38 ans, déjà.
Je n’ai pas vu le temps passé et pourtant, il défile, de plus en plus vite.
J’ai encore l’impression d’avoir la vingtaine, d’avoir toute la vie devant moi.
Si je ne regarde pas mon visage dans la glace, je me pense encore adolescent.
Pourtant, chaque jour, mon corps me rappelle que je vieillis.
Je porte les erreurs de mon passé que je tente de corriger par des efforts que certains jugeraient surhumains, impossibles.
Chaque jour, je deviens également plus sage, plus mature si on peut dire.
Je comprends que cette vie n’a pas vraiment de sens, que l’on peut en faire ce que l’on souhaite.
Que ce qui est important ne l’est pas vraiment.
Nous perdons notre temps à nous énerver pour rien, à gâcher notre énergie.
A entretenir des guerres, des débats, des rivalités, de la rancune stérile.
Nous aimerions pouvoir revenir en arrière avec ce que nous savons aujourd’hui mais c’est impossible.
C’est là l’un des problèmes de la vie que d’apprendre à rebours, enfin surtout d’intégrer et de vouloir faire.
Car nous savons très vite ce que nous devons faire.
Seulement, nous hésitons, nous ne nous lançons pas, nous attendons le bon moment et après nous pensons que c’est trop tard.
Je ne saurais dire s’il existe un moment trop tardif pour agir.
Il est évident que si vous souhaitez devenir champion olympique, il y a une fenêtre de tir réduite mais est-ce vraiment notre objectif ?
Chaque année, c’est aussi l’occasion de faire le point sur ce que l’on a accompli.
J’ai ma propre antenne d’ABD Formation dans laquelle je forme désormais les coach, j’interviens dans de nombreuses formations dans toute la France sur mes sujets de la morpho-anatomie, de l’entrainement conjonctif, de la longévité.
Je partage plus que jamais mes « découvertes » au sein d’articles sur mon site www.rudycoia.com qui pourraient faire l’objet de livres, gratuitement.
J’ai pris du recul sur ma manière de travailler pour ne pas qu’avoir la tête dans le guidon mais aussi en dehors.
Comme on dit, ne pas travailler que dans la business mais aussi sur, même si je n’ai aucune velléité à grossir, surtout pas.
Je me demande chaque jour combien de temps je peux tenir ce rythme de production qui, ne fait pas que vous épater, mais m’épate aussi, sans savoir d’où me vient toute cette « créativité ».
J’essaie de m’appliquer, de prendre le temps de faire mieux.
Si je me vois en train de courir après le temps, je ralentis.
Je sais que rien de bien ne peut se faire dans la précipitation alors je prends mon temps.
J’essaie de lutter contre cette tendance que nous avons tous d’obtenir à la hâte, le plus rapidement possible.
Je ralentis, je respire, je réfléchis et ensuite seulement j’agis.
Parfois, cela est frustrant car je ne produis rien mais c’est pour de meilleures productions futures.
Cette année m’a aussi conforté dans l’idée que cette vie était une question de chance.
On me demande souvent comme j’ai réussi, comment je fais pour entreprendre autant, avoir cette énergie.
La vérité, c’est que je n’ai rien choisi.
Je n’ai fait que suivre qui j’étais inconsciemment pour me rendre compte que c’était l’apanage de ceux qui réussissaient leurs vies.
J’ai suivi le plan sans que je ne l’ai prémédité une seule fois, même s’il m’arrive de visionner mon avenir comme je l’abordais dans cet article sur LeaderCast.
Cette année a été aussi celle de la prise de conscience que tout pouvait s’arrêter très vite.
Des « proches » sont morts en quelques mois alors que tout semblait aller bien.
On se dit souvent que si on nous annonce une maladie, on profitera de nos derniers jours.
Mais on est tellement mal en point que l’on ne peut profiter de rien.
J’essaie de vivre chaque journée avec l’idée que je pourrais la revivre et que je serais content de la recommencer identiquement.
Je me questionne sur ce que j’ai envie de faire et que je n’ai pas encore fait, avant qu’il ne soit trop tard et que la malchance me rattrape comme elle nous rattrapera tous.
Car il n’y a pas de plus tard.
Il n’y a que maintenant alors j’essaie de ne rien regretter.
De dire ce que j’ai à dire.
De ne pas garder pour moi quoi que ce soit si je ressens le besoin de le dire.
De penser ce que je dis plutôt que de dire ce que je pense (David, je n’ai pas oublié ta phrase digne des plus grands !).
Je ne veux pas regretter de ne pas avoir dit ou fait.
Je souhaite avoir le moins de regrets possibles car quand il sera trop tard, ce sera fini.
Nous pensons toujours avoir le temps quand nous ne l’avons pas.
Nous courons après lui pour combler le moindre vide de nos journées quand il s’agit, plutôt, d’en faire moins et mieux.
Je n’oublie pas, aussi, qu’une vie réussie, c’est avec autrui.
C’est d’ailleurs ce qui me retient à Annecy, l’entourage, sans quoi cela fait bien longtemps que je serais parti à l’étranger pour une meilleure qualité de vie individuelle.
Cette année, j’ai pris le temps, pas encore celui de prendre le temps, mais j’essaie de ne pas réagir à la hâte, quoi qu’il se passe.
Je veux pouvoir agir et non réagir.
Je ne veux pas gâcher mon temps réduit que l’on m’a offert.
Et puis, il y a l’amour, un vaste sujet que celui des relations aujourd’hui que je partage avec humour sur mon Patreon.
J’attends encore mon coup de chance, conscient de la société dans laquelle on vit qui ne correspond pas vraiment à mes valeurs, où tout est virtuel et fugace.
Où le virtuel suffit à beaucoup quand c’est le réel qui m’intéresse.
J’ai l’impression de chercher une aiguille dans une meule de foin, mais comme c’est une question de chance, il ne s’agit que de se procurer des opportunités pour avoir le coup de pot !
Enfin, si ca existe car tout n’est que mensonge et manipulation dans ce monde, peut être que je cherche ce qui n’existe pas, ce qui n’existe plus ?
L’avenir m’appartient, du moins, pour l’instant, et sait-on jamais ce qu’il m’amène à vivre.
Ensemble pour faire mieux que seul ou rien de toute façon.