Si vous me suivez chaque semaine, notamment en Podcast, vous devez déjà savoir que je suis actuellement en train de lire la biographie de Leonard de Vinci.
Sans doute, comme nombre d’entre vous, je « connais » le personnage au travers de ses tableaux donc la Joconde que j’ai pu voir, non pas « admiré » plusieurs fois au musée du Louvres lorsqu’enfant et adolescent, nous y allions avec l’école.
Si j’ai décidé de lire ce livre, c’est toujours avec cette curiosité qui m’anime, de savoir ce qui se cache derrière ce qui semblait être un génie : Qui il était, comment il a fait, sa vie, son parcours…
De plus, écrit par le même auteur que la biographie de Steve Jobs qui est l’un de mes livres préférés, Walter Isaacson, je ne pouvais que me la procurer.
Rappelez-vous que j’ai écrit le LeaderBook comme conclusion de toutes les biographies et autobiographies que j’ai lu afin de lister les points communs de tous ceux qui réussissent.
Ce sujet m’intéresse plus que particulièrement car je suis toujours à la recherche de secret, de petit plus pour faire mieux et ce quelque soit le domaine, comme en musculation où je ne m’arrête pas de chercher depuis maintenant 18 ans un secret que je ne connaîtrais pas et qui me ferait « exploser ».
Il va, sans dire, qu’il n’en existe pas mais qu’il y a toujours des petits détails à découvrir qui peuvent sans doute permettre de mieux progresser de 0,01%.
Tout cela pour si peu diront certains mais comme le diable se cache dans les détails, l’accumulation des détails peut faire une grande différence à la fin.
En lisant ce livre, je m’attendais à découvrir un vrai Leader, un conquérant, quelqu’un qui avait une ligne de conduite claire et précise, quelqu’un de respectable (j’ose).
Mais j’y ai découvert ce que je ne soupçonnais.
J’ai cru, par ma méconnaissance, que Léonard de Vinci était un être à part.
C’est simple, à chaque fois que son nom est prononcé, la majorité des gens l’associe au mot de génie.
Alors je m’attendais à un génie.
La vérité, c’est que si vous êtes comme Léonard, vous ne ferez rien de votre vie, vraiment.
Je croyais que c’était un peintre incroyable quand, dans les faits, il n’a pas, au moins où j’en suis dans le livre, fait plus de 10 tableaux (il me reste 100 pages à lire).
Loin d’être des œuvres d’arts pour moi, j’y ai néanmoins retrouvé tout ce que je n’aime pas : Des « Experts » analysant la beau subjective de ses tableaux à l’instar des dissertations de 8 pages que l’on nous demandait quand nous étions au Lycée pour expliquer pourquoi l’auteur du texte avait décrit cette fleur ainsi, pourquoi il avait choisi cette couleur…
Je me demande toujours comment on peut dire qu’untel est un génie et qu’untel n’en est pas un, quelque soit le domaine où d’un point de vue extérieur, on n’en discerne pas les différences. On le voit régulièrement quelque soit le domaine d’ailleurs où certains sont propulsés sur le devant de la scène, parfois en étant moins « bons » que d’autres qui ne perceront jamais. C’est sans doute, encore, une histoire d’apparence.
En clair, des personnalités du monde de l’art ont proclamé ses tableaux comme œuvres d’arts en dissertant dessus plus que ce que Léonard voulait sans doute dire en peignant.
On en arrive à des analyses improbables pour tenter de justifier un génie que je ne vois pas et que vous ne verriez sans doute pas également.
La vérité, c’est que c’était un être oisif.
La vérité, c’est qu’il s’inventait une vie, un monde où il était un héros alors que dans les faits, il n’avait rien fait.
Par exemple, afin de rejoindre la ville de Milan, il écrit une lettre à Ludovic Sforza, alors Duc de la ville où il se vante d’être un ingénieur de guerre, de pouvoir fabriquer des armes. Il se vante de savoir tout faire quand il n’a encore rien fait ou presque.
Parce que jusqu’à alors, il a peint un petit peu dans l’atelier de son maître, Andrea Del Verrocchio, fait quelques beaux tableaux pour l’époque mais que cela s’arrête là.
Convainquant, il se fait néanmoins inviter à Milan où il devient surtout le « bouffon » du roi (j’exagère un peu), où il organise des spectacles à la cour du Duc.
