Qui oserait mettre de la chantilly dans sa choucroute ? Franchement ?

Cette phrase, elle provient d’une newsletter de Jean Rivière que je « connais » depuis 2004, comme étant l’un des premiers « marketeurs » sur le web au moment où j’en étais encore à mes balbutiements.

J’ai toujours aimé suivre Jean car contrairement à beaucoup, il est toujours resté fidèle à lui-même.

Pendant longtemps, on savait qu’à chaque contenu qu’il faisait, il essayait toujours de nous vendre quelque chose ; de nous proposer d’aller plus loin comme j’en parlais dans cet article de LeaderCast « Je n’aime pas vendre« .

Ainsi, je l’écoutais, le lisais ou le regardais (moins car j’ai du mal avec les vidéos) pour voir comment il faisait. C’était et c’est pour moi, le meilleur des « vendeurs ».

Et puis, j’ai vu ses changements d’orientations par période, ses périples, ses fuites, ses aventures, ses remises en question, du moins ce qu’il voulait bien partager.

Il m’a fortement motivé indirectement à lancer LeaderCast en 2017 (le podcast) car quand je l’écoutais, je me disais que je pouvais faire aussi bien, voir mieux. Ca ne me semblait pas bien compliqué.

J’avais mon expérience et mes réflexions, moi aussi.

Il parlait seul, racontait, sa vie, ses réflexions tout en essayant toujours de nous vendre sa « solution ».

C’était drôle à suivre et en même temps, peu de personnes avaient vécu de ce que je vivais, avait vécu et vivrait sans doute.

En ce sens, ses contenus me faisaient réfléchir car il était comme dans mon futur, encore aujourd’hui.

Depuis peu, Jean fait des newsletters sans objectif de vendre et je le trouve apaisé. Il ne cherche plus à convaincre, il ne tourne plus autour du pot, il dit ce qu’il a à dire et Tchao Amigos.

Ses newsletters  via son site « Retour au vrai » que l’on reçoit chaque matin sont souvent assez exceptionnelles pour l’entrepreneur que je suis et qui a atteint bien plus qu’il n’aurait espéré un peu, qui a réalisé, j’ose le dire, ses plus grands rêves.

Ce matin, il a osé la phrase « Personne n’oserait mettre de la chantilly dans sa choucroute » et évidemment, j’ai souri.

Comment ne pas avoir la banane en lisant une expression pareil ?

Cela fait, en plus écho, à ce que je partage dans mon livre « The LeaderProject » avec la nécessité de créer son propre langage si l’on souhaite vivre de sa passion ou tout simplement être heureux.

Cette phrase est intéressante de plusieurs manières car elle permet de mettre en perspective tout ce que l’on peut lire à droite et à gauche sur des sujets qui nous intéressent.

Vous le savez, je partage autour de ma passion de la musculation, depuis presque 20 ans (19 ans pour être exacte) et mes conseils ont évolué.

Ils ne sont plus les mêmes que lorsque j’avais 18 ans, que j’étais champion de France de force athlétique et de développé couché, que je venais tout juste d’avoir mon diplôme (Un BEES Hacumese, l’ancêtre des BPJEPS).

Ils ne sont plus mêmes que lorsque j’avais 25 ans, que j’étais au sommet de ma force, passant 175 kg au développé couché et pesant 108 kg.

Et forcément, aujourd’hui à 35 ans, ils ne sont plus les mêmes.

Or, aujourd’hui, quand vous écoutez une vidéo, écoutez un podcast ou lisez un article, vous devez déterminé si les conseils qu’on vous donne vous sont destinés.

Autrement dit, est-ce de la chantilly pour mettre dans votre choucroute ou plutôt du vin blanc ?

Ou alors, de la chantilly pour mettre dans votre coupe de glace ?

Evidemment, je ne recommande aucun des deux pour ceux qui me connaissent mais imaginons.

Vous avez 30 ans, vous souhaitez débuter la musculation. Vous n’avez pas vraiment pratiqué de sport auparavant, tout est nouveau pour vous.

Vous faites des recherches et tomber sur un article qui parle de la répartition des fibres musculaires au sein de votre grand pectoral, dans les différentes portions du muscle et du travail différent que ca implique, des choix d’exercices qui doivent être millimétrés (on a eu un sujet comme ca récemment sur les Forums SuperPhysique).

Vous vous dites que c’est quand même sacrément compliqué et vous ne savez pas quoi faire.

Vous continuez vos recherches et vous tombez sur un autre article sur l’entrainement des pectoraux qui tentent d’expliquer que le développé couché ne sert à rien, qu’il faut faire du développé incliné (Je me souviens d’un article de Francis Benfatto dans le défunt magasine « Le monde du muscle » qui disait ca) mais il ne parle pas du tout du ratio de fibres musculaires et du nombre de répétitions différents que ca impliquerait…

Vous tombez sur un troisième article qui explique que lorsque l’on débute en musculation, il faut se concentrer sur l’apprentissage des mouvements du point de vue technique, s’entrainer en FullBody en musculation et ce pendant au moins 6 à 8 semaines. Il y a un exemple de programme mais ca a l’air tellement simpliste comparativement aux autres articles que vous avez lu précédemment.

Alors quels conseils allez-vous suivre ?

Qu’est ce qui est de la chantilly pour votre choucroute ?

A chaque fois que je lis un article, je me pose toujours cette question : « Est-ce que cela me concerne directement en tant que pratiquant ? »

Autrement dit : « Est-ce un conseil pour mon niveau de pratique ? »

Car le bon conseil est souvent une histoire de contexte. Est-ce que ce conseil s’adresse à moi ou pas ?

En tant qu’être humain, nous voulons, surtout au début, aller plus vite que la musique. Nous voulons progresser le plus rapidement possible.

Et nous faisons alors l’erreur d’appliquer des conseils qui ne nous concernent pas.

Bien sur, cela ne doit pas empêcher d’être curieux, de chercher des réponses à ses questions.

Mais on ne doit pas oublier, que quelque soit l’activité que l’on fait, où l’on souhaite progresser, être performant à son niveau, on ne peut pas griller les étapes.

J’en ai vu au fil des années, notamment en tant que coach, certains me demander mon programme pour le suivre en espérant que c’était le programme qui faisait que j’étais comme j’étais.

Ce n’est pas le programme qui fait le champion, qui fait la réussite.

C’est d’appliquer les bons conseils au bon moment et de laisser faire le temps.

Par exemple, en « endurance », on comprend bien que plus on en fait, mieux cela est mais encore faut-il être capable de supporter le volume d’entrainement des champions, ce qui, comme l’expliquait mon pote Tristan dans mon podcast les Secrets du sport, se fait progressivement, s’assimile au fil des années.

On ne peut pas faire 20 heure de vélo par semaine du jour au lendemain. Cela prend des années d’entrainement continus pour que cela soit utile et aide à progresser.

Alors posez-vous bien la question quand vous lisez un conseil, de qui que ce soit : « Cela me concerne-t-il ? »

Cela va-t-il me servir et m’être utile maintenant ? Ou c’est pour plus tard ?

Suis-je en train de me prendre pour un autre et de griller des cartouches ?

A chaque étape, la bonne chantilly pour la bonne coupe de glace.

Je sais, c’est frustrant mais réussir, ca se mérite et surtout, ca prend du temps.