IMPOSTEUR UN JOUR, IMPOSTEUR PAS TOUJOURS

Vous connaissez sans doute le syndrome de l’imposteur, celui qui consiste à paraître celui que l’on n’est pas.

A s’exprimer comme si on était déjà.

A adopter les attitudes de ce qu’on n’est pas.

A avoir les vêtements du moine déjà bien établi.

Formant les futurs coach sportif depuis presque une décennie, je suis régulièrement confronté à la question de la légitimé.

Nombreux sont ceux qui attendent d’avoir leurs diplômes pour se lancer, pour tester le métier, voir si cela leur convient.

C’est une sacrée ironie que de se reconvertir sans avoir expérimenté l’activité en question car il y a un monde entre l’image que l’on s’en fait, la théorie et ce qui se passe réellement sur le terrain, en pratique.

C’est pourquoi j’encourage mes élèves du CQP IF à Annecy que j’organise à se lancer dès le début de la formation, en amont même car ils ne vont pas crouler sous les demandes de coaching et de suivi du jour au lendemain.

Bien sur, la très grande majorité procrastine et ne fait rien, vivant alors dans un rêve, attendant la fin des examens, pensant inconsciemment que le monde les attend dès qu’ils seront diplômés.

Ce sont d’ailleurs les mêmes qui sont outrés de celui ou celle qui réussit sans diplôme et qui a les apparences d’un expert, notamment sur les réseaux sociaux.

Parce qu’avoir un diplôme n’est pas gage d’une réussite future.

J’espère ne pas vous l’apprendre mais aujourd’hui, le diplôme en tant que tel n’est plus qu’un bout de papier.

Il est obligatoire, dans mon secteur s’il y a un contrôle, pour exercer contre rémunération mais il ne définit par les compétences à la sortie.

Et il garantit encore moins la réussite financière.

Chaque organisme de formation, même s’il suit le même plan de cours, a une qualité d’enseignement différente.

C’est pourquoi je suis surpris quand je vois des élèves qui ont choisi leurs formations uniquement pour le bout de papier, sans s’intéresser à qui donne les cours.

Je suis encore plus surpris quand ils viennent à Annecy, chez moi, sans avoir jamais entendu parler de moi.

C’est grotesque mais la réalité à laquelle je suis confronté.

Quand j’ai passé mon BEES Hacumese en 2005, je souhaitais recevoir les cours des meilleurs professeurs possibles, ce que je pense avoir eu en grande partie avec le défunt Marc Vouillot, le père de la force en France.

Je souhaitais apprendre des meilleurs, il ne pouvait en être autrement.

Il n’y avait qu’un seul endroit où je souhaitais apprendre, je voulais côtoyer et échanger avec les personnes que j’estimais.

De nos jours, plus que jamais, ce ne sont pas les compétences et encore moins le diplôme qui vous feront réussir.

Ce sont vos apparences.

C’est s’habiller comme l’expert que vous n’êtes pas encore.

C’est avoir le look de celui qui sait, même si vous ne savez pas.

C’est soigner son image quand on s’expose aux yeux de tous.

Car réussir sa vie est une question d’opportunités.

Il faut les multiplier pour avoir de la chance, faire les bonnes rencontres, produire le déclic.

Vous ne le savez peut être pas mais très peu de personnes sont capables de revenir sur leurs premières impressions, sur leurs préjugés.

Vous êtes catalogués avant même d’avoir parlé, d’avoir ouvert la bouche.

Puis, ce sont vos capacités à être humain, à être empathique, à écouter autrui.

Tout le monde s’en fout de vous, de vos opinions, de vos certitudes.

Personne ne vous a demandé votre avis.

Vous êtes là pour accompagner, pour guider, pour aider, pour motiver.

On parle beaucoup de coach aujourd’hui en oubliant la première des qualités qui fait un bon coach : L’entrain !

La capacité à entraîner, à motiver, à faire bouger tout en s’adaptant à la psychologie d’autrui.

Vous n’êtes pas là pour vous imposer.

Vous êtes là pour accompagner avec entrain.

Ne viennent qu’en dernier, vos compétences, vos connaissances qui peuvent vous permettre de vous distinguer d’autrui mais qui ne sont pas suffisantes.

Je connais d’excellents théoriciens, des experts dans leurs domaines qui sont inconnus de tous et qui ne vivent pas à la hauteur de leurs savoirs.

Parce qu’ils se refusent, parce qu’ils ne sont pas capables, d’arborer les habits de l’expert.

A vouloir lutter contre les apparences, ils en oublient que nous ne pouvons pas y échapper.

Qu’il faut, au minimum, jouer avec quelques règles du moule comme j’en parlais hier dans cet article.

La vérité est que même si vous ne savez pas, se comporter comme si on était déjà, permet de devenir celui qu’on aimerait être.

Personne ne peut supporter d’être un imposteur toute sa vie, ce qui force ceux qui ont l’impression de l’être, à chercher des réponses quand ils sont confrontés à leurs ignorances.

D’autant plus qu’il n’y a aucune honte à ne pas savoir. Personne ne peut tout connaître.

C’est pour ca que le look a une importance.

Que la façon dont on s’exprime compte.

Vous ne pouvez pas vous négliger et espérer que l’on vous prenne au sérieux.

La négligence ne donne pas confiance et repousse.

Vous devez déjà commencer par vous respecter, par prendre soin de vous, par être soigné, d’autant plus si vous débutez dans un nouveau secteur où vous avez toutes vos preuves à faire.

Vous devez arborer l’excellence du milieu dans lequel vous souhaitez interagir même si vous n’en faites pas encore partie.

Car tout commence par faire semblant, par être un imposteur.

Ce qui force à devenir, à agir comme, à être.

Ce sont des efforts que l’on a tendance à oublier, se concentrant uniquement sur les compétences dont on surestime celles qu’aura notre public.

A ne pas se sentir légitime, on accumule le savoir, presque jusqu’à l’overdose.

Mais ce n’est pas ce qui compte le plus, ce qui fait vraiment la différence.

A l’inverse de ce que la majorité pense, il faut paraître pour devenir.

Après, on aura tout le temps de devenir un expert et d’assouvir sa soif de connaissance en fonction des problèmes que l’on rencontrera.

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