Pendant de nombreuses années, tout ce que je réalisais était sur le coup de la colère.
Je répondais à ma façon à l’injustice ambiante que je voyais sous mes yeux.
Je répondais aux frustrations que je choisissais de subir.
Je décidais ,sans vraiment le décider, d’agir pour pouvoir libérer mon esprit et passer à autre chose.
Je ne savais pas encore que la société nous mentait autant qu’elle le pouvait.
Que la soi-disante égalité n’était qu’un mensonge tellement gros qu’on ne pouvait que le gober.
Que la justice était une vaste fumisterie dans une société où les relations, le réseau que l’on a, peut faire infléchir la loi dans un sens ou dans l’autre.
Je ne comprenais pas que ce monde était mensonger en tout point.
Et cela m’énervait à tel point que j’avais une rage incommensurable en moi.
Je me souviens que lorsque j’étais adolescent, avec mes amis, avant que nous devenions la Team SuperPhysique, nous nous disions avant chaque série de musculation difficile que nous devions réaliser que nous avions une « vie de merde ».
Dans les faits, cela n’était pas vraiment le cas. Ça aurait pu être pire comme ça aurait pu être mieux.
Mais la perception que l’on avait comptait plus que tout et nous énervait au plus haut point.
On était déterminé à s’en sortir et pour nous, cela signifiait de progresser à l’entraînement, de faire cette répétition de plus, celle que personne ne fait parce qu’elle est trop dur.
Pendant des années, j’ai donc fait des répétitions impossibles.
J’ai fait des répétitions que personne n’avait fait jamais.
Je croyais que plus on forçait, plus on avait de résultat (Ce qui n’est pas le cas mais passons, c’est un autre sujet).
Je forçais parfois plus de 15 secondes pour finir une répétition car j’avais cette rage en moi, ce désir de revanche sur la vie, de justice dans la vie.
Je ne pouvais pas abandonner avant d’avoir tout évacuer, c’était impossible.
Ceux qui me voyaient m’entraîner me disaient que je forçais trop, que j’allais me faire mal.
Mes proches amis étaient impressionnés car, même s’ils avaient de l’expérience en musculation, n’avaient jamais vu quelqu’un forcer autant.
Mais c’était ma façon d’évacuer ce mal-être que j’avais en moi, ma seule façon.
Je détestais et je déteste toujours cette compartimentation de la population où tout ou presque est déjà décidé sauf exception comme j’en fais parti aujourd’hui.
C’est comme si tout était déjà programmée dans notre vie et que l’on ne pouvait pas changer de milieu ou vivre autre chose qu’une « vie de merde », une vie de métro-boulot-dodo sans plaisir, sans bonheur.
Une vie de lassitude où on se demande chaque jour quel en est le sens ?
Bref, nous voulions nous en sortir et j’étais animé d’une rage qui me rendait « réactif ». Ce n’est peut être pas le mot, on pourrait aussi dire sanguin.
Je réagissais au quart de tour, j’étais toujours sous tension, stressé.
Je n’arrivais jamais à me détendre. Je ne dirais pas que j’y arrive vraiment aujourd’hui mais il y a du mieux.
Puis, avec les années, cette rage a progressivement diminué. J’ai réussi à en faire une « force ».
Mes frustrations et surtout mes réactions a celle-ci se sont faits de moins en moins présentes.
Il fût un temps où comme beaucoup, quand c’était « trop », je craquais.
Il pouvait m’arriver de faire des craquages alimentaires, limite « boulimique » comme certains font le samedi soir qu’ils attendent toute la semaine pour se lâcher à fond.
C’est courant en musculation avec la notion de Cheatmeal qui se révèle une façon de relâcher la pression pour ceux qui suivent une alimentation restrictive et non adaptée à eux.
Il pouvait m’arriver de dépenser de l’argent sans réfléchir.
Un coup, pour l’anecdote, j’ai même été jusqu’à acheter une voiture neuve sur un coup de tête parce que je n’en pouvais plus.
A l’époque, je ne côtoyais que des gens énervés.
Ils avaient tous, comme moi, plus ou moins, cette rage en eux. C’était la norme et je connaissais pas autre chose.
C’était limite à celui qui avait le plus de rage en lui.
Puis j’ai déménagé de la région parisienne et je suis arrivé sur Annecy (2012) et là, j’ai découvert un autre type de personne.
J’étais abasourdi.
A la salle où je m’entraînais, personne ne s’entraînait dur.
Les gens venaient surtout discuter et rigoler.
Personne mais vraiment personne ne cherchait à progresser.
Ils étaient tous très détendus ou presque, du moins par rapport à ce que je connaissais.
C’était tellement étrange.
