La dernière fois alors que je discutais avec un jeune diplômé, celui-ci m’expliqua qu’il devait suivre certaines règles afin de postuler à un emploi.
N’étant pas un habitué, j’ai postulé une seule fois dans toute ma vie à un emploi (j’avais 18 ans et c’était pour devenir professeur de musculation en salle), je me suis interrogé sur le bien fondé de cette démarche.
Si tout le monde suit les mêmes règles pour décrocher le même travail, comment se démarquer ? Comment être celui qui sera pris ?
Si on se contente d’envoyer son CV et d’écrire une « fausse » lettre de motivation qui, comme le disait Pascal Légitimus dans le magnifique film « Les Trois Frères » veut simplement dire « J’ai over besoin de thunes », je ne vois pas comment cela pourrait déboucher sur une embauche à moins d’un véritable coup de chance.
Si tout le monde a le même diplôme, pratiquement la même expérience ce qui est normal si on vient de finir ses études, qu’on a donc le même CV, franchement, s’il y a 50 personnes qui postulent, à moins d’un miracle, ça sent le roussi.
A cette même personne, je lui ai conseillé devant les réponses négatives d’embauche après avoir suivi la voie « traditionnelle » de se déplacer directement sur place, au lieu où siégeaient ces entreprises pour aller y exprimer sa motivation.
Si l’on n’est qu’un document word avec une photo et les mêmes lignes écrites dans les mêmes caractères que le voisin dans une boite mail, je me demande s’il n’y a pas quelque chose que l’on oublie d’inculquer à l’école.
Pour ceux qui ont lu mon livre ‘The Leader Project » et qui vont le lire, vous savez que je milite fortement pour l’affirmation de sa propre personnalité à tous les niveaux dans sa vie, pour sortir des normes sociales si celles-ci ne nous conviennent pas et nous rendent malheureux.
Or, la personne à qui j’ai conseillé cela que l’on va appeler Julot pour le reste de cet article(C’est bien comme prénom, non ?), m’a tout de suite dit que cela ne se faisait pas, qu’il ne fallait pas se déplacer, que ça faisait culotté parce qu’on n’était pas attendu… qu’il fallait suivre les règles.
C’est justement là où je veux en venir.
Je crois qu’il faut arrêter de croire que quelqu’un nous attend.
Je crois qu’il faut arrêter de demander la permission.
Je crois qu’il faut arrêter d’avoir peur de déranger.
Nous n’avons qu’une vie et si nous ne prenons pas le droit de nous « battre » (le mot est un peu fort) pour ce qui compte à nos yeux, à quoi sert-il de vivre exactement ?
Si on affirme pas sa différence ne se démarquant parce que l’on est plus motivé que le voisin, à compétence égale sur le papier, comment se faire embaucher ?
Ce n’est pas parce que vous avez un diplôme, une compétence particulière ou avez fait quelque chose qu’on qualifierait de grand auparavant que l’on vous attend.
En réalité, personne ne vous attend. Personne ne sait même que vous existez ou presque.
Nous n’existons que dans le petit cercle qu’est notre monde tel que nous l’avons fait grandir ou pas, avec plus ou moins de personnes.
En dehors de celui-ci, personne ne sait qui vous êtes, le diplôme que vous avez, vos qualités, vos défauts.
Je vais vous raconter une histoire un peu hors sujet.
Lorsque j’ai créé mon premier site de Coaching à distance en 2006, tout le monde sur l’internet français dans le domaine de la musculation savait qui j’étais.
J’étais le petit « Body », qui était présent sur chaque forum, qui répondait à tout, posait sans arrêt des questions. J’étais le plus gros « posteur » du web (on parle de centaines de messages chaque jour). Il était impossible de ne pas me connaître si on s’intéressait à la musculation dans ces années là.
En 2009, quand j’ai ouvert SuperPhysique, il était encore une fois impossible de ne pas savoir qui j’étais et de passer à côté de la Team SuperPhysique.
Avec 3 années de participation à des forums, des centaines d’élèves de coachés en trois ans et de réels progrès physiques, j’étais partout et même le premier à faire des vidéos de musculation sur Youtube.
