La semaine dernière, suite à mon précédent article et podcast, vous avez été nombreux à m’écrire, à me faire part de votre situation, relativement semblable à la mienne d’un point de vue psychologique.
Je tiens avant tout à vous en remercier car je ne conçois notre évolution que par le partage et l’échange de nos diverses expériences afin de mieux vivre sa vie, par choix.
J’en profite également pour remercier les Patreotes qui me soutiennent contre vent et marée, cela est fort appréciable et amène une certaine sécurité d’esprit dans la direction que je prends.
Ces retours me permettent aujourd’hui de vous livrer mes solutions, qui, je l’espère, vous serviront également.
Si vous me suivez depuis quelques années (Je suis présent sur le net depuis 2001, et ai ouvert le tout premier site de coaching en ligne en musculation en 2006), vous pouvez être surpris ou agréablement surpris (je l’espère) de mon évolution.
J’ai commencé par être un « jeune con » puis, avec les années, je suis devenu plus sage, plus réfléchi, moins « con » dans le sens « moins direct », tournant ma langue sept fois dans ma bouche avant de m’exprimer (J’avoue qu’il m’arrive encore de déraper, oserais-je me cacher derrière mes émotions pour ces réactions impulsives et non réfléchies ?).
Beaucoup d’entre-vous sont passés par les mêmes étapes, notamment les personnes qui ont persévérées dans un domaine parfois plus d’une dizaine d’année pour en arriver au même stade (plus ou moins).
Ce n’est pas la première fois que je le remarque mais nous convergeons tous vers la même direction à un moment donné de notre vie, du moins pour tout ceux qui sont amenés à s’introspecter, à tout remettre en question.
Pour certains, c’est à 20 ans, pour d’autres à 30 quand pour d’autres, cela peut être à 50 ans mais à un moment, nous sommes amenés au même endroit.
On peut alors choisir d’y faire face ou de fuir, les deux réactions primaires de l’Homme.
Personnellement, je ne fuis pas. Je combats et ici, je me combats ainsi que le monde qui m’entoure.
Je n’accepte pas que l’on me dicte ma vie, mes faits, mes actes, que l’on m’oblige à faire quoi que ce soit.
Ce « trop » plein que j’ai ressenti depuis la semaine dernière et qui couvait depuis un moment, s’apparente à du surentraînement aussi bien physique que psychologique.
Il serait facile de rejeter la faute sur les autres mais la vérité, c’est que j’en suis responsable.
Nous sommes chacun d’entre-nous responsables de nous-même.
Certes, nous pouvons nous apitoyer sur notre sort, nous plaindre, crier, pleurer… Mais cela ne changera rien à la situation.
Mais la vérité est ce qui nous arrive est, la plupart du temps, notre faute.
A vouloir tout faire, bien et toujours plus, on fini par se brûler les ailes. C’est une évidence.
J’ai voulu tester l’hyper fréquence en musculation ce qui augmenté mon nombre d’entraînement par semaine.
Plutôt que de faire des séances « faciles » en Kayak sur un ergomètre (le temps que les beaux jours reviennent), je n’ai plus fait que des séances difficiles, très difficiles.
Au lieu de me reposer quand je n’avais qu’une envie, dormir, j’ai pris des notes, j’ai écris mes schéma de pensées pour l’espoir d’un futur parfait à cause d’un présent que je juge imparfait.
J’ai cru, que parce que j’étais entrepreneur et que le succès de mes entreprises dépendaient des mes idées, de ma créativité, que je devais tout supporter seul.
Que j’avais le devoir de ne pas m’arrêter, que j’étais obligé de faire plus, toujours plus.
J’ai cru, que parce que la société va de plus en plus vite, que je me devais d’être de plus en plus productif, que je devais accélérer le rythme.
J’ai fini par ne plus avoir de temps pour « moi », par me négliger, par me manquer de respect.
J’ai fini, peut être comme vous, à accélérer.
A, dès que je recevais une notification sur mon téléphone, à y répondre dans la minute.
A être disponible pour n’importe qui n’importe quand.