Alors progressivement, j’ai « contaminé » une partie de la salle qui ne se rendait pas compte qu’elle avait le pouvoir de progresser, de se transformer, d’atteindre ses objectifs.
Je leur ai insufflé le goût de l’effort, le fait d’évacuer ses frustrations, de réagir.
Mais ce n’était toujours pas comme ce que j’avais connu en région parisienne.
Je trouvais les gens « mous », manquant de vie.
Les années ont passés et aujourd’hui, je les comprends.
Cette rage, cette frustration que j’avais au plus haut point, s’est amenuisée et mes réactions par rapport à elle, encore plus.
Je suis devenu plus heureux dans ma vie, j’ai entrepris de nombreux projets qui ont été des réussites comme le SuperPhysique Gym, la Villa SP, l’application SP Training ou encore la marque de compléments alimentaires SuperPhysique pour ne citer que les plus récents.
Je me suis épanoui.
J’ai appris ce qu’était réellement le bonheur, qu’il devait être partagé.
J’ai appris que l’entourage et l’environnement dans lequel on évoluait pouvait tout changer.
J’ai appris et bien intégrer que le monde était injuste et que je n’avais pas de pouvoir sur tout, que Calimero avait bel et bien raison (Cf ce LeaderCast), moi qui croyait que rien n’était vrai dans les dessins animés.
J’ai appris à être résilient, à pratique la loi de l’extinction, à ne pas être toucher par sur ce quoi je ne peux rien faire et/ou qui ne change pas mon bonheur.
J’ai appris à lâcher prise, à ne pas faire de débat sur internet pour un oui ou pour un non.
J’ai arrêté de chercher à avoir raison, à réagir et à me battre pour un rien.
J’ai concentré et je concentre mes efforts sur ce que je peux faire pour améliorer la vie de ceux qui m’entourent et qui veulent bien m’écouter et/ou me lire.
Je ne cherche plus à convaincre qui que ce soit.
Je fais ma vie et je me sens beaucoup plus apaisé.
Je ne crois pas que tout cela soit du au vieillissement parce que nous connaissons tous des personnes, quelque soit leurs âges, qui sont énervés en tout temps, qui ne résistent à aucune frustration qu’ils rencontrent.
Je crois que c’est parce que j’ai agis et que j’ai réussi à atteindre mes objectifs, en partie.
J’ai atteint un physique que je ne pensais pas possible à atteindre que j’ai débuté la musculation.
J’ai eu plus de succès avec mes projets que je n’aurais pu imaginer à leurs lancements.
Et surtout, je vois que j’aide des personnes comme vous à être plus heureux.
Je le vois vraiment, chaque jour, que ce soit par les messages que vous m’envoyez ou encore la semaine dernière quand Anthony, un de mes Patreotes, et ancien élève, est venu pour ce que je pourrais appeler un Coaching Business à la Villa SuperPhysique.
J’ai vu qu’ensemble, à discuter, à faire le plan pour qu’il arrive à concrétiser ses projets, nous étions comme des gosses, tellement heureux.
On n’a pas pensé à allumer nos téléphones, à regarder les réseaux sociaux, à faire des photos à la con.
On était là, heureux, à refaire son monde et à voir comment rendre sa vision possible et réelle.
Aujourd’hui, je crois que de nombreuses personnes réagissent à la frustration par dépit parce qu’elles ne savent pas comment faire autrement.
On s’ennuie ? Alors regardons notre téléphone, même si, évidemment, il ne s’est rien passé depuis la dernière fois qu’on a regardé il y a cinq minutes.
On a faim ? Alors mangeons, même si on n’en a pas vraiment besoin.
On n’arrive pas à faire quelque chose ? Abandonnons et faisons quelque chose de facile comme acheter un t-shirt à 5 euros que l’on ne mettra jamais, si ce n’est pas un achat complètement déraisonnable.
Comment croyez-vous que le monde va aussi mal ? Que la moyenne soit si réfractaire au changement, à agir convenablement ?
Parce que, et je le pense sincèrement, parce que personne ne nous a appris que le monde était injuste, inégal, mensonger.
Alors on compense en se suicidant à petit feu.
On mange trop, on mange mal, on achète n’importe quoi, on achète trop, on « dépense » son temps comme s’il n’avait aucune importance.
On devient dépendant de ses possessions parce qu’on n’a que ça, que ça nous définit et qu’on pense que c’est ça la vie, que c’est de réagir à chacune de ses envies parce qu’on souffre « trop » et que la vie est trop courte pour ne pas se faire plaisir.
Alors quand on ne peut pas, on est encore plus frustré, on a encore plus de rage en soi.
