Il y a de nombreux sujets sur lesquels je n’ai pas réponse, sur lesquels je m’interroge.
On a bien évidemment le droit de ne pas savoir mais on a le devoir ne pas rester ignorant.
C’est pourquoi la semaine dernière, je me suis essayé à la fameuse « Méthode Wim Hof » qui fut également l’occasion de retrouvailles avec une vieille connaissance, Stéphane.
Après avoir lu le livre « Tout ce qui ne tue pas » et regardé quelques documentaires sur le personnage, j’étais particulièrement intrigué au point d’avoir besoin de testé par moi-même.
N’appréciant pas particulièrement (le mot est faible) le froid et encore moins l’eau froide, c’était d’autant plus intéressant de m’y confronter.
C’est ce qui a donné cette vidéo de ma Web Série BRUT :
Pour ceux qui me connaissent personnellement, ils savent qu’il est pour moi extrêmement difficile de me relaxer, de ne être « productif » selon ma définition, c’est à dire de faire, faire et d’encore faire.
Même s’il m’arrive parfois de ne presque rien faire (comme samedi dernier), il ne s’agit que de presque comme si j’avais un besoin maladif de produire quelque chose pour me sentir vivant.
Comme disait Arnold Schwarzenegger dans une de ses nombreuses interview, il dormira quand il sera mort.
C’est bien sur exagéré mais j’ai besoin de cette dose d’action, surtout psychologique, pour me sentir « épanoui » en fin de journée, pour pouvoir me relaxer ce qui signifie dormir pour moi sinon cela est impossible.
Auparavant, je n’avais besoin que d’une activité physique quand désormais, plus le temps passe et plus j’ai besoin d’être actif aussi bien physiquement que psychologiquement en écrivant des articles, en enregistrant des podcasts, en lisant…
Si je ne fais « rien » (et je vais le définir), j’ai l’impression d’être comme mort, de me sentir inutile.
Nous sommes dans un monde où aujourd’hui les termes de surentraînement et de burnout sont omniprésents. Chacun d’entre-nous connait au moins une personne qui a « explosé » en cours de vol.
Par exemple, ce n’est même pas à débat, mais nous savons tous les bienfaits de la méditation.
Pourtant qui médite aujourd’hui ?
Nous savons les bienfaits de la respiration consciente.
Mais qui prend le temps de ne pas respirer qu’automatiquement ?
Nous savons tous ce qu’il faut faire pour prendre soin de nous globalement ?
Mais encore une fois, qui le fait vraiment ?
Combien de personnes vois-je manger trois fois par semaines des pizza alors qu’elles sont dans l’optique d’améliorer leurs santés, leurs physiques, leurs capacités intellectuelles, leurs vies quoi ?
Beaucoup trop !
On pourrait penser qu’en tant que « spécialiste » du sport, je fais tout pour prendre soin de moi mais ce ne serait pas la vérité.
Comme peut être beaucoup d’entre-vous (j’en suis même sur), nous avons tendance à plus prendre soin des autres que de nous-même.
Par exemple, combien de fois ai-je vraiment pris le temps de réfléchir à mon programme d’entraînement, de me poser tranquillement ces dernières années ? Cela doit se compter sur les doigts d’une main.
Quand il m’arrive, par contre, très régulièrement, de passer des heures à analyser les résumés de mes élèves, à réfléchir pour eux plus que je n’ai jamais réfléchi pour moi, à essayer de trouver des solutions.
J’écoutais d’ailleurs un Podcast récemment où un préparateur physique de haut niveau était interviewé sur l’hygiène de vie des basketteurs professionnels et qui expliquaient que l’on idéalisait totalement leurs modes de vie, ce qui était « vendu » quand ils étaient, dans la réalité, très loin d’être irréprochable, ce que l’on attendrait pourtant d’eux, qu’ils fassent preuve d’une professionnalisme total.
C’est d’ailleurs ce qui explique qu’en musculation, de nombreuses personnes sont perdus et ne progressent pas car elles prennent exemples, elles essaient des copier des personnes pour qui tout repose (ou presque) sur l’inné, la génétique et non un travail intelligent.