A rentrer dans le moule de cette sur-sollicitation, de cette sur-information où il ne faut rien louper sous peine de passer à côté d’une idée révolutionnaire.
J’ai poussé le bouchon du « mérite » au delà de mes capacités.
Je n’allais plus marcher chaque jour pour me détendre. J’allais marcher chaque jour parce qu’il fallait que je marche.
Je ne m’entraînais plus parce que j’en avais envie mais parce qu’il le fallait, comme une tâche que l’on a pas envie de faire mais qu’il faut.
Je crois que je me suis perdu.
Je crois que j’ai mis sur un piédestal la notion de sacrifice.
J’ai cru que je devais me sacrifier pour futur parfait parce que le présent ne me satisfaisait pas.
Que je n’avais pas le droit de ne pas faire plus.
Parce que tout le monde fait plus (en apparence), que je me devais de faire plus, plus et encore plus.
Mais la vérité, c’est qu’aujourd’hui, grâce à tous vos témoignages, je me rends compte que l’on a oublié pourquoi nous vivions.
Nous avons oublié que nous ne vivons pas pour être prisonnier, pour être obligé de faire ce que l’on n’a pas envie de faire.
Nous avons oublié la chance que nous avions d’être ici, en vie et plus ou moins libre d’obligation.
Nous avons oublié que nous n’avions pas à nous punir, à nous sacrifier pour rien.
Parce que le futur ne sera jamais mieux que le présent.
Nous devrions enlever ce mot de notre bouche « Sacrifice ».
Ce mot qui serait presque un « gros mot » pour certains, pour ceux qui ne comprennent pas qu’il ne doit pas y avoir de sacrifice.
Que ce qui apparaît comme un sacrifice aux yeux de certains ne l’est pas forcément pour celui qui fait cela avec plaisir.
Qu’il n’a même pas conscience d’être en train de se sacrifier, de faire un quelconque effort incommensurable.
Et c’est justement parce que cela n’est pas un sacrifice que cela fonctionne et donne, par la suite, des résultats.
Car aucun sacrifice ne pourrait être tenue ad vitam aeternam.
On ne peut pas être, et on ne doit pas être, son propre bourreau, à s’imposer des choses qui ne nous correspondent pas pour faire plaisir à qui, au final ?
A personne !
Nous ne devons pas, aujourd’hui, nous imposer des obligations.
Faire pour faire parce qu’il faut le faire.
Nous n’avons qu’une vie, pas deux et c’est pourquoi, ce que nous y faisons est important.
En ce sens, j’ai pris plusieurs résolutions afin de vivre par choix et d’agir par choix.
Premièrement, je me refuse à être esclave de ce toujours plus.
Je choisis de prendre mon temps et de faire en temps et en heure ce qui doit être fait.
D’agir suivant ma propre organisation et de ne pas la laisser être perturbé.
Par exemple, étant assez présent sur Instagram (6 jours sur 7), j’ai décidé de ne plus répondre aux messages privés qu’une fois par jour à l’instar de ce que je fais déjà avec les emails que je reçois.
Même chose pour Facebook.
Je vais ainsi considérablement réduire mon temps passé sur les réseaux sociaux (cela va être difficile mais je vais le faire).
Deuxièmement, je vais arrêter de consulter plus de deux fois par jour les mêmes sites internet à la recherche de la dernière news, de peur de louper quelque chose.
Rien ne change aussi « rapidement » (même sur les Forums SuperPhysique) et que peut-on vraiment louper en 24 heures ? Rien qui ne changerait notre vie.
Troisièmement, je vais arrêter de chercher à combler les temps morts de mes journées via l’écoute de Podcast, de vidéos…
Là, dès que j’avais un temps libre, je cherchais quelque chose pour m’instruire, pour avoir des idées… Je le faisais par obligation pour être « toujours plus ».
Je vais donc me fixer un certain nombre de Podcast (8 pour être exact, heureusement ils ne sont pas tous hebdomadaires) à suivre.
Je vais ainsi limiter mes sources d’informations et si un jour, j’en découvre une autre, qui s’avère être plus intéressante qu’une de ces 8, j’en éliminerais une.
