Régulièrement, il m’arrive de conseiller des personnes qui cherchent à agir par choix, qui cherchent à se réaliser.
Ils ont des projets, des envies de changement, des ambitions.
C’est d’ailleurs mon premier métier : Coach.
J’ai commencé comme cela en 2006 avec mon petit site de l’époque qui s’appelle Coach-perso.fr (Désormais, il est bien plus gros et est à mon nom : www.RudyCoia.com).
Aider les gens qui en avaient besoin et surtout qui me le demandaient.
J’ai, en effet, appris, au fil des années, que l’on ne pouvait pas aider ceux qui en avaient besoin s’ils n’en avaient pas conscience.
Dwayne Johnson dans la série Ballers (une des seules que je suis) dit dans un des épisodes de la cinquième saison quelque chose de très juste :
« Tout le monde donne des conseils mais personne ne veut les suivre ».
Cette phrase m’avait marqué et je l’avais donc noté mais je ne savais pas comment l’exploiter.
Et puis, hier, en discutant avec Claude qui a sa propre entreprise de jus de légumes sur Annecy et qui est également adhérent au SuperPhysique Gym, me voyant agir comme un « père » avec un autre membre qui loge actuellement à la Villa SuperPhysique, m’interpelle et me demande si je « connais » le syndrome du moineau.
Etant particulièrement adepte des citations et comparaison en tout genre, il m’explique.
Il me dit (Je modifie légèrement, ne me souvenant plus des mots exacts) : « Tu sais, un moineau, quand tu le recueilles, tu as beau faire tout ce que tu peux pour l’aider, il fini par mourir ».
Et de rajouter : « On ne fait pas d’un dauphin, un requin ».
Ça m’interpelle forcément car, je vois bien que c’est exactement ça.
Vous aurez beau conseiller autant que vous le pouvez, avec toute la bienveillance du monde que cela ne servira à rien si vous parlez à un moineau.
Si vous faites absolument tout pour que cette personne survive, cette personne ne peut pas voler de ses propres ailes et accomplir quoi que ce soit.
Je me souviens qu’adolescent, cela m’énervait quand on faisait des choses pour moi sans que je les ais demandées.
Le pire, c’était ma mère, une vraie mère poule.
Elle faisait tout pour ensuite se plaindre d’avoir tout fait (Ça vous rappelle des choses ?).
Pendant de nombreuses années, parce que je réfléchissais moins (ou pas), je pensais pouvoir « sauver » tout le monde.
Je pensais pouvoir aider, notamment en musculation, tout ceux qui s’entraînaient au hasard, au petit bonheur la chance et qui n’avaient pas de résultats.
Je pensais pouvoir aider les personnes en surpoids à maigrir en leur expliquant comment mieux s’alimenter.
Je croyais que si je voulais aider, en fait, j’aiderais toutes les personnes que je conseillerais.
Mais je me trompais.
Je me suis aperçu que donner des conseils sans qu’ils soient demandés ne servaient à rien.
Pire, si vous êtes comme moi, vous ferez tout pour faire l’inverse ou alors avoir une illumination des mois après en ayant une idée qui n’est autre que d’appliquer ce conseil (Il faut parfois du temps avant que cela monte au cerveau).
Si vous faites de la musculation en salle, vous avez tous sans doute déjà reçu un conseil que vous n’aviez pas demandé.
Souvent, il part d’une bonne intention.
On exécution « mal » un mouvement en apparence et quelqu’un vient nous le dire pour notre bien (dans le meilleur des cas).
Mais comment réagissons-nous à celui-ci ?
Comment réagissons-nous à quelqu’un qui nous dit que l’on devrait perdre du poids alors qu’on ne lui a rien demandé ? Même s’il le dit pour notre bien.
Premièrement, on ne l’écoute pas. Deuxièmement, on se braque. Troisièmement, on peut envoyer chier la personne (on la catégorise).
Souvent, le problème est celui de l’intelligence sociale, de ne pas savoir s’exprimer comme il faut pour faire passer une information.
Claude m’en parlait justement à la salle aussi hier lors de sa première interpellation à mon égard.
Par exemple, nous n’avons pas la même réaction si quelqu’un nous dit, en reprenant l’exemple en salle de musculation :
1 – « Excuse moi, quel est l’exercice que tu fais ? Ça a l’air efficace » et d’embrayer derrière si vraiment, on estime qu’il y a une erreur « J’ai cru voir dans un article qu’il fallait plutôt le faire ainsi, qu’est ce que tu en penses ? »
ou
2 – « Tu fais mal l’exercice, tu devrais décharger »
Je simplifie volontairement mais vous comprenez bien le poids des mots, l’importance de la communication. Le livre « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie est un must sur le sujet si vous souhaitez aller plus loin.
