JE NE PEUX PAS ABANDONNER

Je me demande parfois s’il ne faudrait pas abandonner une bonne fois pour toute.

Je me reconnais de moins en moins dans ce monde.

Dans ce monde où tout n’est que faux semblant,

Où tout n’est que vaine promesse.

Je ne supporte plus ces teasers mieux que le produit final,

Ces bandes annonces de film qui annoncent un chef d’œuvre qui se cherche encore.

Ces programmes pour devenir confiant, fort, musclé, rapides en quelques semaines pour des sommes démesurées.

Je suis fatigué de ces apparences d’une vie réussie quand derrière, je connais l’envers du décor.

Je suis fatigué de ces entrepreneurs à succès qui vivent à coup de crédits, de subventions, de levées de fonds et qui vivent chez leurs parents ou aux crochets d’un proche.

Je n’en peux plus de voir ce monde où chacun s’invente une vie qui n’est pas la sienne.

De voir des gens vivre téléphone à la main, discuter plus facilement avec leur téléphone que dans la vraie vie.

Avoir peur d’ouvrir la bouche face à un autre être humain.

De gens qui s’apprêtent pour paraître plutôt que d’être.

D’être jugé sur ce que je montre et non sur qui je suis.

D’avoir les attributs de ce que je ne suis pas.

Le pire, ce sont les fanatiques, les fans qui aiment sans savoir.

Qui aiment une image, une idée qu’ils se font, loin de toute réalité existante.

Je suis fatigué de ce comportement grégaire sans réflexion de la majorité,

Qui aime ou déteste à la folie sans avoir la moindre once d’intelligence.

Parfois, je me demande si je ne ferais pas mieux de vivre encore plus caché, de quitter les réseaux sociaux et ce monde de divertissement.

D’arrêter de jouer à moitié, d’essayer de me faufiler dans cette masse de mythomanes,

De faire différemment mais pas tant.

Mais je ne peux m’y résoudre car je ne sais pas abandonner.

Peu importe que tout soit contre moi, je continue.

Pire, plus c’est difficile, plus cela me motive.

Peu importe que l’on me mente, mon ego me dit que je peux tordre le cou à cette fausse réalité.

Que je peux modeler une partie de ce monde par ma volonté, par mon exemplarité.

Peu importe que la majorité soit un vrai troupeau de moutons bien tondus, j’ai toujours espoir de changer la donne.

Même si aujourd’hui, il y a plus de coach, quelque soit le domaine, qui prodigue leurs conseils que de coachés,

Je n’en reste pas moins abasourdi devant ces coach qui auraient bien besoin d’être coachés.

Je rigole jaune quand je vois des coach de vie avec leurs vies pourries.

Je rigole encore plus jaune quand je vois des types aussi épais que j’étais à 16 ans m’expliquer comment prendre du muscle.

Le pire, ce sont les coach anti-âge bourré d’hormones, autrement dit de produits dopants, qui t’expliquent qu’avec du jus de canneberges, tu vas rajeunir comme jamais…

Malgré tout, je suis encore là car je ne peux me résoudre à abandonner.

Je ne peux me résoudre à me dire que l’on est vraiment foutu, même si je suis bien conscient de la situation au globale.

Mais, comme je le disais, c’est peut être mon ego qui me fait croire que j’ai plus de pouvoirs que je n’en ai.

Je crois qu’individuellement, chacun d’entre nous peut faire mieux.

Je crois que chacun pris séparément du troupeau est bien plus intelligent qu’il ne le laisse supposer.

Qu’être en troupeau rend bête et parfois méchant.

Je crois que chacun d’entre nous se rend compte de la prison dans laquelle on essaie de nous mettre et dont certains jouent le jeu plutôt deux fois qu’un.

Après tout, tout le monde a un prix, n’est-ce pas ?

Je ne peux me résoudre à abandonner car que faire sinon ?

Pourquoi se lever le matin si je n’ai pas de combats à mener ?

D’objectifs difficiles, des défis à relever ?

Cela fait plus de 20 ans que j’ai écrit mon tout premier article et c’est presque comme si celui-ci n’avait rien changé.

Presque 10 ans que je partage mes réflexions et ma philosophie de vie, en perpétuelle évolution, presque dans le vide.

Car la « merde » nous a entouré, nous submerge.

L’information est devenue difficile, voir impossible à trouver.

Nous sommes submergés de théories fumeuses, de « facilités », de « Hack » et de je ne sais quelles autres conneries.

Pourtant, je suis toujours là car ce qui m’anime, c’est l’espoir.

Ce sont les petites victoires du quotidien, les petits victoires de la semaine ou des mois.

C’est de partager, de transmettre et de voir le changement chez certains / certaines.

C’est de voir que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir une autre vie, loin des paillettes.

Peut être que ma façon de penser, de « philosopher », n’est pas la bonne.

Mais j’ai cette sensation de faire bouger les lignes, de pousser à la réflexion en exagérant à volonté mes propos, de lancer des bombes.

Je suis fatigué de cette surenchère sans fin,

De ces fausses vies si parfaites,

De ces photos de vacances à l’autre bout du monde qui ne sont pas vraies.

J’aimerais un retour au vrai, à la vraie vie.

Alors je me livre, autant que je le peux, en fonction de mon inspiration, de mes envies avec toujours l’espoir que l’on fasse mieux ensemble que seul

Bien conscient que le bonheur est fait pour être partagé, qu’il se multiplie exponentiellement, que 1 + 1 n’est pas égale à 2 mais peut être à 11 comme le dit si bien JCVD,

Parce que la confiance se mérite, se gagne et n’est pas un dû.

Je vois les effets de mes « efforts », de ma personnalité mais cela ne me suffit que rarement.

Je ne suis qu’instantanément satisfait, pris dans ce tourbillon de la productivité à outrance (Cf mon article « L’enjeu ne doit pas tuer le jeu« ), dans ce faire plus à tout prix, parce le monde « désévolue » à toute vitesse.

Alors que l’on pouvait rire des films « Idiocracy » et « Wall-E », nous y sommes pratiquement.

Y’a-t-il donc encore de l’espoir ?

Car on dit bien que c’est l’espoir qui fait vivre.

A l’instar du S de Superman, je le crois bien.

Parce que le jour où je n’aurais plus d’espoir, je serais peut être comme nombres d’anciens, aigris dans leurs coins, à avoir abandonner toute lutte et à attendre que la mort m’emporte pour en finir avec cette mascarade.

En attendant, il paraitrait que l’on n’a pas échoué tant que l’on n’a pas abandonné.

Alors je n’abandonne pas, avec toujours cet espoir et ce « pouvoir » que je me confère, d’avoir la possibilité de changer la donne.

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