J’ai vraiment toujours détesté les ordres.
C’est simple, quand enfant, on me disait de faire quelque chose, je n’y arrivais pas.
C’est comme si, ce n’était pas ma « nature ».
Petit, comme je n’avais pas le « choix », je m’exécutais à contre-cœur.
Je faisais en traînant des pieds, ne comprenant pas à quoi servait ce que l’on me demandait, ne voyant pas sur quoi cela allait déboucher et allait peut être m’aider à l’avenir.
On revient peut être à l’histoire du mauvais management dont je parlais il y a quelques LeaderCast à savoir que l’on éprouve aucun plaisir à faire une tâche dont on ne sait pas à quoi elle sert, comment elle contribue au bonheur autour de soi.
C’est comme au Lycée quand on me faisait lire des œuvres de littérature pour me faire disserter des pages sur un passage en particulier sans nous expliquer à quoi cela nous servirait dans la vie (Je suis toujours assez convaincu que c’est de la branlette intellectuelle qui ne sert à rien…).
La dernière fois, alors que je me rendais à ma salle, le SuperPhysique Gym aux environs d’Annecy, une expression que je n’avais pas entendu depuis longtemps m’est revenu « Ca suffit ».
Je me suis alors rappelé que pendant un temps, je l’avais entendu, entendu, trop entendu.
Et que je l’avais toujours eu en horreur.
Que lorsque l’on me disait cette expression, je n’avais qu’une envie, continuer et plutôt deux fois qu’une.
Que si on me disait non, je faisais tout pour que l’on finisse par me dire « oui ».
Que jamais, depuis aussi longtemps que je me souvienne, je n’ai accepté que ça suffisse.
Je me souviens que lorsque j’ai commencé la musculation, rapidement, comme beaucoup d’entre-vous sans doute, ma mère m’a dit que c’était trop, que ça suffisait.
Quand j’ai exposé ma progression au fil des années, publiquement via les réseaux sociaux, de nombreuses personnes m’ont dit que cela suffisait, que plus serait moche.
Parfois, je me suis surpris à croire que cela suffisait, notamment quand j’ai ouvert le site SuperPhysique le 15 septembre 2009, que j’en avais assez fait d’un point de vue éditorial.
J’ai pensé aussi cela en 2012 après avoir écrit des centaines d’articles et fait des centaines de vidéos, que cela suffisait, que j’avais bien le droit de me reposer un peu.
Puis, progressivement, j’ai compris que dans la vie, rien n’était acquis.
Que si on se contentait, qu’on se suffisait, alors ce n’est pas que l’on n’avançait pas, c’est qu’on finissait par régresser.
Que si l’on ne cherchait pas à progresser, à évoluer, alors on descendait.
L’idée de la stagnation est belle mais cela n’est, à mes yeux, qu’une idée subjective.
Dans la réalité, soit on cherche à progresser, soit on régresse.
Mais croire que l’on va stagner parce qu’on l’a décidé, ce n’est qu’un doux rêve, permis parfois pendant quelques jours, voir quelques semaines en fonction du domaine, même si on a tout fait auparavant.
J’en veux pour preuve mes milliers de vidéos sur Youtube en 10 ans qui ne suffisent pas à assurer la pérennité de ma chaîne, quand pourtant, tout a été dit, expliqué, longuement parfois, que tout s’y trouve ou presque pour progresser en musculation.
Se dire « Ça suffit » et l’accepter, c’est choisir de régresser, oserais-je même dire de « mourir » en partie ?
Je crois fortement que les personnes qui nous entourent, que nous choisissons de côtoyer sont plus qu’importantes.
Que si j’étais resté chez ma mère à m’entendre dire à longueur de journée « Ça suffit », je n’en serais pas là.
Que si, j’avais choisi de côtoyer des personnes qui se laissent vivre et qui se contentent de ce qu’on leur donnent, effectivement « ma faim » à entreprendre se serait éteinte petit à petit pour finir par ne plus avoir conscience qu’elle existait.
Cela me fait penser qu’il y a eu, sur un forum de musculation, un de mes articles sur l’alimentation pour perdre du poids qui a fait débat parce que j’expliquais l’importance de l’entourage pour maigrir.
Que si on était sans arrêt invité à manger de la « junk food », que même si au début on tenait grâce à sa volonté en ne mangeant rien ou en venant avec ses tupperwares, on finissait par « craquer » et ne plus tenir ses nouvelles habitudes alimentaires.
Et qu’il fallait alors mieux s’entourer, surtout de personnes qui comprennent et soutiennent ce que l’on fait, ce que j’appelle des vrais amis et que si, ce n’était pas le cas, que ça « suffisait » pour eux, alors il fallait carrément changer d’entourage.
Cela a paru extrême et je le conçois très bien pour toutes les personnes pour qui « Ça suffit », qui se complaisent.
Mais si votre situation actuelle ne vous suffit pas, qu’en plus, vous savez qu’elle va se dégrader petit à petit, alors aux grands mots les grands remèdes.
C’est ce que j’ai fait en venant à Annecy, en changeant complètement d’entourage proche ou presque, en m’en reconstruisant un avec notamment ma salle, les tournois du Club SuperPhysique et prochainement la Villa SuperPhysique.
Parce que je suis convaincu que ce qui suffit dans une sphère ne suffit pas dans une autre.
Il suffit d’analyser le monde pour redire une vérité qu’avait énoncé Jim Rohn « Nous sommes les reflets des 5 personnes que nous côtoyons le plus ».
Même si le net a permis de rapprocher, en apparence les gens, il n’en reste pas moins véridique que ce qui compte avant tout, ce sont les vraies relations humaines, dans la vraie vie.