Il ne faut jamais s’opposer ou reprocher quelque chose à quelqu’un qui n’a pas demandé votre avis.
Vous devez vous mettre sur un pied d’égalité pour que le message puisse passer, même si vous êtes un expert de la question, surtout si vous avez sincèrement envie d’aider, de conseiller
Les gens n’ont pas envie d’avoir tort, de se sentir inférieurs. Ils veulent se sentir « forts ».
Ils ne veulent pas être pris en défauts. Ils veulent être complimentés même s’ils ne le méritent pas.
C’est pourquoi, même si vous souhaitez aider, vous ne devez jamais donner votre avis frontalement, de manière directe.
Vous ne devez jamais donner votre avis ou un conseil si celui-ci n’est pas demandé.
Lorsque je m’entraînais en salle de musculation commerciale, avant d’avoir ma propre salle, si j’avais été aidé tous ceux qui « faisaient » à mes yeux n’importe quoi, j’y aurais passé mes journées et je ne me serais plus entraîné.
Et pire, n’ayant pas l’intelligence sociale d’aujourd’hui, je me serais fâché avec de nombreuses personnes alors que mon intention était « pure ».
Donner son avis lorsque celui-ci n’est pas demandé est, pour moi, une preuve de bêtise et un manque d’intelligence certains.
Il est évident que la personne qui ne demande pas d’aide ne souhaite pas votre aide.
Oui, vous pouvez tenter de l’aider, de l’aiguiller mais souvent en vain.
Celui ou celle qui mange n’importe quoi devant vos yeux n’a que faire de vos explications pour son bien. Elle n’est pas disposée à évoluer, mieux penser.
Ce qui rentrera dans une oreille ressortira de l’autre instantanément. Elle vous entendra mais ne vous écoutera pas. Vous n’aurez pas son attention car elle ne vous l’a tout simplement pas accordé.
Le jour où l’on découvre cela et que l’on se remémore la phrase de Dwayne Johnson alias The Rock, on comprend mieux pourquoi le monde n’évolue finalement pas, pourquoi on tourne en rond, à se répéter inlassablement.
Nous communiquons mal, nous manquons d’intelligence sociale mais aussi émotionnelle (A ce sujet, je conseille la lecture du livre « L’intelligence émotionnelle« ).
Et surtout, nous ne sommes pas prêt à écouter, à nous remettre en question.
Nous voulons aider tout le monde sans discernement.
Comme si c’était une honte d’avoir tort, comme s’il fallait toujours avoir raison (c’est quoi avoir raison d’ailleurs ?).
Il y a problèmes des deux côtés, celui qui veut aider sans que l’on lui ait demandé et qui s’exprime maladroitement et celui qui a besoin d’aide mais qui est trop fier et/ou manque trop de confiance en lui pour demander.
Vous pourriez me rétorquer que tout le monde n’est pas légitime pour donner des conseils. Evidemment.
Mais la plupart du temps, ceux qui donnent des conseils le font dans le but de créer du lien social aussi, nous le voyons bien sur les réseaux sociaux, en dehors du besoin de montrer que l’on existe et que l’on « sait ».
Ce n’est de toute façon pas le sujet du jour (Nous avons abordé le problème de la légitimité dans ce Leadercast).
Alors essayer d’aider quelqu’un qui ne l’a pas demandé, c’est à dire se comporter comme nos parents au moment de notre adolescence, qui ne voulaient que notre bien, sur quoi cela peut-il bien déboucher ?
De l’assistanat à vie ?
Un manque d’indépendance ? (Tanguy n’est pas un film mais aussi une réalité pour beaucoup).
Un manque d’ambition, d’envie de s’en sortir ?
Tout simplement la mort du moineau.
On ne peut pas sauver un moineau qui ne le demande pas.
Tout comme on ne peut aider quelqu’un qui ne le demande pas même si on est convaincu qu’il a besoin d’aide, de faire ci, ça ou encore ça.
Cela fait bien longtemps que j’ai arrêté de vouloir aider ceux qui ne veulent pas, d’essayer de convaincre ceux qui n’ont pas envie d’être convaincu, ceux qui ont l’ego mal placé et qui ne savent pas recevoir les conseils et les appliquer, même si ceux-ci sont exprimés avec la plus totale bienveillance.
(J’avoue qu’il m’arrive parfois de replonger, c’est plus fort que moi)
Parce que je sais que c’est une perte de temps et d’énergie.
Comme disait Phillipe Gabilliet dans cette vidéo, ce n’est pas notre temps que nous perdons mais notre vie.
Là où je souhaite en venir, c’est que l’on ne peut « sauver » que ceux qui l’expriment, que ceux qui sont prêts à recevoir notre aide et qui ont, en plus, déjà commencé.
