D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu réussir.
J’ai toujours voulu faire plus, faire mieux, faire partie de la catégorie des gens qui réussissent leurs vies.
J’ai cru, un temps, alors que je courais après, que réussir sa vie, c’était être célèbre.
Alors quand j’ai été « célèbre » dans mon milieu qu’est la musculation, j’ai pu m’apercevoir que si c’était cela réussir, je préférais m’abstenir.
Aller dans un salon et ne pas pouvoir faire le tour du salon parce que vous êtes arrêté tous les deux mètres parce que l’on veut faire une photo avec vous, sans prendre le temps de discuter, d’échanger, juste parce que vous êtes une « star » a suffit à me vacciner et à me faire prendre mes distances de la starification (j’ai vieilli aussi dans le sens où je suis venu plus « sage »).
J’ai cru que réussir sa vie, c’était accumulé le plus d’argent possible.
Ayant grandi avec l’idée que l’on pouvait en manquer, j’ai économisé depuis le premier centime que j’ai gagné.
Je ne me souviens que d’un mois dans toute ma vie où je n’ai pas économisé, c’est quand je suis parti à Las Vegas et Los Angeles en 2011 afin d’assister à Mr Olympia et pour aller m’entraîner au légendaire Gold Gym.
Quand j’ai eu suffisamment d’argent pour être tranquille, détendu vis à vis de cela, j’ai compris que ce n’était pas réussir sa vie.
La semaine dernière dans ce LeaderCast, je vous ai entretenu sur ce qui me semble être aujourd’hui la réussite.
Comme d’habitude, certains diront que je me répète mais celui qui ne se répète jamais ose lever la main !
Le fait d’avoir un objectif de résultat à portée de prendre du plaisir à arpenter le chemin et à mettre sa petite pierre en plus chaque jour est ce qui se rapproche de le plus de ma définition « réussir sa vie ».
Comme a dit Henri Guillaumet, un célèbre aviateur français, après avoir survécu à un crash : « Ce qui sauve, c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence. »
Personnellement, je n’ai jamais su faire une activité sans avoir un objectif de résultat.
J’ai beau essayé de toutes mes forces, de me dire que je fais seulement ça pour le plaisir que cela me fait abandonner rapidement.
Nous avons besoin d’objectif et nous avons besoin d’aimer les étapes nécessaires pour y arriver.
Au début, nous commençons tous une activité avec un objectif de résultat mais si celui-ci ne se transforme pas progressivement en plaisir à chaque instant ou presque, nous finissons par abandonner.
Bien sur, il ne s’agit pas que d’avoir un seul objectif dans sa vie car aucune activité ne prend la journée et on finirait alors par s’ennuyer, par « déprimer ».
Que ferait-on le reste du temps ?
Tout comme une bonne journée, une « bonne » vie est, selon moi, une vie où l’on a divers objectifs et où l’on s’autorise à en avoir plusieurs, à en changer aussi.
Si toute la journée, j’écrivais, je n’éprouverais plus de plaisir et finirais par me dégoûter.
Cela me rappelle l’exemple de Paulo, un camarade avec qui je m’entraînais en athlétisme quand j’avais 10-12 ans et qui avait fini par abandonner. L’entraîneur nous avait expliqué que c’est parce qu’il en avait trop fait, à s’entraîner tous les jours quand les entraînements étaient normalement trois fois par semaine.
A force de souffrir sans avoir d’après soi des résultats en proportion de ses efforts, parce que l’on se compare à autrui et que le résultat compte plus que tout, on fini par se dégoûter parce que l’on aime, en fait, ce que l’on aimerait, c’est le résultat, moins le processus.
Une bonne journée, comme je l’expliquais dans mon interview réalisé dans le Podcast Extra-Terrien :
Est une journée routinière. On peut même dire que j’adore ma routine et les contraintes que j’ai choisie.
Par exemple, le matin, en premier, je m’occupe de mes élèves.
