JUSQU’OU POUSSER LE CURSEUR ?

Cela fait presque 15 ans que je n’ai pas pris un jour de vacances.

Un jour sans allumer mon ordinateur pour produire, avancer, travailler, sans chercher à évoluer malgré moi.

C’est comme si c’était ancré en moi.

Je ne sais pas rester à ne rien faire, à laisser le temps filer, à être oisif.

J’ai l’impression d’être inutile, me met mal à l’aise.

J’ai besoin de me sentir utile, au moins pour moi-même.

La dernière fois que j’ai pris des vacances, c’est parce que la connexion internet fonctionnait mal, au ralenti alors que j’étais à Las Vegas pour assister à Mr Olympia, le championnat du monde de Bodybuilding.

Auparavant, quand je me déplaçais, je m’arrangeais pour travailler tôt le matin et tard le soir, sans m’arrêter tant qu’il y avait du travail, c’est à dire au moins répondre à mes élèves en suivi coaching à distance.

J’ai toujours eu cette rigueur, cette discipline, cet honneur à respecter mes engagements.

Je ne peux pas dormir sans avoir accompli ce que je dois au minimum faire, surtout si des gens dépendent de moi.

Depuis 2011, j’ai appris à m’organiser, à être plus efficace ce qui m’a permis de lancer d’autres projets afin de remplir ma mission.

Ma mission qui est depuis toujours de démocratiser les connaissances afin de les rendre plus accessibles à la majorité, pour faire mieux ensemble que seul.

Ca a été toujours ca et cela me suivra jusqu’au bout.

Je n’en avais pas spécialement conscience jusqu’à tant que mon ami David, dans le tout premier épisode de Limitless Project me le fasse remarquer.

Chaque projet que j’ai pu lancer depuis 2009 a toujours cette ambition de rassembler, de fédérer, de faire ensemble.

C’est peut être parce que je me suis toujours senti différent, en inadéquation avec mes camarades de classes, à réfléchir à d’autres sujets que les leurs, à m’intéresser à ce que je fais et à pourquoi je le faisais.

Je n’ai que rarement eu d’amis plus jeunes et tous les gens que je côtoie réellement aujourd’hui sont des êtres différents, des gens bizarres, des marginaux.

J’ai beaucoup de mal avec les gens normaux aux problèmes bidons, qui ne sont pas éveillés et qui accordent de l’attention à des futilités, agissent sans réfléchir.

Depuis 2009, j’ai lancé une bonne dizaine de projet.

Déjà, le site SuperPhysique qui a été la référence et est peut être le dernier site de musculation à exister ou presque sans contenir des articles sponsorisés calamiteux.

Puis, il y a eu la boutique, SuperPhysique Nutrition à l’époque où il n’y avait aucun site de contenu qui ne proposait des compléments alimentaires.

Ensuite, j’ai ouvert ma salle uniquement pour les pratiquants naturels de musculation. J’ai littéralement refusé des adhérents et aujourd’hui, autant dire que je freine les quatre fers quand quelqu’un m’écrit pour venir déranger ma tranquillité, mon petit paradis.

J’ai lancé les compétitions en ligne, pour ceux et celles qui se retrouvaient seules dans leurs pratiques à cause de la fermeture des vraies salles de musculation au détriment des multinationales prêtes à tous pour détruire l’humanité.

J’ai fini par les faire en réelle, ce que j’ai appelé les SuperPhysique Games via le Club SuperPhysique.

Entre temps, j’ai écrit des livres, fait des formations en ligne quand personne n’en faisait.

J’ai commencé à former les coach insatisfait du contenu des cours qu’ils avaient via la Formation SuperPhysique avant de m’investir en réel jusqu’où ouvrir mon propre CQP IF dont je peux dire, avec presque certitudes, que c’est le meilleur de France en terme de contenu sportif.

En 2019, nous avons lancé l’application SP Training qui est INCROYABLE ! Elle fait mieux que 99% des coach afin de créer un programme personnalisé et mieux que 99.9% des coach en terme de planification de l’entrainement pour 10 x moins cher en moyenne dans un objectif de prise de muscle.

Depuis, nous n’arrêtons pas de la faire évoluer, de l’améliorer notamment avec la récente V4 qui vient de sortir au moment où j’écris ces lignes.

Les projets s’enchainent et à l’aube de la sortie de mon nouveau livre « Hybrid » que j’aurais souhaité nommer la « Bible de l’Hyrox », je me demande jusqu’où pousser ce curseur de l’utilité.

Quelle limite doit-on se fixer ?

Car on peut toujours être plus utile.

Même si c’est une condition du bonheur que je partage allègrement dans mon livre « The Life« , est-ce que plus je serais utile et plus je serais heureux ?

Est-ce que plus je travaille en ce sens et mieux j’aurais réussi ma vie ?

Est-ce que sur mon lit de mort, j’aurais des regrets de ne pas avoir davantage ralenti, profiter de la vie comme disent de nombreux et nombreuses inutiles ?

Où est le juste équilibre ?

Car je peux m’en rajouter, toujours plus.

Même si j’apprécie la célèbre phrase d’Arnold « Le repos, c’est pour les bébés et la détente pour les retraités« , je me demande leurs places dans une vie réussie.

Au plus profond de moi, je n’arrive pas à ne rien faire.

Je suis en quête de réponse, en quête de partage.

J’ai couru après la possibilité d’être retraité quand c’est tout ce que je ne souhaite, au final, pas.

J’ai besoin d’en savoir plus, d’aider plus peut être parce que peu de personnes m’ont aidé sur mon parcours.

Je donne toujours plus, quitte à trop donner parce que je n’ai rien à cacher, à garder.

Je suis contre les secrets, contre les non-dits.

Je suis pour le partage tant que je le décide et que l’on ne me l’impose pas.

Mais où s’arrêter ? Quand stopper ?

Existe-t-il une fin propre à chacun ?

Bien sur, nous n’avons pas les mêmes standards, les mêmes repères, les mêmes exigences envers nous mêmes.

Mais serais-je un jour comblé au point d’arrêter ?

Est ce que je me dirais un jour que ca suffit ? Que j’ai fait le taff ?

Quand je vois toute cette médiocrité qui grossit plus rapidement que jamais, qui s’amplifie, qui me dégoute… Est-ce que se reposer, c’est à dire être oisif à du sens ?

Ou je dois continuer à mener ce combat intérieur coûte que coûte ?

Alors je me demande : Jusqu’où pousser le curseur ?

Car je peux toujours faire plus et mieux !

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