Il se fait financer, héberger pour des commandes qu’il ne réalisera jamais. C’était l’époque des mécènes.
Petit aparté, on voit encore ici toute l’influence de savoir se vendre, des apparences bien plus importantes, malheureusement, que le savoir faire (On se fera bientôt le LeaderCast sur l’art de se vendre).
Ludovic Sforza lui demande de réaliser la plus grande sculpture équestre en 1482 pour finalement l’abandonner le projet en 1499…. 17 ans pour rien.
Vous pouvez penser que je prends les « pires » exemples possibles mais la vérité, c’est que Leonard de Vinci, à son époque, est certes reconnu pour son génie, sa curiosité légendaire mais aussi et surtout pour la grande quantité d’œuvres qu’il ne commence et/ou ne fini jamais.
Son « problème » est qu’il ne souhaite jamais rien finaliser si cela n’est pas parfait à la fin.
Bien que la curiosité soit une qualité, il n’en reste pas moins vraie que la recherche de la perfection absolue est une utopie puisqu’elle n’existe pas.
A vouloir être trop exigeant vis à vis de soi, on ne fait rien.
Léonard de Vinci en est un bon exemple.
Si on reprend l’exemple du cheval de bronze, il passe plus de 12 ans à étudier l’anatomie des chevaux, le coulage du bronze, les différents moules… A tel point qu’il se disperse tellement qu’il arrive un moment où dans les faits, il ne fait rien.
Quand on lui commande un tableau, il y a des jours où il ne fait rien et où il explique qu’il a besoin de ce temps oisif pour avoir l’étincelle, que cela fait parti du travail…
Je ne nierais pas qu’il faille parfois ne rien faire en apparence mais demandez à un écrivain comment il fait pour écrire autant,
Il ne vous dira sans doute pas qu’il attend l’étincelle. Il vous parlera d’habitudes, de rituels, de mises en conditions et qu’il écrit, en fait, tous les jours à 9 heures.
Qu’il n’attend pas l’étincelle.
L’étincelle, c’est d’avoir des habitudes qui encouragent la créativité. Pas de ne rien faire….
C’est comme quand j’écris un article, je me mets en condition. Je n’attends pas l’inspiration divine, je rassemble mes idées, me fait mon petit café, mets mon casque sur les oreilles avec la bonne musique (actuellement « Way Down We Go ») et je déballe à partir des notes que je prends dès que j’ai une étincelle.
C’est d’ailleurs un problème pour certains que d’avoir trop de notes, trop d’idées ou à l’inverse de ne pas en avoir.
Le secret à ce sujet, c’est de noter dès que vous avez une idée.
On peut alors en arriver à avoir « trop » de notes mais mon expérience me fait penser que l’on en a jamais trop et que cela fini toujours par servir, la preuve encore aujourd’hui.
Pour reprendre notre sujet, en ce sens, comme l’a dit, il y a bien longtemps, un autre peintre, Salvador Dali : « Ne craignez pas la perfection. Vous ne l’atteindrez jamais ».
A être trop exigeant envers soi-même, à rechercher la perfection avant de faire quoi que ce soit, on ne fait rien, jamais.
On repousse tout au lendemain, on lit, on se forme, on regarde tutoriel sur tutoriel jusqu’à finalement ne pas engager le processus parce qu’on sait que cela ne sera pas parfait, comme on voulait.
Au lieu de démarrer, de mettre les mains dans le cambouis, on attend d’être au point sauf que l’on n’est jamais au point, que le moment parfait avec les connaissances parfaites, ça n’existe pas.
Il faut d’ailleurs avoir conscience que c’est à force de faire que l’on progresse, à force de répéter que l’on devient meilleur.
On n’est jamais excellent la première fois, en dehors d’un miracle, même en ayant assimilé toute la théorie possible parce que la pratique n’est pas la théorie.
En ce moment, par exemple, je m’amuse à monter des petits sites, à voir si j’y arrive seul, à faire des petites pages web sans prétention comme celle que j’ai fait pour ma salle, le SuperPhysique Gym aux environs d’Annecy afin d’y reconduire toutes les personnes qui souhaitent s’y inscrire ou venir y faire des séances alors de passage dans la région.
Ce n’est pas parfait mais à n’en pas douter, le deuxième sur lequel je travaille sera meilleur et ainsi de suite.