Seulement, quand j’ai fini alors, en fonction de l’heure, je vais soit écrire un article comme là (Il est samedi matin 9h05) ou s’il est déjà tard, plus de 9h30 pour moi, je vais lire un livre.
Après, j’irais m’entraîner, quelque soit le jour, pas forcément faire de la musculation mais une activité sportive. C’est le tour du rameur ce jour et j’y vais avec plaisir.
Puis, je rentrerais, ferais un petit tour de mes élèves, de mes emails avant soit de réécrire, soit de commencer à préparer mon futur potager, soit de lire encore.
L’heure sera venue d’aller marcher, quelque soit le temps ou presque et ensuite de finir ma journée en m’occupant de mes élèves et en répondant à quelques emails.
Entre temps, j’aurais sans doute poster sur les réseaux sociaux, répondu aux Forums SuperPhysique, échanger avec des amis…
Réussir sa vie, c’est d’abord réussir ses journées.
Mais c’est aussi avoir des objectifs pour chacune des activités que l’on fait.
Je n’écris pas sans objectif.
J’écris pour, premièrement, faire le point sur mes pensées et me vider l’esprit afin de pouvoir passer à autre chose. Deuxièmement afin de partager mes réflexions à ceux qui souhaitent se remettre en question et plus agir par choix. Troisièmement, parce que j’ai la mission de lutter contre la « mollassonnerie ».
Je crois que réussir sa vie, c’est être actif.
Je crois que réussir, c’est entreprendre.
C’est se donner du mal pour ce qui nous tient à coeur.
C’est faire du mieux pour ne rien regretter, peu importe le résultat.
Je crois que réussir dans un seul domaine n’est pas réussir. C’est seulement la garantie de finir fou à terme.
Si l’on est que riche, ça ne peut que mal finir.
Si l’on est que musclé, ça ne peut que mal finir.
Si on est auto-centré, la fin des haricots n’est pas loin.
Je crois que réussir, c’est trouver un certain équilibre entre ses différents objectifs mais aussi être organisé et discipliné pour les atteindre.
Par exemple, je suis « inspiré » tous les matins alors si je veux remplir ma mission d’écriture, c’est à ce moment que je vais planifier celui-ci.
Comme nous sommes plus ou moins productif 45′ consécutif en moyenne, on peut ainsi découper sa journée selon ce rythme, surtout si on est entrepreneur à son compte et que l’on est libre de choisir ses contraintes.
Je crois aussi qu’il faut se prendre au sérieux.
De nombreuses personnes se fixent des objectifs, sans y croire et ne mettent alors pas les moyens nécessaires en place.
On n’arrête pas d’insister pour ne rien prendre au sérieux, pour tout prendre à la légère, pour être résilient mais à quoi bon vivre si rien n’est important ?
« Ceux qui se prennent au sérieux peuvent déplacer des montagnes. La réussite n’est pas autant hors de portée et irréelle qu’on le croit. Finalement, c’est assez banal de réussir, cela tient souvent à peu de chose. Ceux qui réussissent n’ont pas toujours des qualités si extraordinaires ; ce qui est extraordinaire, c’est qu’ils ont pris leurs qualités au sérieux »
C’est extrait du livre « Champion dans la tête » que j’ai relu cette semaine, plus de 10 ans après ma première lecture (Vous devriez vraiment le lire).
Réussir, c’est donc déjà comprendre que si rien n’est important, tout est important et encore plus ce qui compte pour vous.
Se fixer un objectif, c’est prendre un engagement avec soi-même.
C’est faire ce qu’il faut pour l’atteindre sinon ça n’a rien d’un objectif, c’est seulement un rêve et c’est bien différent comme disait Triple H dans « Les outils des géants« .
Je crois que réussir, c’est donc avoir un « mental » de champion.
C’est savoir se fixer des objectifs et s’y tenir, ne pas renoncer à la première difficulté.
C’est se prendre tellement au sérieux que nos croyances peuvent paraître exagérées aux yeux de tous.