Pourquoi je ne peux avoir la dernière Ferrari ? Pourquoi je ne peux pas avoir cette somptueuse Villa ?…
C’est comme une boucle sans fin.
On devient jaloux, envieux et on est frustré, tellement frustré qu’on ne peut que mal réagir, agir.
J’émettrais l’hypothèse que cela vient de notre enfance, de notre éducation.
Je ne sais pas si vous connaissez cette expérience sociale.
On fait deux groupes d’enfants et on les met chacun dans une pièce.
A chacun, on explique qu’ils peuvent manger un bonbon maintenant (Il est posé sur une table devant eux) mais que s’ils attendent une heure, ils pourront en avoir deux.
La conclusion derrière cela est que les enfants qui résistent, qui ne succombent pas à la tentation, sont ceux qui ont le plus de chance de réussite dans la vie, dans le sens de réaliser leurs projets, d’être heureux.
Ceux qui gèrent le mieux la frustration, le fait de différer le plaisir immédiat, sont ceux qui contrôleront, en partie, leurs mondes et le monde de manière générales.
Tandis que ceux qui succombent tout de suite sont ceux qui ont, ce que j’appelle, le syndrome pourri-gâté.
« Je veux, j’ai tout de suite ».
Certains personnes ont appris, ont grandi ainsi.
A chaque fois qu’ils voulaient quelque chose, leurs parents leur achetaient.
Ce n’était pas conditionné à un effort, à une action.
C’était juste conditionné par rapport à une envie.
Alors forcément, en grandissant, si on n’a connu que ça, on ne peut qu’être frustré parce que dans la vie, on n’obtient jamais rien de bien en l’exigeant.
On obtient en résistant aux frustrations que l’on rencontre, en utilisant cette énergie pour agir.
On apprend à être patient, à travailler pour obtenir.
Et surtout, on sait que rien ne tombe du ciel.
Qu’il faut mériter, se bouger le cul pour réussir quoi que ce soit.
On apprend que rien ne vaut la persévérance et la satisfaction d’avoir parce qu’on a été patient, résilient et qu’on s’est donné les moyens chaque jour ou presque d’arriver là où on le voulait.
On fini alors par être libre d’esprit, du moins par moins subir l’injustice, par avoir moins envie d’y répondre.
Je ne vous mentirais pas en vous disant que je ne ressens plus de frustrations mais celle-ci sont bien moindres qu’il y a quelques années.
Je n’ai plus autant de rage que j’avais,
Je n’ai plus autant cet oeil du tigre que j’avais,
Parce que je suis là où je souhaite être, avec qui je souhaite être et comme je souhaite être.
Je n’ai plus cette envie de répondre immédiatement.
Je suis apaisé et c’est peut être pour cela qu’aujourd’hui, je peux vous dire que oui, la frustration peut être un moteur comme votre pire ennemi.
Que vous ne devez pas réagir mais agir.
Que vous devez travailler, améliorer ce que vous faites.
Pas consommer pour consommer, être un suiveur, faire parti de la moyenne (Cf la Loi de la moyenne)
Sachez ne pas être dépendant de vos émotions en tout temps et à agir avec raison.
Et surtout, ne perdez pas de temps à réagir aux choses sur lesquelles vous n’avez aucune possibilité de changer quoi que ce soit.
Vous ne feriez que perdre votre temps et être encore plus frustré.
Apprenez à canaliser cette énergie que vous avez et décidez quand l’utilisez, pour des choses qui ont vraiment de l’importance pour vous.
Si vous lâchez les chevaux pour un oui ou pour un nom, vous n’irez pas part et vous ferez assurément parti de la moyenne.
Mais ce n’est pas ce que vous voulez.
Oui, nous sommes tous plus ou moins frustré.
Mais c’est pas une raison pour s’auto-détruire, pour détruire le monde, pour mal faire.
Ne vous punissez pas, ne punissez pas d’autres personnes parce que vous avez envie d’exploser.
Explosez quand vous le décidez, constructive-ment.
Explosez en écrivant des articles comme je le fais sur LeaderCast.
Explosez en faisant votre activité favorite, en donnant tout ou presque pendant.
Explosez quand vous le décidez et ce sur qui vous importe réellement.
Ne soyez pas dans la réaction.
Et je vous promets, que si vous arrivez à canaliser cette énergie, ces frustrations que vous ressentez, vous allez accomplir bien plus que ce vous pensiez possible.
C’est la différence entre une vulgaire boule d’énergie de Sangoku ou son fameux Kaméhaméha pour les spécialistes.
Le résultat derrière n’est pas le même.
Alors, si je peux vous donner un conseil :
Faites des Kaméhaméha et oubliez les boules d’énergie.
Rudy