Souvent, avec mon associé Fabrice sur SuperPhysique, nous nous faisons la réflexion que nous ne faisons que nous répéter parce qu’évidemment, après plus de 10 années à écrire des articles, faire des vidéos, des livres… Nous avons presque tout dit.
Mais lorsque je compare mes articles d’hier avec ceux d’aujourd’hui, mes vidéos d’hier avec celle de maintenant… Je vois tout le chemin accompli, je vois toute l’évolution.
Il en est de même dans mes coachings où cela n’a plus rien à voir avec mes premiers suivis en 2006.
Cela me fait penser que récemment, un ami me demandait comment je faisais pour être toujours si enthousiaste à me répéter.
C’est parce que je suis avant tout un éducateur, parce que j’aime transmettre et que j’ai bien compris que l’excellence ne peut être atteinte qu’à force de répéter.
Qu’être éducateur, c’est tout simplement se répéter et que c’est cela qui fait que l’on devient bon dans un domaine.
Plus on répète, plus on devient bon que l’on soit un acteur qui apprend son texte ou simplement une personne qui réfléchit au sens de la vie.
C’est en ce sens que je ne trouve pas que Leonard de Vinci soit un exemple à suivre.
Il est, pour moi, tout l’opposé d’un spécialiste, tout l’opposé de quelqu’un qui a réussi, de son vivant.
Il se dispersait sans arrêt à cause de sa curiosité indomptable sans jamais rien finir ou presque.
Au lieu de finir un projet avant de passer à un autre, il mélangeait tout pour, à la fin, ne pas honorer ses commandes.
Certes, il avait de l’imagination, à priori, extraordinairement mais que valent les idées si celles-ci ne prennent jamais vie ?
A mon échelle, je ne peux pas passer à un autre sujet tant que je n’ai fini d’en aborder un.
Je ne peux pas écrire 4 articles en même temps, je ne peux pas lire 4 livres en même temps… Sinon je mélange tout et je finis par me perdre.
Il est drôle de constater que comme beaucoup d’artiste, Leonard de Vinci est vraiment devenu célèbre après sa mort.
Que ses légendes ont été écrites, que son piédestal a été érigé au fil des siècles.
Il est marrant de voir que nous faisons souvent cela avec nos « morts », à leur trouver des qualités une fois qu’ils ne sont plus là, à parfois en rajouter, à en faire des tonnes, à créer toute une histoire glorieuse quand cela n’était pas le cas de leurs vivants.
A croire que nous aimons nous raconter des histoires, en inventer, vivre dans l’imaginaire.
Je suis plus que convaincu qu’il faut arrêter d’idolâtrer qui que ce soit, de croire qu’untel est meilleur, vraiment n’être fan de personne mais qu’il faut s’affirmer en tant que soi-même et vivre sa vie dans la vraie vie, pas dans l’imaginaire.
Je crois qu’il faut arrêter de prêter des qualités à certains ou certaines qu’ils n’ont pas car on a envie de les voir ainsi.
De plus en plus, je crois que beaucoup de choses sont prédestinés, comme si tout était écrit, comme certains étaient voués à faire ci ou ca.
En ce sens, on pourrait alors se demander quel est le mérite de certains à faire ce qu’ils font.
Peut être que cela nous ferait redescendre sur terre et nous ferait comprendre que comme disait Mike Tyson : « Je ne suis meilleur que personne et personne n’est meilleur que moi. J’essaie juste de survivre ».
Alors le secret pour devenir bon dans un domaine, il est très simple à comprendre et il est en même temps de plus en plus rare de nos jours.
Il s’appelle la persévérance.
Il est de continuer quand la majorité arrête, que dis-je, ne commence même pas dans la vraie, mais ne fait qu’imaginer qu’il pourrait comme Leonard de Vinci (j’exagère un peu car il a fait plus qu’imaginer dans certains domaines).
Il est de commencer et de faire du mieux que l’on peut à chaque fois.
Il est de continuer, même quand ça va mal, même quand on n’en a pas envie.
Car si vous recherchez la perfection, c’est à dire l’excellence, il n’y a que que comme cela que vous y arriverez.
Ce n’est pas en vous dispersant, en vous créant une vie imaginaire, en vous racontant des histoires.
C’est en vivant et vivre, c’est réel, pas imaginaire.
Une chose à la fois et vous verrez,
On va très loin comme ça.
Rudy
Ps : Si vous me lisez et m’écoutez chaque semaine, puis-je compter sur vous ?