De toute façon, aujourd’hui, quand vous annoncez vouloir perdre 5 kg, la majorité vous dira que c’est trop dur, trop ambitieux pour vous, que vous n’y arriverez pas alors c’est complètement « bidon » comme objectif dans le sens « facile » et à la portée de n’importe qui.
Donc autant y aller à fond et se gonfler à la tête à la façon de la Méthode Coué.
De plus en plus de recherches montrent d’ailleurs chez les sportifs blessés que le fait de penser fortement que l’on va guérir accélère la guérison à l’inverse de ceux qui s’apitoient sur leurs sorts.
Oserais-je parler de la force des ondes positives et ainsi de la loi de l’attraction ? OUI !
Comme le disait Richard Williams, père de Serena et de Venus Williams : « Si vous pouvez entraîner le mental de quelqu’un, peu importe ce que vous enseignez, même s’il n’a pas de bras, pas de jambes, pas d’yeux, il réussira ».
C’est ainsi que je me considère surtout comme un « motivateur », un transmetteur d’ondes positives, de possibilités au delà même de mes connaissances.
Avant de transformer un corps, je transforme un mental. J’y plante la graine de la possibilité parce que moi, j’y crois plus que tout.
Si vous m’écrivez pour que je vous coach à distance via mon site RudyCoia.com, que l’on discute et que je vous dis « Okay », c’est que je suis convaincu que c’est possible.
Ainsi, je transmets le possible, mes croyances avant toute chose.
Et quand on croit que c’est vraiment possible, je pense que le plus dur est fait.
Je crois donc qu’y croire est déjà réussir, est prédictif.
J’ai envie de penser que ce qui limite à réussir sa vie, ce sont surtout les croyances que l’on choisit de croire, les histoires que l’on se raconte (Cf le premier chapitre de mon livre « The Leader Project« ).
On a des objectifs mais on ne se croit pas capable de les atteindre.
Parfois, on se fixe aussi mal des objectifs (Cf la méthode SMART) mais il n’empêche que réussir sa vie reste, selon moi, donner du sens et se mettre en mouvement pour atteindre ses buts.
Il faut être un champion dans la tête, pas seulement en sport mais dans la vie.
Le système ne nous apprend pas à croire en nous.
Tout le monde nous dit que nous sommes des incapables, remet en question nos capacités, nos possibilités.
A écouter tout le monde, nous ne sommes bons à rien.
Je n’y crois pas et je n’y croirais jamais.
Peut être avez-vous peur de vous prendre au sérieux ? De passer pour un arrogant ? Pour quelqu’un ayant trop confiance en lui ?
Mais comment pourriez-vous réussir votre vie sans avoir confiance en vous ? Sans que l’on vous qualifie de fou ?
Je ne sais plus quel champion disait que l’on n’a jamais vu un champion avoir trop confiance en lui.
Personnellement, je préfère passer pour un arrogant sur de lui, parce que je sais, d’une part, que je n’en ai rien à foutre de ceux qui pensent cela et d’autres part, qu’être sur de soi, le plus sur possible (On ne l’est jamais à 100%), même si on a tort, donne la force nécessaire pour faire.
« Réussir, c’est pouvoir un jour se regarder dans une glace et se dire : J’ai essayé, j’ai fait ce que j’ai pu. J’ai des regrets certes, j’aurais pu éviter certaines erreurs mais dans l’ensemble, j’ai tout donné. Je suis allé au bout de ma carte… Réussir, c’est répondre à l’appel de ses héros intérieurs et ne pas les décevoir. C’est être un champion à ses propres yeux. »
Cela me rappelle les livres dont vous êtes le héros que j’ai connu à mon adolescence.
Alors êtes-vous prêt à être votre héros ou préférez-vous être un zéro parmi les zéro ?
On voit là d’ailleurs, encore une fois, l’important de partir loin des zéro.
Mon choix est fait.
Quel est le vôtre ?
Rudy
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