas cela qui rend heureux, qui rend épanoui.

Comme nous en parlions la semaine dernière, c’est le chemin qui amène d’un point A à un point B.

C’est de faire et de ne pas se poser trop de questions sur les obstacles que l’on pourrait rencontrer en chemin.

Mais de les prendre au moment venu, quand ils sont là et que nous devons y faire face.

Avant ? C’est inutile et même contre-productif d’y penser.

C’est pour cela que le sujet des limites m’inspirent régulièrement (Cf cet article), parce qu’avant d’y retrouver confronter (si on y arrive), encore faut-il ne pas y penser.

Ce sont souvent ceux qui ne s’en posent pas qui vont le plus loin.

Ceux qui se posent la question « Quelles sont mes limites ? » et qui les entrevoient ne vont jamais nul part.

Acceptez l’injustice du monde, acceptez que nous ne soyons pas égaux.

C’est ainsi et nous n’y pouvons rien.

Mais n’acceptez pas votre condition actuelle si celle-ci ne vous convient pas et que vous avez le pouvoir d’y remédier.

Ne gâchez pas votre énergie à essayer de rendre le monde juste, il ne le sera jamais.

Utilisez là pour faire votre part, à votre niveau, avec vos envies.

Pour agir sur ce qui dépend de vous.

Oubliez ce qui n’en dépend pas.

Vous verrez, ce n’est pas la même vie.

Rudy

PS : Si cet article vous a plu, vous devriez regarder ceci.

 

 

 

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