Vous aurez beau échangé à distance avec qui vous souhaitez, écouter des Podcasts comme je le fais également chaque jour, que cela ne vaut pas un vrai entourage.
Que se couper du monde, des « Çà suffit » qui sont proches de vous, ne suffira pas à vous permettre de réaliser ce que vous avez envie de réaliser.
Ca fait maintenant quelques années que le sujet du contentement me taraude l’esprit, que j’y pense.
J’ai toujours, mais toujours, eu du mal à comprendre pourquoi certains acceptaient de se contenter.
Je suis assez bien placé pour en parler puisque cela fait 18 ans que je m’entraîne, soit plus de la moitié de ma vie et qu’évidemment, comme tout bon sportif, je suis arrivé à mes « limites » en terme de performance il y a un moment en musculation.
Même si je m’efforce de toujours chercher à progresser, à faire mieux, je me rends bien compte que chaque année, me préparant pour les Tournois SuperPhysique, je reviens, à une ou deux répétitions près, au même niveau.
Mais seulement parce que j’ai toujours ce désir de progresser, parce que la notion de progrès fait parti de moi.
Alors, auparavant, je me disais que ceux qui avaient accepté de se contenter sont ceux qui étaient dans cette situation, qui malgré leurs efforts, n’arrivaient plus à évoluer.
Mais c’était une erreur.
Parce que si aujourd’hui, je me contente, alors je régresse, je « perds ».
Je ne perdrais heureusement pas tout vu tout le passif qu’il y a derrière mais un bon 15-20%.
C’est pourquoi je pense aujourd’hui que les personnes qui se contentent, pour qui ça suffit, sont ceux qui ont perdus leurs âmes d’enfants, qui ont décidé de ne plus rêver, qui attendent la « mort ».
Ils sont là parce qu’ils sont là.
Mais ce n’est pas cela la vie.
Ce n’est pas d’attendre, ce n’est pas de se contenter.
Bien au delà des notions de progrès, c’est ne pas renoncer à ses rêves, même s’il n’y a qu’une chance sur un million de réussir, même si tous les faits sont contre-soi, même si on n’a, en apparence, pas le choix.
Nous avons toujours le choix de rêver et de ne pas nous contenter, même si au final, on peut ne pas y arriver.
Quand quelqu’un me dit, alors que je ne lui ai pas demandé son avis, que « ça suffit » concernant une activité que j’entreprend, que je fais, je me rappelle que cela ne me concerne pas (En plus de m’énerver. Si je ne demande pas d’avis, pourquoi me le donne-t-on ?).
Personne n’a à vous dire que cela suffit, que c’est assez.
C’est à chacun de décider, de trouver son propre équilibre, son rythme de vie.
Souvent, parce que c’est mon caractère, je suis extrême dans mes pratiques.
Comme tout débutant en musculation, j’en ai trop fait jusqu’à m’entraîner 9 ou 10 fois par semaine.
Comme tout bon débutant en Kayak, j’ai été jusqu’à m’entraîner deux fois par jour.
C’est simple, à chaque fois que je découvre une activité qui me « passionne », je pars dans l’extrême, dans le trop parce que je ne me contente pas du « Ça suffit » ou du « C’est déjà bien ».
Non, ce n’est pas déjà bien, pas selon mes critères, pas vis à vis des mes rêves.
Mais aussi parce que je crois que chacun a besoin de faire ses propres « erreurs », si on considère cela ainsi.
Après ces phases de « trop », je crois que l’on en arrive tous à un équilibre entre ses diverses activités où l’on se donne les moyens, si cela nous importe, d’évoluer.
Personnellement, même si j’en avais parlé il y a peu, je ne sais pas faire juste une activité pour le plaisir, enfin c’est rare.
Ecrire et vous partager mes réflexions me fait plaisir mais cela ne m’empêche pas de surveiller les statistiques du site que je souhaiterais voir à la hausse (Ça a l’air monter un petit peu) mais également vos commentaires sous les articles car je recherche les échanges, l’interactions d’où les 10 minutes d’introduction à chaque début de Podcast.
Lorsque je suis sur mon Kayak en plein milieu du lac d’Annecy, je suis en plein rêve, au calme, au paradis et pourtant, cela ne m’empêche pas de regarder mon chronomètre, même pour une séance de « technique » pour regarder à quelle vitesse je suis et si par malheur, j’étais vraiment « lent », alors j’accélère pour être au rythme qui me convient psychologiquement.
Je pourrais vous donner plein d’autres exemples.
Ainsi, je ne pense pas que l’on puisse être heureux, du moins dans mon cas, sans qu’il y ait une recherche d’évolution, même si l’activité en elle-même nous fait plaisir.
Je crois qu’il y a un subtil équilibre à trouver entre « profiter » au sens commun du terme mais aussi au sens secondaire qui est de « progresser ».
Parce que personne n’a envie de faire moins bien qu’hier.
Personne n’a envie de régresser, de ne plus vivre pour essayer de réaliser ses rêves.
Je n’ai pas envie de croire cela et je vous invite à ne pas y croire également.
Ce n’est pas à personne d’autres que vous de décider si ça suffit.
Et si ça suffisait dans une activité, je sais ô combien la vie est une question de cycle, de renouvellement et que vous partiriez dans une autre voie qui vous importe plus.
On ne parlera alors plus de régression mais d’évolution.
Cela est sans doute le mot du jour.
Ne jamais renoncer à évoluer.
Ne jamais croire que l’on est arrivé au bout.
Et surtout comprendre que non, ça ne suffit pas dans un domaine tant que l’on ne l’a pas décidé nous-même.
Ca suffira quand on sera mort.
Mais avant, nous avons une vie sans regret à vivre.
Ne vous laissez pas influencer vers le bas.
La vie est trop courte pour ne pas réaliser ses rêves.
Rudy