MANAGER COMME UN PRO

Plus que jamais, je crois que l’avenir réside dans la construction et surtout dans la gestion de communauté.

On n’arrête pas de nous narrer que c’est la loi du plus fort, que l’on peut réussir seul.

Certains s’en vantent même « J’ai tout fait tout seul ».

On valorise l’autodidacte en croyant qu’il a tout fait de son côté, dans l’ombre, tel tapis dans sa « BatCave ».

Quand en réalité, si on analyse le parcours de chacun, on se rend compte de l’importance des rencontres et des individus qui ont sillonné ce parcours.

Que seul, aucun individu qui a atteint, en partie, ces objectifs n’en serait là où il en est.

L’union fait donc la force, c’est une évidence aujourd’hui qui doit s’imposer à tous.

Dans la construction de communauté, en toute modestie, je ne suis pas le dernier.

C’est pourquoi je me suis permis récemment de vous expliquer comment construire un groupe avec les différentes étapes.

Ainsi, en 2009, j’ai co-fondé le site SuperPhysique avec comme idée de lancement, la création de la Team SuperPhysique, c’est à dire concrètement une bande de copain étant fortement opposé aux produits dopants en musculation et désireux de montrer, sans arrogance aucune, ce qu’il était possible de faire naturellement après une dizaine d’année d’entraînement.

A partir de là, la communauté SuperPhysique s’est développée. De nombreuses personnes ont été (et sont) fières de porter ce fameux logo SP encadré d’un losange sur leurs t-shirts, signe de valeurs communes fortes, signe d’une appartenance à un groupe.

Puis le temps a passé et progressivement, les membres qui étaient « impliqués » au début ont disparu, ont changé d’orientation de vie, ont eu d’autres projets et c’est normal. Ils avaient fait le tour. C’est la vie puisque tout est une question de cycle.

En 2012 puis en 2014 avec sa nouvelle versio, j’ai créé le Club SuperPhysique, un site basé sur l’émulation collective, me rendant compte qu’avec la démocratisation de la musculation en France et l’ouverture de ces multiples salles, on était en train de perdre quelque chose : L’esprit familial des salles.

Une deuxième communauté a été créée dont la majeure partie des membres sont toujours là et avec laquelle je m’efforce de communiquer au mieux.

A partir de là, j’ai ouvert le SuperPhysique Gym sur Annecy, une salle de musculation privative, seulement accessible aux personnes qui se reconnaissent dans les deux projets précédents, afin d’avoir une émulation encore plus forte en réel. C’est ma troisième communauté.

En 2017, j’ai créé la Tribu SuperPhysique, c’est à dire un forum privé accessible aux personnes qui suivent la Formation SuperPhysique afin de créer un groupe vraiment accès sur, certes des valeurs communes, mais surtout sur l’envie de tout remettre en question en musculation, de tout comprendre, d’agir en connaissance de cause.

Enfin, en 2018, j’ai lancé ce site et notamment mon Patreon afin d’être le moins dépendant possible d’un financement extérieur et d’être libre de m’exprimer sans retenue. C’est ma cinquième communauté.

Evidemment, je vous parle seulement des communautés où je suis activement et où j’ai été un acteur de la création, pas de celles dont je fais parti et où je ne suis à l’origine de rien.

Mes « micro-communautés » s’entrechoquent, c’est à dire que certaines personnes font parti de plusieurs d’entre elles à la fois, avec plus ou moins d’investissement personnel.

Dans la création de communauté, je n’ai donc pas de problèmes particulier. C’est limite une de mes spécialités.

Mais là où je rencontre des difficultés, c’est dans le management, sur la gestion de ces communautés, la gestion de groupe.

Face à face, en one to one, je n’ai aucun problème, la « magie » s’opère mais lorsqu’il s’agit de motiver des foules, de les garder allumer, de communiquer au mieux, j’ai fait de nombreuses erreurs au fil des années.

C’est pourquoi il me semblait important, afin de me remettre en question et de m’améliorer en tant qu’individu et pour la suite de mes projets en ce sens, d’interroger quelqu’un que je considère comme un spécialiste, j’ai nommé Laurent Barbalat.