Nous pourrions nous plaindre de l’injustice omniprésente à tous les niveaux mais je préfère me concentrer (et vous invite) sur ce que nous pouvons faire pour nous améliorer à notre niveau et advienne que pourra.
Pour revenir à notre sujet, via cet atelier Wim Hof, j’ai du prendre le temps de respirer, j’ai du prendre le temps tout court.
J’ai du trouver le confort dans l’inconfort et c’est peut être cela la plus grande leçon que j’en retire.
Lorsque l’on est dans une eau presque glacée à un ou deux degrés, nous n’avons que deux principaux choix : Soit on se crispe, on n’accepte pas et on sort ou on se détend, on accepte et on se détend.
Pour moi qui suis un adepte du contrôle (Ma prochaine vidéo BRUT sera sur l’hypnose d’ailleurs), j’ai rapidement compris que si je persistais dans cette voix, je ne tiendrais pas.
On a beau avoir la meilleure volonté du monde (j’exagère volontairement) que cela ne suffira pas à se faire se sentir bien dans cette eau très froide.
Ce qu’il faut, c’est apprendre à lâcher prise, à ralentir le temps, à méditer, ni plus ni moins. A se concentrer sur sa respiration, à respirer consciemment pour être ailleurs et finalement, ne plus sentir ce froid qui au départ brûlait horriblement.
Je connaissais le Flow, vous savez cet état que l’on ressent parfois quand on ne fait qu’un avec ses faits et gestes, que cela soit en sport ou au travail.
Quand j’écris cet article, c’est dans cet état que je suis. Plus rien autour n’existe ou presque, j’ai la bonne musique (Something Just Like This pour l’occasion) et ma pensée est traduire à la vitesse de l’éclair par mes doigts via le clavier.
Le temps passe sans que je m’en rende compte comme si j’étais ailleurs.
Mais ce que j’ai ressenti en plongeant dans ce bain d’eau glacé va encore plus loin.
Car il ne s’agit plus de ne faire qu’un, d’être là mais de ne plus être là, d’être ailleurs.
A tel point que je ne me souviens même pas ce qui s’est passé, à part que l’eau me brûlait les bras à mon immersion.
Mais je n’ai aucun souvenir d’après, comme si j’avais été ailleurs.
Si je n’avais pas eu ces images, je me serais peut être même demandé si j’avais fait cet atelier.
Je ne sais pas comment on peut appeler cet état (J’attends vos propositions, c’est peut être tout simplement de la méditation ?) mais celui-ci m’a fait me poser la question suivante : Après quoi courons-nous ?
Pourquoi nous mettons-nous autant de pression à faire ?
Toute la journée, toute la semaine, que cela ne s’arrête jamais ?
Comme si nous étions coincé comme une souris dans une roue à courir, courir et encore courir jusqu’à notre mort.
J’ai eu l’impression d’être ailleurs et cela ne m’a pas dérangé, au contraire.
Je crois, encore une fois, que la société nous pousse dans la mauvaise direction, à cette hyper-productivité, à faire, faire et encore faire.
Cela nous pousse à être en compétition avec nous-même, avec les autres et surtout à nous faire éprouver de la culpabilité, de la déception parce que l’on n’a rempli toutes les cases que l’on aurait du remplir (que l’on pense).
Je crois qu’avant de vouloir « sauver le monde », l’améliorer, nous devrions apprendre à nous respecter nous-même.
Qu’avant de vouloir prendre soin des autres, nous devrions apprendre, peut être à ralentir (dans mon cas).
A parfois, prendre le temps de respirer, de souffler, d’être ici et là.
Dans cet instant présent si souvent décrit dans de nombreux ouvrages dont l’un de mes préférés, « Le guerrier pacifique » de Dan Millman (il y a un film aussi pour ceux qui n’aime pas lire « Peaceful Warrior »).
Il ne s’agit pas d’être égoïste mais au contraire, d’être bienveillant car chacun de nous sait que si l’on est pas bien avec soi-même, on ne pourra pas être bien avec les autres et que l’on ne fera alors pas aussi bien qu’on le pourrait.