Je suis personnellement assez « fan » du minimalisme (J’ai même fait une longue vidéo formation à ce sujet sur la Formation SuperPhysique).
J’aime limiter le nombre de choix que je peux avoir en terme de vêtement le matin au moment de choisir comment s’habiller (je mets d’ailleurs toujours le même short pour m’entraîner).
Et je vais appliquer cela au contenu que je consulte.
C’est d’ailleurs une erreur que beaucoup font quand ils se lancent dans un domaine que de regarder toutes les sources possibles d’informations, pour, à la fin, ne plus savoir quoi faire et à ne rien faire.
C’est pourquoi je conseille de se concentrer sur une seule source d’information par sujet afin de gagner du temps et de ne pas se perdre en chemin.
Quatrièmement, je vais arrêter de lire des livres de développement personnel qui poussent à la réflexion, à l’introspection.
Je pense que je le fais assez moi-même et que je n’ai pas besoin de me rajouter plus de questions.
Je pense qu’à trop réfléchir, d’ailleurs, on fini par se perdre aussi.
Réfléchir, c’est bien mais l’action aussi, et encore une fois, c’est un juste équilibre à trouver.
Je fini celui sur lequel je suis et j’arrête de chercher ailleurs qu’en moi-même les réponses aux questions qui me concernent.
Cinquièmement, je vais réapprendre à faire des activités par plaisir et à ne plus me sentir prisonnier, comme cela peut parfois être le cas, de mes passions.
Je vais alléger mon planning et faire parce que j’ai envie, sans me forcer.
Par exemple, au lieu d’écrire cet article, j’étais parti pour me forcer à aller marcher alors que j’avais envie d’écrire et de partager ces réflexions avec vous.
Quelle connerie allais-je encore faire !
Ce matin, j’en ai profité (on est samedi au moment où j’écris cet article) pour aller sur le lac (à Annecy) reprendre le Kayak en plein air (Bon, la reprise fut sacrément difficile du point de vue de la stabilité) car j’adore être dans le « Flow » à penser à ma technique, à être fluide, à glisser sur l’eau au milieu d’un décor paradisiaque, bien avant de réaliser des performances.
Même si cela me procure de la fatigue, c’est un réel plaisir que d’être seul au milieu du lac, sans aucun bruit, sans aucune distraction possible, sans ressentir une obligation de vite réagir à une sollicitation impromptue.
Ce que je comprends de tout cela, c’est que je me suis toujours « battu » pour être plus libre, pour ne pas être prisonnier et que j’ai sombré un temps dans cette prison dans laquelle la plupart des gens vivent, en accéléré.
Je dois apprendre à ralentir et à profiter de cette liberté que je me suis construit depuis maintenant plusieurs années où je suis libre de faire ou de ne pas faire selon mes envies.
Je me suis construit un paradis et j’ai failli plonger en enfer.
Je dois accepter de suivre mes émotions, de faire par envie et ne pas agir que via la réflexion.
Il y a un temps pour tout et je l’avais oublié, moi l’adepte du contrôle, du toujours plus, du progrès.
Parce que je croyais que si l’on ne cherchait pas à progresser, alors on finissait irrémédiablement par stagner et régresser.
Or, il y a un temps pour tout.
Les émotions et la raison doivent être liées sans quoi, on ne devient pas la personne que l’on doit être, on ne suit pas sa propre voie mais celle que l’on croit être la notre.
Et alors, on oublie de vivre, on oublie que nos ancêtres se sont battus pour ne plus être esclave.
On oublie qu’aujourd’hui, nous n’avons jamais eu autant le choix.
Peut être est-ce un problème ou peut être que nous pouvons nous en servir à notre avantage ?
Qui sait ?
Mais dans tous les cas, ne vous sacrifiez pas.
Tout n’a pas à être codifié.
Faites ce que vous avez envie de faire, ce qui vous parle, ce qui vous fait vibrer.
Vous verrez bien où cela vous mène.
Mais ne faites jamais sous votre propre contrainte (parce que c’est vous qui vous la mettez), sous votre obligation pour mériter votre amour, votre respect.
Faites parce que c’est vous.
Vous verrez, ça allège !
Rudy