J’ai rencontré Laurent il y a quelques années car il souhaitait que j’intervienne auprès de son équipe de jeune footballeur afin d’insister sur des notions fondamentales en vu de réussir à progresser et à se transcender.

Cela avait donné cette vidéo :

Puis, suivant ce que chacun faisait dans son coin, Laurent s’est lancé dans un nouveau projet et m’a donc sollicité à nouveau ce qui a donné cette vidéo :

Lorsque l’on n’est pas compétent dans un domaine, il n’y a aucune raison de le rester. Il ne faut pas avoir honte mais plutôt, si cela nous tient à cœur, d’agir pour devenir moins mauvais.

C’est pourquoi je pose toujours énormément de question et que je n’hésite jamais à contacter quelqu’un qui a une qualité que j’estime ne pas avoir et dont j’aurais besoin.

Laurent, à la base, est professeur de sciences économiques et sociales dans un lycée. Autant dire que transmettre, il connaît.

Pourtant, il ne l’a pas spécialement cherché. Comme beaucoup, enfant, il a commencé par être passionné d’une activité. Pour lui, ce fût le foot.

Il y a joué jusqu’à ses 27 ans pour finalement s’apercevoir que ce qui le faisait vraiment vibrer, c’était de transmettre.

Il a fait ses classes en commençant d’un bas par les poussins puis est monté progressivement, presque chaque année de catégorie pour être actuellement en charge de l’équipe des espoirs d’Annecy, c’est à dire gérant un groupe de jeunes adultes de 17 à 22 ans.

Extérieurement, sans vraiment avoir l’opportunité de me confronter à ce public via mes « micro-communautés », j’avais en tête d’un groupe très difficile à gérer, dans le sens où (généralités à la con oblige) à cet âge, on n’a pas encore de recul sur la vie et où l’on agit beaucoup sous le coup de ses émotions.

Mes questions ont donc été directes en commençant par la création d’un groupe de jeunes individus et notamment sur la question du recrutement et de la fondation de ce groupe autour de valeurs.

Comment fait-il ?

Le secret, si je puis dire, est dans la « vente » d’un projet commun. Par exemple : Voici comment on va jouer.

Laurent n’hésite donc pas à dire, pas tout à fait sérieusement, qu’il veut que son équipe joue comme Barcelone ou Manchester City, que tout passe par le milieu de terrain.

N’y connaissant pas grand chose au foot, je comprends toute fois que jouer à une touche de balle, rapidement, presque par automatisme parlent aux joueurs.

Il définit donc un projet commun, une façon de jouer qui plait avant de définir l’objectif qui est déjà sous entendu finalement : Gagner des match.

Profitons du chemin et nous verrons bien où cela nous amène.

A la question de la gestion des conflits entre joueurs ou entre lui et un joueur, sa réponse est particulièrement intéressante : Il faut communiquer.

Dire les choses telles qu’elles sont et les faire accepter en étant authentique, sincère, simple.

Par exemple, quand il s’agit de dire à un joueur en début de saison qu’il ne sera pas titulaire, comment faire pour le garder impliqué et ne pas qu’il soit démotivé ?

Comment faire pour qu’un joueur ne prenne pas mal un conseil sur le terrain devant tout le monde, quand aujourd’hui, de notre commun accord, l’un des plus gros problèmes est le manque de confiance en soi qui fait que l’on peut tout prendre pour soi, de travers et ne pas voir que le conseil est avant tout bienveillant ?

La réponse est dans une communication honnête et franche, sans mentir, sans vendre de rêve mais en disant la vérité et en n’oubliant pas d’insister que ce n’est pas parce que les choses sont ainsi aujourd’hui, qu’elles ne changeront pas demain à force de travail.

C’est d’ailleurs l’une des phrases que j’ai particulièrement apprécié et qui définit assez bien le parcours de Laurent, le mien ainsi que celui de beaucoup d’autres : « Travaille et vois où cela te mène ».