Je ne peux pas aider mon ami qui a tellement de potentiel que c’est du gâchis de ne pas agir, si lui ne fait pas la première démarche de lui-même, s’il ne fait pas déjà un peu.
J’ai envie de le secouer le plus possible, de faire à sa place tellement il aurait à apporter au monde dans son domaine de prédilection mais lui ne le veut pas. C’est juste un rêveur ou un beau parleur.
Alors j’aurais beau faire à sa place que ça ne se lancera jamais vraiment (J’ai déjà fait le test de nombreuses fois).
J’aurais beau le faire travailler, à mon détriment sur le moment, que je perdrais de la vie.
Dans la vie, je distingue (honte à moi, je catégorise), deux types de personnes.
D’un côté, il y a ceux qui font d’eux-mêmes. Ils n’attendent pas qu’on leur dise quoi faire, ils ne procrastinent pas, ils font parce qu’ils savent que personne ne fera à leur place et que mieux vaut faire que de ne pas faire. Quand ils ont une question, ils cherchent la réponse. Ils ne passent pas à autre chose sans avoir trouvé une réponse et surtout ils sont en demande de conseils qu’ils écouteront.
De l’autre, il y a ceux qui attendent qu’on leur dise quoi faire. Ils aimeraient faire mais ne font rien. Ils ont besoin qu’on leur mixe leur viande hachée et leurs légumes et qu’on leur mette ensuite la cuillère dans la bouche mais si on leur fait, alors ils n’ouvriront pas la bouche, ils laisseront tout dans l’assiette. Ils le prendront mal alors que c’est pour leur bien, ils ont besoin de se nourrir. S’ils ont une question, ils la poseront mais ne regarderont même pas la réponse.
Je caricature évidemment mais l’idée est là.
Ce que je veux vous dire aujourd’hui, c’est que si vous désirez vivre, pas comme un moineau, alors vous devez faire le premier pas avant de demander de l’aide, quoi que ce soit.
Vous devez déjà être en marche, en train de bouger. Vous travaillez pour vos objectifs, pour vos rêves. Vous savez que rien de bien ne tombe dans le bec sans effort, sans rien faire.
Et alors là, oui, vous serez sauvable.
Vous serez attentif, vous serez aux abois de la moindre information pouvant vous aider pour l’appliquer.
Mais si vous êtes un moineau, alors, j’ai bien peur que cela soit condamné d’avance.
Pour illustrer cela, récemment, nous avons fini avec Boutch la Web-série « Start » que vous avez pu suivre (ou que vous pouvez aller regarder sur ma chaine Youtube) pendant 6 mois.
En conclusion, dans le dernier épisode, nous en sommes arrivés au fait, que oui, il y avait des résultats, que nous étions contents des résultats mais qu’en tant que débutant complet, il ne s’était pas pris au jeu, qu’il n’avait, en fait, pas envie d’aller plus loin.
Parce qu’il n’avait pas allumé la flamme de départ tout seul.
Là où je veux en venir, c’est que je ne peux pas allumer votre flamme.
D’ailleurs, je suis pas là pour cela. Je ne suis pas pyromane.
J’aurais beau chaque semaine essayer de vous transmettre mes réflexions, ma flamme que si la vôtre n’est pas allumée, vous ne ferez qu’un peu, au mieux, comme Boutch.
Mais si vous faites, vous êtes déjà lancé, alors là, oui, je peux vous « sauver ».
Je peux faire grandir votre flamme et vous pouvez la faire grandir.
C’est une des raisons pour lesquels je ne travaille jamais avec des personnes qui sont complètement débutantes (Boutch était une exception) que ce soit en musculation ou lors de mes consultations LeaderCast car nous perdrions tous les deux de la vie.
Je peux aider ceux qui font déjà un peu, qui font même un peu beaucoup.
Parce que moi, je sais que je ne peux pas sauver le moineau.
Par contre, je peux vous donner les petits trucs et astuces qui changent tout si vous êtes un requin (dans le bon sens du terme, attention aux connotations).
Car ce que j’explique chaque semaine, à partir de mon expérience, vous êtes peut être en train de le vivre.
C’est concret, ça a du sens, c’est réel.
Mais sinon, ce n’est qu’une histoire que vous écoutez chaque semaine et il y a de fortes chances que vous soyez un moineau ou un dauphin (Je vous ai déjà raconté que j’avais nagé avec les dauphins en Nouvelle-Zélande ?).
Que mes conseils ne vous servent absolument à rien et que vous perdiez votre vie à m’écouter chaque semaine plutôt que d’agir.
Alors, ne soyez pas un moineau.
Ne perdez pas votre vie.
Soyez le Leader dont vous avez besoin.
Rudy