SuperPhysique était partout.
Puis le temps a passé et le net s’est démocratisé. De plus en plus de personnes ont pris la parole, des centaines, peut être même des milliers et j’ai cru que ma « gloire » passée faisait que tout le monde continuerait de me connaître, que j’étais en quelque sorte « attendu », « connu » pour quiconque s’intéresserait à la musculation.
Il y a quelques années, je me suis rendu compte que cela n’était pas le cas. J’ai vu des gens commenter mes articles, mes vidéos et m’envoyer des emails sans savoir qui j’étais, ce que j’avais fait.
Parfois, j’ai même rencontré des personnes qui venaient au SuperPhysique Gym, ma salle aux alentours d’Annecy, parce qu’ils m’avaient vu en photo mais qui ne savaient même pas que j’avais un site ou que j’avais écrit plusieurs livres.
Tout cela pour dire que si l’on reste dans son « petit monde », ce qui peut être suffisant (c’est à débat), on peut attendre indéfiniment pour en sortir.
A mon niveau, cela signifie que si je souhaite accomplir l’une de mes missions qui est d’aider un maximum de personnes à progresser en musculation sans dopage en expliquant comment faire pour ne pas être pris pour un pigeon (Je raconte une partie de mon histoire sur cette page), je me dois de sortir de ma zone de confort.
Je me dois d’écrire de nouveaux articles, même si j’en ai déjà écrit plusieurs centaines et que j’ai pratiquement tout dit parce que la nouveauté attire toujours plus.
Je me dois de faire des vidéos chaque semaine pour expliquer différemment ce que j’ai déjà expliqué il y a des années. Je viens, par exemple, de refaire une vidéo que j’avais fait en 2009 et qui était ma toute première sur Youtube et qui « cartonne » (par rapport à mes chiffres habituels).
Je me dois d’être présent, d’occuper le terrain (Cf le chapitre sur la communication dans mon livre) sans quoi, je disparaîtrais progressivement sans que personne ou presque ne crie au loup.
Bien évidemment, cela est facile pour moi puisque j’ai grandi avec internet. J’y ai appris à m’exprimer, à me livrer, à aider de mieux en mieux. L’un de mes anciens élèves me rappelait cela dernièrement en me complimentant pour mon style d’écriture qui avait bien évolué au fil des années.
Mais aujourd’hui, avec le recul, ce qui est d’ailleurs l’une des parties de la Formation Gratuite que je propose de suivre sur cette page, si je devais commencer, je n’hésiterais pas à faire preuve de culot comme je l’ai d’ailleurs fait.
Je n’ai jamais eu peur de déranger, de ne pas être à ma place, d’exagérer particulièrement.
Je n’ai jamais cru que tout m’était du mais j’ai appris que seul moi-même avait le pouvoir de changer les choses pour moi.
Rappelez-vous, on ne peut pas aider un moineau (Cf cet article).
Que je devais prendre le droit de faire, même si ce n’était pas dans les règles, quitte à me tromper sur le moment.
C’est d’ailleurs la principale stratégie qu’à utiliser la société Uber pour émerger : Ne pas demander la permission mais s’approprier le droit, ou plutôt, le devoir de faire.
Ce n’est que des années après que désormais les autorités compétentes s’interrogent et essaient de réglementer leurs activités.
Mais si Uber n’avait pas pris les droits, avait demandé des autorisations à n’en plus finir, devant la lenteur des administrations, Uber n’existerait pas aujourd’hui.
Je ne parle évidemment pas de frauder mais de faire et de s’inquiéter après.
Comme disait je ne sais plus qui : « Mieux vaut demander pardon que la permission » (Je vous laisse mettre cela dans le bon contexte !).
De plus en plus, à force d’écouter des Podcasts de chef d’entreprise, je me rends compte que l’on donne de plus en plus le droit, sans que cela soit dit ouvertement pour l’autonomie, la responsabilisation, que l’on oublie un temps la hiérarchie.