D’être bien pour être bien avec le monde qui nous entoure.
Pour ne pas exploser comme cela devient la nouvelle norme, que l’on ne s’en étonne même plus quand une personne de notre entourage fait un burnout.
Si je vous dis tout cela, c’est parce que je me pose des questions sur cette hyperactivité dont j’ai besoin (du moins que je pense avoir besoin) et la non-prise de temps pour souffler, ne rien faire.
Il n’agit pas d’être dans l’extrême inverse non plus comme cela est le cas de la majorité, d’être perpétuellement dans l’attente et d’attendre que quelque chose se passe alors que nous savons pertinemment si nous ne faisons rien, rien ne se passera jamais.
Je pense qu’un équilibre existe et qu’au moins, chaque jour, nous devrions prendre ce temps.
Je sais que le présent est imparfait et que nous travaillons, nous agissons pour l’espoir d’un futur parfait.
Mais celui-ci ne le sera jamais et le présent sera toujours imparfait.
Seul le passé est parfait dans nos souvenirs, seulement parce que nous choisissons d’être nostalgique, de penser que c’était mieux avant (Mode vieux con activé).
Il fût un temps où j’allais marcher sans bruit, sans musique dans les oreilles, sans écouter de Podcast, pour être juste avec moi.
Mais cela fait bien longtemps que cela ne m’est pas arrivé.
Car je cours après cet espoir du futur parfait, de peur qu’il me passe sous le nez, que je ne l’atteigne pas.
Alors que, peut être, il suffirait d’intégrer que tout cela n’est que foutaise, que l’on essaie encore de nous pousser au bord du précipice.
Qu’en fait, rien de tout cela n’a tant d’importance et qu’au final, c’est notre capacité à être bienveillant envers nous-même qui est la clé de notre bonheur, de notre avenir, de notre « espèce ».
Que c’est le fait d’être responsable de soi, d’agir comme un Leader pour soi qui finalement importe vraiment.
Que cela implique de prendre du temps à ne « rien » faire ce qui n’est pas vraiment le cas.
Car ce sont ces moments qui font toute la différence entre avoir des idées et ne pas en avoir, entre être dans le jus et faire un burnout ou au contraire être juste bien.
Toute la question est désormais de trouver cet équilibre, différent pour chacun, entre action et inaction.
Entre se sentir utile et inutile, entre ne penser qu’à soi et penser aussi aux autres.
Parce que personne ne peut être heureux dans cette course frénétique que l’on essaie de nous imposer.
J’ai envie de ralentir mais vais-je y arriver ? C’est toute une question que je me pose.
J’ai déjà mis en place quelques nouvelles habitudes (que je suis encore en train d’ancrer, il faut une trentaine de jours consécutifs pour fixer une nouvelle habitude) comme par exemple m’étirer tous les soirs, ne pas hésiter à faire une sieste si je suis vraiment fatigué (ce qui m’arrive souvent vu que je m’entraîne 7 jours sur 7 physiquement et qu’intellectuellement, j’ai du mal à décrocher aussi) quelque soit l’heure, ne jamais faire passer quelqu’un avant moi ce qui est vraiment difficile car ce n’est pas ce que l’on nous a appris.
Pourtant, jamais, nous ne devrions avoir à nous « sacrifier » pour quelqu’un d’autre, à faire passer quelqu’un avant notre propre bien être.
Mais je sais que cela n’est qu’un début et que si je ne veux pas exploser, je me dois de relâcher la pression.
Cet atelier m’en a fait prendre conscience et j’espère vous avoir fourni certaines réflexions pour trouver votre équilibre.
Parce que je crois qu’avant de demander, d’exiger le respect, nous ferions bien de nous respecter.
Peut être que cela nous éviterait de ressentir de la culpabilité, de nous punir ensuite par divers moyens et d’en payer le prix.
Alors maintenant, qu’allez-vous faire ?
N’hésitez pas à commenter sous l’article afin de me faire part de votre réflexion.
Si on avance, ce ne sera qu’ensemble.
Rudy
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