Franchement, je n’ai jamais aimé les fans.
Mais bien sur, comme tout être humain, j’aspire à être reconnu pour ce que je fais, pour ce que je produis, à appartenir à un ou plusieurs clans selon la pyramide de Maslow.
Mais les fans, ca me dérange.
C’est d’ailleurs pour cela que j’ai arrêté d’aller dans les salons de musculation en France il y a des années, lorsque cela existait encore, avec notamment l’évènement de l’année pour beaucoup de pratiquants, le salon Bodyfitness.
C’est simple, je ne pouvais même plus rentrer dans le salon et de nombreuses personnes faisaient la queue pour faire une photo avec moi, avoir un autographe…
Moi aussi, quand j’avais 14 ans, je voulais faire une photo et avoir un autographe mais du champion, de la championne (Je dois d’ailleurs encore en avoir des traces chez mes parents).
Mais quand tu vois des gens de 30, 40 ans et plus être littéralement fan de toi, en tout cas, pour moi, ca m’a mis mal à l’aise.
Le jeune en construction, je le comprends mais adulte, non.
Du moins, ce n’est absolument pas le genre de personne que je cherche à côtoyer. Je dirais même que je les fuis.
Un fan, c’est littéralement un suiveur. Il suit tout ce que tu fais, limite en sait plus que toi sur toi, se rappelle de choses que tu as dites mais que tu as oublié, est à la moindre information qu’il pourrait trouver sur toi… C’est malsain car soit il t’idolâtre, soit il te hait.
Quand j’allais dans les salons, ce que je souhaitais personnellement, c’était d’une part faire le tour du salon, voir les nouveautés, tester des machines pour ma salle (Le SuperPhysique Gym à proximité d’Annecy) mais aussi échanger avec des pratiquants de musculation sur leurs expériences, d’égal à égal.
Je cherchais à avoir des « relations » normales, pas des « bains de foules » où finalement, tu ne peux même pas faire 50 mètres dans un salon.
Je voulais discuter, tout simplement mais c’était impossible dans 99% des cas où finalement, même quand j’essayais d’amorcer la discussion, cela coupait court une fois que la personne avait eu sa photo et son autographe.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes courent après toujours plus de fans, de followers. Il faut plus d’abonnés, c’est tout ce qui compte, même si on ne fait rien.
On veut être adulé parce qu’on a une belle gueule sans avoir rien fait pour l’obtenir, juste par un coup de chance génétique.
On veut être starifié parce qu’on se lève tout les matins, parce qu’on donne son avis sur tout et sur rien, même sans aucune expertise.
Je l’ai vécu de nombreuses années, dans les salons, où des gens me demandaient une photo parce que je faisais des vidéos sur Youtube (J’en fais depuis 2007) sans avoir ce que j’y racontais.
Où des gens faisaient la queue pour un autographe parce que d’autres personnes faisaient la queue (Rappelez-vous la fameuse loi de la moyenne).
Je ne sais pas où en sont les émissions de télé-réalité car je n’ai plus de télévision depuis plus de 10 ans mais c’est à partir de là que ca a commencé à déconner, à devenir fan de rien.
La fan-attitude, c’est un problème émotionnel, c’est une absence de rationalité.
On admire déraisonnablement des gens qui font ce que nous ne faisons pas ou n’arrivons pas à faire jusqu’à en perdre la tête.
Ca n’a aucun sens.
C’est pour cela que la course aux abonnés n’a aucun intérêt sur les réseaux, quel qu’ils soient.
Car ce qui compte, et je le crois fortement, c’est d’établir des vraies relations.
Ce n’est pas de jouer au jeu de la star et du fan.
C’est de parler d’égal à égal, de pouvoir échanger, de construire des relations de confiance (même si on ne fait jamais confiance à 100% à autrui, déjà qu’à soi, c’est compliqué…).
Bien sur, on peut se perdre dans cette course à l’envers et croire que tout sera résolu parce qu’on aura plus d’abonnés, plus de fans.
On peut avoir 1 million de followers et se sentir seul comme pas possible.
Parce que ce qui nous nourrit, ce sont les vraies relations sociales et cela n’est possible que si on ne se trompe pas de jeu.
Il ne s’agit pas de donner du foin à des ânes qui en redemanderont toujours plus.
De faire ce que la majorité attend qu’on lui dise pour se rassurer sur sa médiocrité.
Il s’agit de jouer son propre jeu, d’être soi-même et de laisser faire le temps.
Comme je le disais au début de cet article, nous recherchons tous l’inclusion, de faire partie de quelque chose mais nous sommes trop pressés.
Nous voulons réussir du jour au lendemain (J’en ai parlé dans cet article Leadercast) et alors nous tombons dans le piège de jouer une mauvaise partition, pas la nôtre.
Nous pensons que plus nous aurons de fans, mieux cela sera.
Alors on fait du contenu de merde, qui n’est pas une extension de soi, mais mainstream, pour plaire aux plus grands nombres.
On se sent faire partie de quelque chose jusqu’à tant que l’on rencontre ce plus grand nombre et que l’on s’aperçoive que ce n’est pas du tout les gens avec qui on espérait discuter.
Parce qu’on attire ce que l’on dégage et que ce n’est pas une histoire de célébrité.
C’est une question de réalité, de sincérité, d’authenticité.
D’être soi pour attirer des personnes comme soi et avoir des vraies relations.
Ce n’est pas une question de faire 100 000 vues… 100 vues peuvent suffire à vous combler et à répondre à nos besoins humains.
Mais à force de se comparer sur les mauvais indicateurs, on tombe dans le piège du fan où ce qui compte, c’est toujours plus de fan.
Or le fan, il se nourrit de merde (J’exagère un peu mais c’est cadeau !)
C’est ca que vous voulez faire ?
Ce qui compte donc, ce n’est pas les fans, ce sont les vraies personnes avec qui vous échanger, qui vous suivent, qui sont à la recherche d’informations, qui réfléchissent.
Pas les déraisonnables sans cervelles. Pour eux, il y a le dernier téléphone à 1800 euros, les t-shirts à 300 euros en coton dégueulasse du tiers monde et le slip kangourou dédicacé à 8000 euros.
Franchement, vous arriveriez à vous regarder dans une glace à vendre de la merde pareil ?
Moi pas.
C’est pour ca que je n’aime pas les fans et que je fais tout pour ne pas en avoir.
Car ce n’est pas ce que je recherche, ce n’est pas ce que je veux faire.
Ce que je veux, c’est être moi-même et pouvoir échanger d’égal à égal avec ceux et celles que je rencontre.