LA VIE EN REVE

Ca fait longtemps que je n’avais pas lu un très bon livre.

Pourtant, ce n’est pas faute de lire presque chaque jour mais j’enchainais les livres très moyens.

Et me voilà errant à la Fnac à chercher mes nouvelles lectures.

Bien sur, rien de ce que j’avais mis dans mon panier sur Amazon n’était présent mais cela ne m’a pas empêché de tomber sur du possible bonheur.

Je dis possible car acheter un livre, tout comme commander un plat au restaurant, c’est faire un pari.

On ne sait jamais ce que l’on s’est procuré tant que l’on ne l’a pas commencé.

On se fait convaincre par des présentations, des titres, des couvertures, des témoignages… mais sans savoir vraiment ce que l’on va y retrouver.

On espère que ce sera à la hauteur de nos espérances, de cette propagande mais on est loin d’une certitude.

Comme dans la vie, nous avons tendance à être convaincu avant de consommer.

C’est d’ailleurs le rôle de la publicité, du marketing, de la communication.

Le monde serait peut être plus juste, tournerait mieux si on pouvait consommer et payer après en fonction de ce que l’on estime que cela vaut par rapport à notre échelle de valeur.

Sur mon Patreon, j’aborde régulièrement les sujets des relations de couple, un sujet qui passionne, qui déchaîne où de nombreux spécialistes pullulent sur le net pour tout nous expliquer.

Le problème, ce n’est pas la théorie, mais la pratique.

De moins en moins de personnes sont en couple parce que l’on nous explique qu’il faut se suffire à soi-même.

Il faut être indépendant, ne compter sur sur soi.

Avec tous les courants, notamment féministes, de ce que je peux voir, il n’y a plus de rôles clairs.

Les femmes se masculinisent et les hommes deviennent des femmes.

Il n’est plus permis d’identifier un comportement, une manière d’être à un genre.

En clair, le bonheur ne dépend que de soi.

Certes.

Mais c’est oublié que le bonheur n’est réel que s’il est partagé.

Autrement, ca s’appelle du plaisir. C’est solitaire et ca finit par épuiser psychologiquement.

C’est une des raisons qui expliquent que les gens sont moins en moins heureux à l’heure où pourtant on peut se connecter et échanger avec n’importe qui via les réseaux sociaux.

Et je ne parle pas de l’avenir qui nous attend où l’on devrait plus parler à sa propre IA qu’à un humain.

Autant le dire, l’avenir ne s’annonce pas heureux !

Une vie dure 4000 semaines, c’est le titre du livre que je lis actuellement.

4000 semaines, c’est 80 ans.

C’est une durée limitée avec donc des possibilités limitées.

Pourtant, nous faisons comme si nous avions le temps de tout.

Nous oublions que le temps est une ressource qui s’écoule que l’on le souhaite ou pas.

Malgré tout, nous ne posons jamais les bonnes questions.

Warren Buffet, un célèbre investisseur qui va prochainement prendre sa retraite à plus de 90 ans, conseille de noter les 25 sujets que l’on souhaiterait creuser dans sa vie par ordre d’importance et de tout faire, de se retenir d’aller explorer ceux après la cinquième place.

Parce qu’avoir conscience de sa finitude, c’est obligatoirement devoir faire des choix.

Nous ne pouvons pas tout faire.

Ou alors si, mais en rêve.

Et c’est ce qu’il se passe.

A force de nous vendre des visions idéalisées où que ce soit, on en oublie que c’est impossible.

On évite de s’engager parce qu’on pourrait trouver mieux ailleurs.

Par exemple, on évite de se mettre en couple car on se rend compte que l’autre ne comble pas tous nos besoins, qu’il a certaines habitudes qui nous dérange alors on propose une relation libre, au cas où on trouverait mieux.

Parce qu’en rêve, tout est si parfait. Il y a toujours mieux qui nous attend.

Cela me fait penser, encore, à un ami qui a souvent plein de projet et qui n’en concrétise aucun car pour lui, les réaliser en rêve, c’est les avoir fait.

C’est triste mais il semblerait que de nombreuses personnes vivent ainsi : En rêve.

Parce qu’en rêve, tout est possible.

Il n’y a pas un temps fini obligeant à faire des choix, à transiger.

On peut idéaliser sa vie autant que l’on veut, avoir de multiples relations, un nouveau travail, une vie vraiment parfaite où tout s’emboite bien.

En rêve, on est un super héros. On arrive à tout faire, à multiplier les activités et en plus, à être bon partout.

Alors qu’en réalité, on n’arrive déjà pas à faire une chose correctement si on compare à ses rêves.

En plus, on croit que certains et certaines vivent ce genre de rêve avec cette fausseté des réseaux sociaux si l’on ne prend pas un peu de recul et qui explique justement ma volonté de montrer une journée dans ma vie comme cette vidéo.

On rêve de s’entrainer 5 fois par semaine en musculation quand y aller 3 fois est un grand maximum.

On rêve de monter les échelons au travail quand on s’aperçoit que l’on devra renoncer à une séance de sport par semaine, se lever plus tôt et finir plus tard, passer moins de temps avec ses amis.

On rêve d’avoir une grande maison avec un jardin en oubliant tous les problèmes que cela implique (On estime à 1% le prix d’entretien d’une maison par an sans faire de travaux).

On veut tout quand tout n’est pas possible.

En rêve, tout s’imbrique parfaitement. On a le temps pour tout et on excelle en tout.

Dans la réalité, tout prend plus de temps de prévu.

La perfection que l’on imaginait n’existe pas.

La conversation parfaite, la relation parfaite ? Si on estime qu’on discute et que l’on a une relation avec IA…

J’appelle ca du vent, personnellement, loin de ma conception du bonheur.

Le bonheur n’est réel que s’il est partagé et il ne sera jamais parfait.

On est heureux parce qu’on a des bas.

On a des bas parce qu’on est heureux.

C’est aussi simple que ca.

Mais à force de vivre en rêve, parce que tout est possible quand tout ne l’est pas, on oublie de vivre.

On fantasme sa vie au lieu de vivre ses fantasmes.

On attend la bonne opportunité parce qu’il y a aura toujours meilleurs opportunités.

On n’arrive plus à se contenter de la réalité, ce n’est pas assez, ca manque de perfection.

On finit par s’agacer de tout, se froisser pour rien, ne plus accepter les désagréments.

On idéalise sa vie, celle que l’on pourrait vivre, et ainsi, on oublie de la vivre, laissant le temps filer et sa vie avec.

C’est parce que la vie a une fin qu’il est urgent de vivre.

Qu’il est urgent de transiger, de prendre conscience que vous ne pourrez pas tout faire et de prendre du recul sur ce que vous souhaitez surtout vivre.

Tout n’est pas parfait mais là n’est pas le problème.

Le problème, c’est que vous imaginez que ca peut l’être.

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