Parce qu’à faire des plans sur la comète, à dire « C’est comme ça et pas autrement pour toujours », on se ferme à des possibilités, on se ferme à la créativité et surtout vis à vis d’autrui, on peut démotiver.

Il faut laisser la place au changement, à la progression.

Parce que là est tout l’enjeu qui m’intéressait encore plus : Comment garder un groupe motivé ?

C’est sans doute là où j’ai le plus de mal.

Laurent insiste sur le renouveau, de ne pas hésiter à faire d’autres activités ensemble, à modifier le programme une journée, à animer les différents réseaux sociaux concernant l’équipe et même à partager eux via des groupes privées des vidéos qui leurs parlent et les impliquent.

C’est donc un travail de tout temps afin de garder un groupe vivant, un groupe présent et motivé.

Il ne faut pas hésiter sur la valorisation d’autrui comme le conseillait très justement Dale Carnegie dans son livre « Comment se faire des amis ? » (Il faut vraiment le lire).

Au sein de sa nouvelle structure « Youth Sport Team« , Laurent donne trois conseils aux jeunes qui l’accompagnent dans ce projet destiné à aider les jeunes sportifs qui sont encore étudiants et qui ont un certain potentiel afin de devenir des sportifs de haut niveau :

Le premier conseil est : Fais des efforts

Le deuxième conseil est : Fais des efforts

Le troisième conseil est : Fais des efforts

Quelque soit l’activité, nous pouvons ainsi nous rendre compte que rien ne saurait être atteint en se reposant sur ses lauriers.

Créer quelque chose, c’est bien mais cela ne suffit pas. C’est pour cela que lorsque je lis ou vois des formations sur « comment générer des revenus passifs » sur internet, cela m’énerve un tant soit peu car c’est prendre les gens pour des cons.

Aussi bien une entreprise, qu’un projet, qu’un site, qu’une équipe… Rien ne fonctionne sans travailler dessus continuellement, sans faire des efforts réguliers et parce que cela nous fait plaisir.

Transmettre, gérer un groupe, le faire évoluer, le faire vivre, ce n’est pas quelque chose qui se décide mais qui s’impose à soi.

Et il faut surtout que chaque participant d’un groupe le fasse vivre à sa manière pour continuer d’être en vie collectivement. Si on n’est pas content, il faut le dire et ne pas tout garder pour soi, s’isoler dans son coin et peut être par la même occasion, pourrir le groupe.

Et en ce sens, on ne s’improvise pas coach ou manager un matin en se levant du lit.

Enfin un dernier point qui me semble plus qu’important sur lequel a insisté Laurent, c’est le fait de savoir bien s’entourer.

Comment fait-on exactement ?

Comme vu dans un précédent LeaderCast « Comment bien s’entourer ?« , il convient de sélectionner avec soin les personnes qui nous entourent et surtout de ne pas se limiter à des personnes que l’on pourrait juger.

Il faut bien avoir en tête qu’il vaut mieux avoir un petit entourage et un petit groupe qui fonctionne plutôt que d’essayer d’avoir l’entourage le plus gros possible et le groupe le plus conséquent possible.

La qualité des relations humaines que l’on entretient est bien plus déterminante que leurs quantités.

Comme le disait si bien Jim Rohn : « Nous sommes le reflet des 5 personnes que nous côtoyons le plus ».

C’est pourquoi je crois de plus en plus dans la création de micro-communauté plutôt que de grosses communautés, aussi bien personnelles que professionnelles qui doivent d’ailleurs être, pour moi, un prolongement des premières puisque basées sur des valeurs humaines communes qui nous définissent en tant qu’être humain.

Ainsi, si l’on fait les choses bien, sans se corrompre, en restant soi-même et sans rester cloîtré et muet chez soi, je suis fermement convaincu que l’on attire et que l’on attirera les bonnes personnes pour évoluer.

N’hésitez pas à écouter le Podcast, Laurent a expliqué bien mieux que moi tout cela.

Rudy

Ps : Si vous souhaitez contribuer à LeaderCast et à la continuité de son indépendance, vous pouvez lire ceci.

 

 

 

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp