MIEUX, C’EST PLUS.

Il ne se passe pas un jour sans que je ne me pose des questions.

Des questions qui m’obsèdent, en bonne partie, et qui m’obligent à trouver des réponses.

Je ne peux pas me contenter de l’avis collectif, du commun accord, de la réponse par défaut.

Pire, si tout le monde est du même avis, j’estime qu’il y a anguille sous roche.

Ce n’est pas que je n’estime pas la majorité mais connaissant les biais cognitifs, je sais aussi que beaucoup adoptent un avis, un comportement par défaut parce que le voisin est du même avis, lui même copié d’un autre voisin.

C’est une des raisons qui expliquent que les mauvaises informations se répandent beaucoup plus facilement que les bonnes.

Parce que les bonnes informations nécessitent du temps pour les trouver, les chercher, les comprendre et les intégrer.

Elles nécessitent de prendre du recul et de ne pas être dans le jus.

Quand on est dans le jus, c’est comme si on ne vivait pas sa vie mais celle que l’on nous incite à vivre, tels de bons esclaves domestiqués sous couvert d’incitation à la liberté qui est impossible à atteindre avec ce rythme.

Cela fait des années que j’ai déconstruit le mythe du plus, notamment dans mon livre qui résume ma philosophie de vie « The Life« .

J’ai mis plus d’une décennie à comprendre que c’était un jeu perdu d’avance.

Que c’était une injonction ridicule pour nous tenir enfermé, emprisonné.

Il est drôle de constater la vie comme une somme de coïncidence car en cherchant des sujets à aborder pour le prochain SuperPhysique Nutrition Podcast, je suis retombé sur une vieille discussion de 2008 sur les forums de musculation où j’avais partagé mon interview parue dans le numéro 282 du Monde du Muscle qui met en exergue cette façon de penser que j’ai eu.

Jeunes que nous étions tous, nous militions dans cette quête du plus, dans cette compétition contre les autres.

Si nous faisions quelque chose, c’était pour gagner contre les autres que ce soit sous les barres, financièrement ou même au poker entre amis.

Il n’était pas questions de faire une activité pour juste participer, pour l’activité en elle-même.

Il devait y avoir une finalité.

Cette façon de voir le monde, avec le recul, est une erreur car au lieu de grandir collectivement, nous avons grandi individuellement ce qui nous a tous éloigné alors que nous aurions du faire ensemble.

Nous avons cru à cette injonction à la compétition, quelque soit le domaine.

Je n’ai compris que je faisais fausse qu’après des années à ne pas réussir à progresser en musculation, de stagnation où cela m’a forcé à me remettre en question.

Quel était l’intérêt de tout sacrifier pour ne pas évoluer ?

C’est ainsi que j’ai découvert d’autres formes de motivation comme la motivation autotélique dont j’ai déjà parlé dans de nombreux articles sur LeaderCast.

Que j’ai découvert d’autres activités.

Mais je me suis aussi fourvoyé.

Au lieu du plus, je suis parti dans la quête du mieux.

Dans la quête de la perfection.

Quand j’ai respiré le Kayak nuit et jour, notamment via mon podcast et le site associé « Secrets du Kayak« , ma technique m’obsédait.

Il fallait y penser à chaque coup de pagaies, l’améliorer dès le prochain parce que ce n’était pas assez bien, que ca pouvait être mieux.

En musculation, j’ai rapidement compris que cette quête du mieux techniquement était un leurre et empêchait de progresser, même s’il ne faut pas partir dans l’extrême inverse (Cf mon article – Faut-il tricher en musculation ?).

A chercher à faire toujours mieux, c’est le même problème que le toujours plus.

On perd la notion de jeu.

On se prend au sérieux, trop au sérieux.

Car tout est important pour devenir meilleur.

C’est ce qu’on appelle les gains marginaux mais qui, accumulés, font une vraie différence.

Dans cette quête du mieux, j’ai poussé le bouchon.

Je me suis intéressé à de nombreuses datas que j’évoque dans mon Guide Ultime de l’Endurance, l’article référence sur le web sur le sujet.

J’ai fait des tests physiologiques, monitorés en partie mon sommeil, tracker toutes mes activités…

J’ai même regardé pour m’acheter une tente hypoxique afin de dormir en altitude, un caisson hyperbare pour me régénérer…

Le problème de cette course au toujours mieux est qu’elle est également sans fin.

C’est juste qu’on a remplacé « Plus » par « Mieux ».

Aujourd’hui ma philosophie change, évolue.

Je me fixe des contraintes avant de faire.

Je détermine mes limites en amont.

J’inverse la pensée commune qui est de se fixer un objectif et ensuite de tout sacrifier pour y arriver.

Parce que je sais aussi que la vie est une question d’équilibre.

Que plus ou mieux, ce n’est pas forcément mieux, au contraire.

On me dit parfois que l’on a du mal à suivre tout ce que je fais en terme d’écriture d’articles, de podcasts, de vidéos…

Mais je suis loin d’en faire beaucoup pour moi.

Je me contiens d’en faire plus.

Je me retiens de pinailler, de chercher la perfection.

J’écris comme je pense.

Je parle comme je pense.

Bien sur, je pourrais faire mieux, me perfectionner mais où se situe la limite ?

Est-ce qu’être perfectionniste n’est pas s’empêcher de vivre ?

A tout vouloir faire mieux, jusqu’à ce que cela devienne une obsession, ne perd-on pas le plaisir de l’activité ?

Car disons le clairement, on peut toujours faire mieux.

C’est une quête sans fin.

Je mentirais si je vous disais avoir trouvé les réponses à ce sujet.

Mais ce que je crois savoir, c’est qu’il existe un équilibre à trouver, propre à chacun entre bâcler ce que l’on fait et faire au mieux.

Une sorte de compromis, comme pour tout dans la vie, à vrai dire.

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