C’est fou comme le mythe du surhomme, du super héros est ancré et galvaudé.
Nous sommes sans arrêt abreuvé d’histoires d’hommes qui ont réussi à changer le monde, seul.
Qui ont entrepris des révolutions à la force de leur volonté, de leur travail, de leur acharnement.
Et qui ont transformé le monde parce qu’ils n’ont pas abandonné.
Le concept est séduisant et colporté au sein de biographies et autobiographies en permanence.
C’est toujours la même histoire, remaniée, storytellée pour nous donner envie de croire à ses balivernes.
Il faut dire que nous adorons les histoires.
Aujourd’hui, l’information brute ne sert à rien, n’intéresse personne.
Alors il faut romancer, copywrighter, choisir soigneusement ses mots.
Mieux, on raconte l’histoire une fois qu’elle s’est faite en oubliant volontairement ou pas, certains faits.
Je ne fais pas exception à la règle sur mes différents contenus écrits.
Je savoure chaque mot, reviens dessus, cherche des synonymes plus impactant.
J’essaie de ne pas trop m’étaler, de ne pas être trop factuelle.
Car la vérité n’intéresse pas vraiment.
Ce que la majorité souhaite, ce sont des belles histoires.
C’est rêver, croire qu’il y a eu un déclic qui a tout changé et surtout que c’est accessible.
Pire, que l’on peut y arriver seul.
Tout les héros des temps modernes se sont construits et ont réussi seuls. C’est vrai, on vous l’explique dans des livres de près de 600 pages !
Et je peux vous dire que j’en ai lu une petite centaine entre mes 20 et 30 ans pour finalement arrêter, conscient de la supercherie.
La vérité, c’est que personne ne réussit seul, personne.
Mieux, que si un projet se concrétise, c’est toujours à plusieurs.
Derrière chaque champion, quelque soit son domaine, il y a un entourage.
Des guides, des mentors, des amis, des collègues souvent soigneusement choisis.
En amont, il y a eu les bons parents avec la bonne éducation, les bonnes opportunités, les bonnes rencontres.
C’est ce que j’expliquais en détail lors de mon dernier article sur mon site Secrets du Kayak en répondant à la question « Comment devenir champion ?« .
On interroge, on interview des athlètes quand leur réussite n’est pas la leur mais celle de tout un système.
On met sur un piédestal certains et certaines en leurs trouvant toutes les qualités imaginables quand ils ne sont qu’un pion du rouage.
Il faut avoir commencer au bon moment avec les bonnes personnes qui connaissent d’autres bonnes personnes et au départ avoir les bons gènes, la bonne génétique.
On est très loin du « si je veux, je peux » qui n’est qu’une grossière fabulation, un mythe qui fait culpabiliser de nombreuses personnes qui n’y arrivent pas, malgré toutes leurs bonnes volontés.
Nous ne sommes pas tous voués à réussir, du moins au point d’atteindre l’Olympe.
D’ailleurs, ce mot ne signifie rien si on ne passe pas du temps à le définir.
C’est quoi réussir ? Car sa définition est assez individuelle.
Pour certains, ce sera avoir tel travail, tel niveau de revenu.
Pour d’autres, obtenir tel niveau en sport, avoir telle possession, construire une famille…
En ce sens, la réussite est multiple et multifactorielles.
Elle n’est pas, à ma connaissance, acquise et permanente, d’autant plus quand on regarde l’évolution de notre vie qui se fait par cycle.
Nous pouvons réussir à un instant T puis échouer tout le reste de notre vie, se raccrochant à notre « gloire » du passé.
C’est pour que cela ce n’est pas un objectif en soi, réussir, le résultat final.
Pour en revenir à nos moutons, personne ne réussit seul.
Mais c’est comme si cette société avait besoin de héros, avait besoin de porte parole, pour s’identifier et se donner du courage.
« S’il y arrive, je peux y arriver ».
Alors nous mettons un nom sur certaines réussites, comme la découverte de l’Amérique et nous colportons la rumeur jusqu’à tant qu’elle devienne vraiE et qu’elle ne puisse plus être mise à mal.
Mais si, on s’intéresse vraiment, à chaque accomplissement, quel qu’il soit, il est toujours dépendant d’un groupe.
Toutefois, par un ego mal maitrisé, nous souhaitons nous attribuer tout le mérite.
Redorer notre blason, sortir la poitrine, afficher une fierté imaginaire.
« J’ai réussi parce que j’ai fait ci, j’ai fait ca ».
Parfois, c’est une stratégie marketing que de s’ériger en sauveur, en conquérant.
Et puis, il faut une tête de gondole.
C’est ce que je fais pour ma marque de compléments SuperPhysique Nutrition où c’est en réalité une vraie association avec Fabrice et Loic.
C’est ce que je fais pour mon application SP Training où c’est Pierre, pratiquant de longue date et développeur, qui fait l’essentiel du travail.
Je fais ce choix car je sais être sur le devant de la scène et répondre à qui que ce soit.
Je peux en prendre plein la gueule, rester debout et renvoyer l’appareil.
Je peux être l’image de ce que je souhaite promulguer pour faire mieux ensemble que seul, même si cela implique que je puisse lire parfois n’importe quoi à mon sujet.
Encore une fois, l’avis de personnes que je ne connais pas et à qui je n’ai pas demandé leurs opinions ne m’atteint pas. Ils n’ont aucune importance.
Mais je ne fais rien seul.
J’avais fait un épisode de LeaderCast en ce sens il y a quelques années mais comme on oublie tout, noyé sous la surinformation, j’imagine que vous ne vous en souvenez pas (Désormais, tout se passe sur mon Patreon).
Ce n’est pas grave, je me répète avec entrain depuis presque deux décennies tout en progressant dans l’art de manier les mots, de m’exprimer.
Dans ce monde, il n’y a aucun super héros.
Il n’y a personne qui fasse preuve de toutes les qualités possibles.
Il n’y a que des hommes (comprendre également femmes) qui s’associent, réfléchissent ensemble, font ensemble car ils savent que seul, on ne fait rien.
Aucun de mes projets ne s’est fait seul et ne se fera seul.
Tout comme les vôtres.
C’est pour cela que ma devise depuis toujours est et restera :
Ensemble pour faire mieux que seul.