Il y a maintenant plus d’un an, j’ai entrepris un voyage en Nouvelle-Zélande que je vous avais fait « vivre » à travers deux Podcast bi-hebdomadaire avec la conclusion, certes que c’était beau, mais que cela ne valait pas d’être chez soi, avec une vie choisie à chaque étape.
En clair, que nous ne devions pas supporter une vie, contraintes par des obligations pour quelques semaines par an, avec de la chance, d’évasion et de bonheur.
Que l’on ne devait pas accepter cette frustration, la garder en nous pour une fausse promesse.
Pourquoi je dis « fausse » ?
Parce que le concept de vacances ne devrait pas exister.
Nous ne devrions pas avoir à nous contraindre 50 semaines par an pour deux semaines de bonheur / plaisir.
Nous devrions être heureux d’être là où nous sommes avec qui nous sommes avec peu ou pas de contraintes (on a le droit de rêver).
Etant donné que nous faisons parti d’une société plus globale, même si nous créons notre « propre monde », nous sommes obligés de « subir » quelques règles qui font que nous pouvons coexister.
A ce sujet, je ne peux que vous recommander, sans hésiter une seule seconde, le livre de Jordan Peterson « 12 règles pour une vie – Un antidote au chaos » qui vous expliquera cela mieux que moi.
La semaine dernière alors que j’écoutais l’interview du co-fondateur de Price Minister, aujourd’hui multi-millionnaire après sa revente à Rakuten, celui-ci se retrouva interroger sur la retraite, sur l’ennui.
Comme moi et peut être vous, il avait peur s’ennuyer (ou alors l’inverse de ne pas avoir assez de temps pour faire tout ce que vous avez envie).
Etant désormais capable financièrement de ne plus travailler au sens commun et admis du terme, il se demandait ce qu’il allait faire.
Rapidement, il apprit, via ses passions, qu’il ne s’ennuierait jamais véritablement. Il aime voyager, lire, faire du sport, passer du temps avec sa famille, ses amis, partager son expérience…
Cela m’amène à soulever plusieurs questions.
La première : Pourquoi attendons-nous si impatiemment la retraite ?
Si on est un gentil mouton qui suit bien les ordres, nous attendons de ne plus avoir à travailler pour pouvoir faire ce que nous avons envie de faire.
Par exemple, partir visiter le monde ou encore découvrir une nouvelle activité.
Peut être que pour vous, ce serait passer plus de temps en famille, s’occuper de vos petits-enfants ?
Il y a tout un tas de raisons possibles et imaginables.
Nous attendons en quelque sorte le « Sésame, Ouvre toi » comme gage d’une liberté.
Le signal qui indiquerait que l’on a suffisamment payé de sa personne pour avoir le droit de ne plus rien faire si on en a envie.
Après au moins quatre décennies à cotiser bien au delà de ce que nous reviendra.
Pour « avoir le droit » d’avoir du temps, et si on a toujours été un consommateur à dépenser tout ce que l’on gagnait, se retrouver avec du temps et « sans » possibilités (j’exagère volontairement un peu) puisque les retraites sont de plus en plus maigres.
Nous sacrifions notre temps pour une fausse promesse, celle de la liberté.
Nous attendons de la part d’autres personnes que de nous-mêmes d’avoir le droit de faire ou de ne pas faire.
Quitte parfois à ne pas vraiment vivre comme on le voudrait pendant 40 années et plus.
A ne pas aller visiter tel pays, à ne pas faire telle activité parce que l’on n’a pas le temps.
A ne pas faire pour cette promesse d’une retraite paradisiaque.
Parfois même, nous habitons dans des endroits qui ne nous correspondent pas, pour un travail qui ne nous épanouit pas, qui est « alimentaire » pour avoir le temps, dans 40 ans, de vivre, en fait.
Pire, pour ceux qui ont des enfants, qui passent parfois à côté de leurs éducations, avec la « promesse » de rattraper le temps perdu quand ils en auront.
Comme si, on pouvait rattraper le temps.
Comme si, à 60 ans et plus, on avait l’énergie de ses 20 ou 30 ans, pour réaliser toutes nos envies.
Comme si, on avait encore les mêmes possibilités, avec du temps et un rythme de vie moindre (moins de revenus).
C’est pourquoi, je pose la deuxième question : Pourquoi est-ce une erreur d’attendre la retraite ?
Plus le temps passe et plus nous nous apercevons que ce qui a le plus de valeur est le temps et notre attention. (On le voit bien aujourd’hui avec la multitude de sollicitations que nous recevons chaque jour : Notre temps est de l’argent – On parle de « rétention » dans le milieu).
Que le système de retraite actuelle ne pourra pas tenir, qu’à un moment, celui-ci explosera diminuant alors notre pseudo liberté donnée.
Que les promesses de liberté sont donc une vaste fumisterie et qu’en réalité, prendre sa retraite, c’est accepter de « mourir », de ne rien faire, de ne plus avoir de projets.
De faire plutôt moins que plus.
D’attendre patiemment que la mort arrive.
A quoi cela sert-il d’en arriver là, sérieusement ?
Est ce vraiment ce que vous avez envie ?
D’attendre pour « rien » ?
De se retrouver sans énergie et avec moins de possibilités que lorsque l’on travaillait ?
C’est ca la retraite que l’on nous vend concrètement.
Alors je me permets de vous partager ma vision de la retraite.
Avant toute chose, je pense que nous devrions revoir notre façon de vivre.
Je vous parlais du minimalisme il y a deux LeaderCast de cela (Dans celui-ci) mais nous consommons trop sans raison.
Sans doute parce que nous cherchons à lutter contre nos frustrations en « achetant » ce dont nous n’avons pas besoin pour combler certains manques qui existent parce que nous visons la retraite, le Saint Graal.
Que nous menons une vie déséquilibrée qui ne correspond pas à notre équilibre.
Si nous vivons pour nous faire plaisir à tout moment, nous n’apprenons pas à gérer notre argent, celui que nous gagnons.
Si nous succombons à toutes nos envies, cela s’appelle être un esclave, ni plus, ni moins (C’est comme cela que de nombreuses personnes finissent obèses par exemple).
Nous faisons parfois des achats qui nous poussent à capitaliser, par exemple, en achetant notre appartement ou notre maison.
Mais de nous-même, nous dépensons tout ce que nous gagnons.
Certes, nous n’avons pas eu de cours d’éducation financière mais il me semble important de comprendre qu’il faut vivre en fonction de ce que l’on gagne.
Ne pas vivre au dessus de ses moyens, ni à l’équivalence de ses moyens pour se retrouver à zéro en fin de mois.
Mais vivre chichement, puisque ce ne sont pas les possessions qui font le bonheur (bien que cela puisse y contribuer, comme l’argent, bien évidemment).
Il faut donc vivre en dessous de ses moyens et commencer à économiser, ne serait-ce que 50 euros par mois.
Apprendre à se « payer » d’abord soi-même plutôt qu’à payer le « monde ».
Avoir de l’argent de côté offre des moyens, des possibilités de faire.
Par exemple, de travailler à mi-temps à un moment parce que l’on a suffisamment d’économies (On s’achète du temps !)
De se prendre une année sabbatique pour faire le tour du monde.
Ou encore de lancer un projet qui nécessite de l’argent pour se réaliser..
Parce que sans argent et sans économies, on ne peut presque rien faire.
On est pris au piège de la « Super » retraite.
Une retraite qui est amené à s’amenuiser au fil des années, pour peut être ne plus exister à terme. On parlera alors sans doute de revenu universel, quelque soit l’âge.
Il ne s’agit pas d’économiser pour acheter mais d’économiser pour avoir un matelas de sécurité (tant que l’argent vaut quelque chose) pour se permettre certaines libertés.
Il ne s’agit pas d’économiser 40 000 euros pour se payer la dernière voiture qui nous fait envie et de tout claquer.
Il s’agit de les avoir de côté, placés à la rigueur pour être moins dépendant du système.
Personnellement, j’ai rapidement compris cela et je ne me souviens pas d’un mois depuis que j’ai commencé à gagner ma vie à 18 ans où je n’ai pas mis de l’argent de côté.
Se faire plaisir, oui mais en fonction de ses moyens, jamais au dessus et pas à chaque envie.
Par rapport, à cela, il ne faut jamais considérer la vie comme une course à l’accumulation.
On le voit aujourd’hui avec les réseaux sociaux, nous courons après les Likes, les abonnés…pour quels résultats ?
Car c’est une course sans fin, comme celle de l’argent où on peut effectivement toujours en avoir plus, économiser plus à l’instar du film « Radin ».
La vie n’est pas une course.
En ce sens, il me semble primordial de considérer, quelque soit notre âge, que nous sommes déjà à la retraite.
La retraite, c’est un état d’esprit.
Ce n’est pas d’attendre en vain, ce n’est pas d’accumuler toute sa vie ou de faire un gros coup pour ensuite attendre patiemment.
Je connais des personnes qui ont fait fortune, ont vendu leurs sociétés et qui aujourd’hui s’emmerdent littéralement, cherchent à passer le temps sans que cela ait du sens pour eux.
Peut-être que dans ce cas, il aurait fallu ne pas vendre et continuer ce qui faisait vibrer quitte à ne pas être multimillionnaire.
C’est comme si demain, on souhaitait me racheter SuperPhysique. Peu importe le prix, ce serait non.
C’est aujourd’hui que tout est possible.
Ce n’est pas demain car on ne sait pas de quoi demain sera fait.
Il est possible, je ne vous le souhaite pas, mais que vous n’atteignez pas l’âge de la retraite.
Que vous attendiez (de toute façon, c’est le cas) en vain.
Si je vous parle de tout ca, c’est parce qu’à un moment, j’ai fait cette course.
J’ai pensé à accumuler pour prendre ma retraite, à me dire que je ne ferais plus rien.
A croire que de ne rien faire, c’était vivre, c’était la finalité.
Quand la finalité, elle est de trouver du sens dans ce que vous faites.
Chaque jour ou presque (on a tous nos mauvais jours).
Qu’en plus, ce sont les projets qui nous font nous sentir vivant.
D’y penser, de travailler dessus, de les faire naître puis grandir.
Ce n’est pas de les arrêter, ce n’est pas d’arrêter tout court.
C’est de continuer à chercher à innover, à faire mieux, à progresser.
Ce n’est pas de se contenter, de se satisfaire (ce n’est pas nature humaine de toute façon).
C’est de vivre quand on a envie de vivre, à sa façon.
Pas d’attendre une quelconque permission qui n’existe pas dans un monde de plus en plus inégal (Cf l’article « C’est trop injuste« ).
En réalité, il n’y a pas de fin, pas de retraite à prendre.
La fin est un faux concept.
On n’arrive jamais au bout (A part la mort qui nous attend tous).
C’est une erreur que font d’ailleurs beaucoup de personnes qui ont du poids à perdre, se mettent au régime et pensent déjà, à après, à la fin du régime, pour pouvoir remanger comme avant.
Quel est le succès de cette stratégie ? Il est plus que négatif dans le sens où l’on reprend plus de poids que l’on en a perdu.
C’est l’activité qui nous maintient en vie, pas l’inaction, pas la retraite et ses mensonges.
Comme nous en parlions dans l’article « La fin du sacrifice« , il s’agit de vivre comme on l’entend, à son rythme, tant que l’on est en vie.
Avec bienveillance.
Quand vous êtes fatigué, dormez.
Quand vous avez faim, mangez.
Quand vous avez envie de faire, faîtes.
Mais à vos propres conditions, avec vos propres règles dans la mesure du possible.
Car si vous attendez la permission, elle ne viendra jamais, sauf peut être, avec de la chance, trop tardivement (Je développe ces sujets et bien plus dans le LEADERBOOK)
Alors arrêtez d’espérer ce qui n’existe pas, d’attendre de pouvoir.
Ce n’est une question de possibilité aujourd’hui, c’est une question de volonté.
Que voulez-vous vraiment ?
Réfléchissez et faites le maintenant.
Comme dit Kung Fu Panda :
« Hier est l’histoire, Demain est un mystère mais Aujourd’hui est un cadeau. C’est pourquoi cela s’appelle un présent ».
La retraite, c’est donc maintenant ou jamais.
Rudy
PS : Si vous souhaitez soutenir Leadercast, merci de lire ceci.