Hier, je finissais un podcast qui ne finira certainement pas dans mes recommandations hebdomadaires sur mon Patreon où l’invité exhortait à prévoir son avenir.
Pour lui, il était clair que l’on devait envisager, avant de se lancer dans un projet, quel serait son avenir, quand on changerait d’activité, comment on en sortirait.
Comme si on pouvait savoir avant d’avoir commencé quand on en aurait marre, prévoir les cycles de sa propre vie.
D’un point de vue entrepreneurial, et notamment vis à vis des Start-Up, on parle d’exit, de sortie, de rentabilité.
Cela me rappelle toutes ses interviews d’entrepreneurs que j’ai pu écouter et qui font complètement fausses routes, qui lancent des projets qui ne sont pas une extension d’eux, qui cherchent des idées pour devenir riche financièrement.
Ils sont souvent mis en avant comme des exemples de réussites. Mais de quelles réussites parlons-nous exactement ?
La réussite, ce n’est pas de monter une licorne, entreprise valorisée à plus d’un milliard, souvent pas rentable, et valoriser par des levées de fonds, une armée de croyants quoi…).
Je pourrais citer des noms comme Doctolib, toujours pas rentable à l’heure où j’écris ses lignes.
La réussite, ce n’est pas de raconter des fausses histoires pour convertir autrui à sa propre paroisse.
C’est pour cela que de nombreuses personnes fuient leurs vies et cherchent à partir en vacances dès que possible.
Elles ne construisent pas leurs vies à partir de bonnes journées.
Elles passent de mauvaises journées, se sacrifient sans réfléchir pour quelques bonnes journées dans l’année.
Quand on agit ainsi, forcément, il faut anticiper son avenir car on ne se voit pas faire la même chose toute sa vie.
Je ne compte plus les personnes qui n’ont qu’une hâte : Partir en vacances.
Et quand on leur demande quelle est leur mission de vie : Explorer !
Quand on ne construit pas sa vie comme une extension de soi-même, on a envie de fuir, de sortir de son train-train que l’on n’a pas décidé.
Alors forcément, on essaie d’anticiper sa vie.
C’est la fameuse question des podcasts : Comment tu te vois dans 10 ans ?
Personnellement, je me vois faire les mêmes activités que maintenant car j’ai construis mes journées au fur et à mesure.
Je suis content de vivre une grande vie paisible, d’écrire des articles, de faire des podcasts, de partager quand j’ai quelque chose à dire.
La dernière fois, je parlais avec un ami et lui demandait comment ca allait.
Sa réponse m’a donné le sourire : « Comment cela pourrait-il mal aller, j’habite en vacances ! »
De nombreuses personnes ont peur de l’avenir et de finir seul.
Alors il faut absolument se caser, c’est le modèle actuel de la société que l’on tente de nous imposer avec la maison, le jardin, la voiture, les enfants… Bref la totale, la prison, la perpétuité, sans se demander si c’est bien ce que l’on veut.
La vérité, c’est que la vie, c’est d’abord soi avec soi-même.
C’est soi avec ses pensées, avec ses émotions, avec ses réflexions, avec ses parts claires et sombres.
C’est d’abord accepter qui on est et surtout essayer de déterminer qui on est.
Ce n’est pas de faire des plans à la con sur un possible avenir hypothétique.
Ce n’est pas de différer son bonheur et dire qu’à la retraite, on fera ci ou ca.
A l’âge de la retraite, comme tout nos prédécesseurs, nous serons fatigués, rincés, en moins bonne forme que maintenant, même si nous prenons soin de nous.
Le déroulement de notre vie est comme monter à l’envers.
C’est lorsque l’on a le plus d’énergie que l’on s’emprisonne au lieu de vivre.
Et c’est quand on a moins d’énergie qu’on essaie de vivre comme on le désire.
Mais combien de personnes font vraiment ce qu’elles disent à la retraite ?
Combien de personnes ai-je entendu me dire qu’elles iraient habiter au soleil une fois retraités et qui finalement restent en région parisienne, dans l’enfer de la France ?
A chaque envie, on se dit qu’on le fera plus tard sans se demander si on ne pourrait pas le faire maintenant.
On ne réfléchit pas et on fonce tête baissée dans la gueule d’un modèle préétabli, destiné à nous asservir comme j’en parlais dans mon article sur l’esclavage moderne, le fameux empire du HALT.
Alors, on diffère ce que l’on a envie de faire.
On ne se pose même pas la question de la possibilité de.
On reporte sa vie à plus tard pour finalement s’apercevoir que plus tard, c’est jamais.
On fait des plans sur la comète et on essaie d’anticiper l’avenir plutôt que de se demander comment vivre sa vie maintenant.
Bien sur, si on ne fait pas ce que l’on aime, que ce que l’on fait n’est pas une extension de soi (C’est un sujet que j’aborde en détail dans mon livre « The LeaderProject » si jamais, qui est mon meilleur livre sincèrement), je comprends cette planification de sa propre fuite.
Mais la vérité est que l’on ne peut pas se fuir.
On peut partir n’importe où mais pas sans soi, pas sans sa conscience, sans ses pensées.
Si votre vie ne vous satisfait pas aujourd’hui, elle ne vous satisfera peut être jamais.
Parce que tout commence par des bonnes journées.
Par vous organiser.
Je ne peux pas tout dire publiquement mais j’ai encore eu récemment l’exemple de deux personnes complètement désorganisées pourtant en charge de ce que j’estime être l’avenir de dizaines de personnes.
Comment est-ce possible ?
Je ne comprends pas comment on peut ne pas prendre le temps d’organiser sa vie, d’être toujours à courir.
Car tout commence par son organisation, par déterminer ses priorités.
Tout n’est pas au même niveau, tout n’est pas urgent, tout n’est pas important.
Je dirais même que très peu de choses sont importantes et urgentes.
Je ne suis pas pour anticiper sa vie, surtout une vie que l’on ne vivra jamais.
Je ne suis pas pour vivre dans ses rêves mais pour vivre ses rêves.
Alors je ne diffère pas ma vie et je ne fais pas de projets sur X années.
Je ne me vois pas arrêter ce que je fais parce que c’est qui je suis.
Je ne sais pas quand j’en aurais marre et quand je changerais de passion, quand j’évoluerais.
Je n’aurais jamais pu prédire que je passerais le plus clair de mon temps à écrire il y a 10 ans.
Je n’aurais pu prévoir que je ralentirais la musculation, que le regard des autres m’impacteraient si peu, que je m’intéresserais à certains sujets…
Personne ne peut prédire l’avenir mais vous pouvez choisir votre présent.
Vous pouvez construire votre présent, construire votre vie petit à petit.
Pour ne pas chercher à la fuir à la moindre occasion.
Pour dire que vous aussi, vous habitez en vacances.
Car vous avez choisi vos contraintes et vos habitudes.
La liberté, ce n’est pas de vagabonder quand on peut.
Ce sont les possibilités de.
La réussite, ce n’est pas que financier.
C’est surtout être en accord avec soi-même, être cohérent et pas incohérent.
C’est suivre le fil de sa vie.
Ca n’a rien à avoir avec la planification à 10 ans, avec se faire de l’argent sur autrui, sur prévoir sa fin.
Personne ne peut prédire comment le monde évoluera alors de là à savoir comment nous évoluerons ?
Alors faites moi plaisir, habitez en vacances !