Cela fait presque 3 ans que j’ai arrêté d’écrire sur Leadercast.fr, mon dernier véritable article datant du 1 juillet 2020.
J’avais pris cette décision pour plusieurs raisons : La première est qu’en faisant la chasse au référencement, je m’étais aperçu que je n’avais aucune chance avec mon petit site de figurer en haut des classements à l’inverse de mes autres sites (comme RudyCoia.com) où il me suffisait et où il me suffit encore de bien sélectionner mon sujet pour apparaître en première page des moteurs de recherche en écrivant tout simplement le meilleur article possible sur le sujet en question.
Or, quand tu passes 3 heures à écrire un article et que celui-ci se retrouve classé en huitième page, tu sais que tu as peu de chances que des personnes te lisent car les chances qu’ils tombent sur toi sont infinitésimales. Bien sur, j’en faisais la « publicité » dans mes podcasts mais ce n’était pas suffisant pour moi avec mon état d’esprit de 2020.
Je me suis donc fait happé par la culture du résultat à une époque où je passais une bonne partie de mes journées à réécrire des articles sur mes sites principaux pour gagner en visibilité, ce qui a d’ailleurs plutôt bien fonctionné.
Si je faisais quelque chose, il fallait que ca marche et quand je dis que « ca marche », c’était être en croissance, absolument. Si je faisais 100 vues sur un article, il fallait que le mois prochain, j’en fasse 120, 130, 200… Il fallait une progression.
(C’est un peu ce qui se passe sur de nombreux réseaux sociaux où le succès est conditionné temporairement pour certains au nombre de likes, de partages, d’abonnés… jusqu’à se rendre compte que ce n’est pas ce qui remplit son assiette).
Ce manque de « résultat » m’a alors démotivé mais c’est aussi une période où je lisais qu’il fallait parfois abandonner un de ces projets pour mieux avancer sur autrui, une règle d’entrepreneur à la con.
Ces deux fausses « raisons » m’ont donc fait arrêter mes articles sur Leadercast.
Avec le recul, c’était une erreur mais une erreur nécessaire pour apprendre.
Pour apprendre que la culture du résultat et de la progression à tout prix, pour moi, où j’en suis dans ma vie, n’a plus de sens. Je ne veux plus faire les choses pour atteindre forcément le meilleur que je puisse faire car j’ai compris que c’était une course sans fin.
Bien sur, quand j’étais jeune, il n’y avait que ca qui comptait. Je ne pouvais pas faire quelque chose sans progresser, j’étais le progrès, j’aurais même pu me renommer ainsi. Je ne vivais pour ca.
Certes, j’adorais écrire mais il fallait toujours écrire plus. J’adorais m’entrainer mais il fallait faire mieux à chaque entrainement sinon c’était une mauvaise séance. Je faisais pour avoir, même si j’aimais faire.
Et puis, il y avait la comparaison. Il fallait faire mieux que les autres car la vie était et est toujours pour certains, une compétition. Il fallait battre les autres, être plus musclé, plus fort, faire plus de vidéos, d’articles…C’était moi contre eux, au diable la coopération ! Pas de pourparlers avec ses « ennemis ».
Mais les années ont passé et j’ai engrangé de l’expérience ce qui m’a permis de comprendre que cette façon de voir les choses n’étaient pas celles qui me rendraient heureux car la course au progrès est une course perdue d’avance.
On ne peut pas toujours faire mieux. Je me rappelle de cette question que j’avais posé à mon professeur de l’époque, Marc Vouillot, celui qui a révolutionné l’entrainement en force dans les années 1980-1990) quand je lui avais dit, à tout juste 17 ans alors qu’il semblait loin de ses meilleures années sous les barres : « Comment tu fais pour rester motivé ? » ce à quoi il m’avait répondu : « J’ai des objectifs différents ».
A 17 ans, je n’avais pas saisi cela de la même façon que maintenant avec le recul.
Aujourd’hui, si je me remets à écrire, ce n’est pas pour faire plus de vues. Ce n’est pas dans une quête de progrès.
C’est parce que j’aime, j’adore écrire, que cela me permet de synthétiser mes pensées, bien mieux qu’un podcast, de faire le point sur des sujets qui peuvent parfois me titiller.
J’éprouve du plaisir à écrire, à partager mes idées, mes réflexions et ce, peu importe le résultat.
Certes, cela fait toujours plaisir d’avoir des résultats, d’être en plein progrès et je vous mentirais si je vous disais que ce n’est pas encore au centre de nombreux de mes projets mais ce qui m’anime plus que jamais aujourd’hui, parce que c’est cela le bonheur pour moi en 2023, c’est d’être dans le moment présent, ce Flow.
Vous savez, ce moment parfait que décrit très bien Dan Millman dans le livre le « Guerrier Pacifique », être présent, être là.
Parce qu’à cet instant, plus rien ne compte, on existe au lieu de survivre, on vit au lieu de se projeter, de penser.
C’est ce que je ressens quand j’écris, quand je fais du kayak, quand je fais de la musculation, quand je lis un bon livre, quand je discute avec un ami… comme si le temps ne comptait plus.
Alors aujourd’hui, jeudi 25 mai 2023, je ne décide pas d’écrire pour écrire.
J’écris pour me sentir en vie et parce que j’adore ca.
Je ne sais pas encore à quelle fréquence j’écrirais, même si en tant qu’adepte du contrôle, j’aime faire des plans, tout organiser, planifier mais je veux me laisser la liberté de l’inspiration.
J’écrirais quand j’écrirais car ce sera comme une évidence.