Alors que je publie de nombreux articles ces derniers temps, on me demande régulièrement quand j’écrirai un nouveau livre.
Parfois même, quand j’écrirais un livre, sans se douter que j’en ai déjà écrit 5 dont un best-seller (plus de 10 000 exemplaires vendus) dans le milieu de la musculation : « Le Guide de la musculation au naturel« .
C’est pour cela que je suis parfois assez critique avec les livres que je peux lire, notamment quant à la facilité de lecture, le style d’écriture et la transmission de l’information.
En clair, on ne s’improvise pas « écrivain ».
La transmission, la pédagogie est un art qui s’améliore à force de pratiquer.
Quand j’étais enfant, je souhaitais être journaliste, parcourir le monde et raconter ce que j’y voyais.
La vie a fait que je me suis passionné pour la musculation et que je j’ai pas suivi ce parcours académique classique.
Toutefois, cela ne m’a pas empêché de me mettre à écrire alors que je détestais écrire de longues dissertations à l’école.
Je n’aimais pas me forcer à écrire sur rien. La fleur était rose, point.
Je ne ressentais pas le besoin, ni l’envie d’écrire 4 pages sur le sujet pour évoquer sa beauté, sa profondeur, sa luminosité ou que sais-je encore.
D’une part, pour comprendre ce que j’apprenais sans contraintes car il n’y a jamais meilleure intégration mémorielle que quand on tente, qu’on cherche à expliquer à autrui.
Et d’autre part, parce que j’ai toujours eu, au plus profond de moi, l’envie de faire mieux que seul, que l’on s’élève ensemble, de ne pas être uniquement en compétition avec autrui.
Partager ainsi mes « découvertes » toutes relatives est devenue une seconde nature.
Malgré tout, je ne choisis pas quand j’ai l’inspiration, quand mon muscle à idée se met en action.
Je sais l’environnement propice à mettre en place afin que cela se produise comme j’en parle dans ma Formation Gratuite en préambule à mon meilleur livre « The Leader Project ».
Je dois être libre d’esprit, avoir du temps devant moi, presque sans pensées destinées à d’autres sujets.
Ne pas être pressé par le temps ou avoir de rendez-vous.
Et surtout avoir lu et écouté de nombreuses autres personnes afin d’accroître mon ouverture sur le monde.
Si je ne fais qu’écrire ce que je ressens, je n’ai rien à partager et je ne suis pas certain (c’est un euphémisme) que cela ait vraiment de l’intérêt.
Avoir l’inspiration pour écrire un livre, c’est avoir un plan qui m’apparait, une suite logique d’idées, de sujets qui s’entremêlent les uns avec les autres.
C’est acquérir une certaine fluidité dans ce « long » raisonnement.
Ce n’est pas juste avoir l’idée d’un article mais d’une succession d’article car un livre n’est que la succession d’articles imbriqués.
D’ailleurs, la première fois que l’on m’a sollicité pour faire un livre, on m’avait « vendu » l’idée de faire une compilation de mes articles sur SuperPhysique… Très peu pour moi.
Ainsi, presque tous les livres que j’ai écrit n’ont pas été écrit comme des livres à la base.
Par exemple, pour le Guide de la prise de masse au naturel ou le Guide de la sèche au naturel, il s’agissait de poser ce que je pensais du sujet au complet, pour moi.
Ce n’était pas destiné à être proposé à la vente.
C’était une façon de faire le point sur mes pensées, mes « connaissances ».
Parce que je suis convaincu qu’il est primordial d’écrire, de mettre en dehors de soi ce que l’on pense pour pouvoir avancer psychologiquement.
Si l’on garde tout dans sa tête, on avance pas et on se surcharge à l’instar d’un disque dur trop rempli qui ramerait.
On peut même se « rayer » et être toujours le même disque.
C’est peut être ce qui explique que beaucoup de gens tournent en rond et n’évoluent jamais car ils n’extériorisent pas.
Avoir des idées, c’est être capable d’intégrer celles des autres.
C’est avoir des questions et chercher des réponses.
C’est être curieux et ne pas s’arrêter à la faible réponse donnée par Chat GPT.
C’est vouloir comprendre par soi-même car transmettre ne peut se faire efficacement que si l’on a compris de quoi on parlait.
En plus, comprendre ne suffit pas.
Il faut vivre l’expérience, les expériences.
Il faut être l’incarnation de ce que l’on cherche à transmettre ou du tout moins l’avoir vécu (Hors roman).
Il ne s’agit pas de paraître mais d’être ou d’avoir été.
Ca ne peut se faire du jour au lendemain, d’une simple décision.
Ce n’est d’ailleurs pas une décision mais quelque chose qui s’impose à soi.
Ecrire un livre, c’est aussi un entrainement.
Ce n’est pas forcément attendre l’inspiration, la suite logique d’idées.
C’est écrire régulièrement, même si on peut, comme c’est mon cas, ne pas être satisfait parfois de ce que l’on écrit, ne pas sentir la fluidité, que ca coule de source.
C’est parfois chercher ses mots, ne pas avoir les bonnes formulations.
C’est écrire pour ne rien dire parce qu’on sait que l’on s’améliore à force de faire et que finalement, 1 vaut mieux que 0.
C’est commencer et surtout continuer à faire des efforts qui ne se sentent pas, qui n’ont pas vraiment d’inertie.
Car le plus difficile est toujours le premier mot, le titre, le sujet après quoi, on laisse dérouler sa pensée.
Si j’écris si fluidement, c’est aussi parce que j’écris comme je pense, comme je parle et que je le fais avant tout pour moi en première intention, comme je me parle dans ma tête.
Et à un moment, à force de faire, je sais que l’idée d’un livre arrivera.
Ou peut être pas.
Mais ce n’est pas un but, ni un objectif.
L’important, c’est d’être puis de faire.
L’avoir ? Ca ne se décide pas pour moi.
C’est plus la création d’opportunités, l’échange d’idée pour finalement avoir le déclic.
Il n’y a pas de but précis quand j’écris, juste une envie.
Et l’ouverture que j’essaie d’avoir, une façon de trouver des réponses à mes questions.
Ce subtil mélange donnera peut être un prochain livre ou pas, sur un sujet attendu ou pas.
Mais en attendant, je continue tant que j’estime ne pas être au clair avec moi-même et avoir besoin de le faire.
Ecrire un livre, c’est un accouchement en bien moins douloureux, encore faut-il de quoi avoir à accoucher.