Aucune hiérarchie ne vous en voudra de ne pas l’avoir respectée du point de vue vertical (organisation) si ce que vous vous êtes permis de faire est profitable à tous et notamment à l’entreprise.
Personne ne vous en voudra, si on vous laisse des libertés et si malgré tout, vous vous plantez.
Je crois qu’aujourd’hui, il faut savoir prendre les devants, il faut essayer d’anticiper comme nous en parlions la semaine dernière (Cf cet article sur ce qui fait un champion).
Il faut arrêter d’être dans l’attente et de croire qu’un diplôme suffit.
Je me rends compte de plus en plus tous les jours, les relations que vous nouez sont bien plus importantes.
Si vous n’êtes pas capable de vous déplacer pour un travail qui vous tient à cœur et que vous vous contentez de suivre les règles comme tout le monde, vous n’êtes, en fait, que la moyenne, c’est à dire 68% des gens qui aiment faire comme tout le monde.
Les règles sont faites pour être enfreintes.
A rester dans la norme, on est la norme.
Régulièrement, je fais des vidéos pour expliquer certains points en musculation vis à vis de la méthodologie que j’ai développé après avoir coaché plusieurs milliers d’élèves.
Forcément, j’en arrive avec toute cette expérience à avoir fait des centaines de tests différents et j’en arrive à des conclusions qui peuvent surprendre dont parfois certaines déclenchent des « guerres » parce que certains ne sont pas d’accords.
Alors curieux que je suis, je demande le pourquoi du comment et s’ils ont testé ce que je recommande. La réponse est souvent du ‘repompage » d’une source inconnue, sans valeur à mes yeux puisque l’empirisme vaut sur la théorie et d’autre part, non, ils n’ont jamais testé.
Aujourd’hui, je vous le dis très fort : IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR DE TESTER !
Que risquez-vous ? Que peut-il vous arriver au pire ?
Sans doute pas grand chose, rien de grave alors pourquoi ne pas se prendre le droit de faire ?
Pourquoi ne pas y aller au culot ?
Je suis parfois surpris des emails que je reçois où des personnes commencent leurs messages par « Excuse moi de te déranger ».
Mais dans quel monde vit-on ? On ne va quand même pas s’excuser d’exister ? De prendre la parole ? D’essayer d’être heureux ?
Une citation dit : Aide toi et le ciel t’aidera que je traduirais : Ose demander, sait-on jamais que la réponse soit positive.
Cela me fait penser à une de mes élèves que j’ai pris en exemple dans le deuxième chapitre de mon livre qui y est allé au culot pour se faire « sponsoriser » par une marque de vêtement en envoyant le même mail à 15 marques différentes.
Si elle n’avait rien demandé, si elle avait attendu, elle n’aurait rien eu.
Beaucoup de personnes ont peur de demander quoi que ce soit. Je peux vous en parler car j’ai été ainsi adolescent. Cela peut être difficile à croire quand on me voit si à l’aise désormais dans la vie de tous les jours.
Vous avez le droit de poser des questions, vous avez le droit de faire différemment. C’est même une obligation telle la « Vache Pourpre » de Seth Godin.
Si vous ne vous déplacez pas quand on ne vous attend pas alors que cela peut compter pour vous, qu’espérez-vous sincèrement de la vie ?
J’ai d’ailleurs eu un exemple de mon ami Claude récemment qui, suite à un malentendu, n’était, à priori pas attendu et qui s’est finalement déplacé avec à la clef de nombreux débouchés pour son activité (Claude, tu me corrigeras dans les commentaires si besoin).
Aujourd’hui, nous devons prendre le droit de ne pas attendre. C’est même un devoir.
Car rien ne tombe dans le bec par enchantement.
Alors osez prendre tous les droits ou presque.
Au pire, on vous rattrapera et on vous dira que vous n’aviez pas le droit (Selon qui ? Certains conventions sociales qui ne sont pas les vôtres ?)
Mais peut être que comme pour Uber, cela sera trop tard pour vous empêcher de réussir.
Le temps n’a pas de prix.
Rudy