Comme vous le savez, j’adore écrire et pour se faire, j’ai mis en place des rituels, une organisation, un environnement propice pour épanouir cette passion que j’ai de transmettre mes observations et réflexions.
Mais parfois, j’ai du mal à me lancer, à démarrer, à commencer.
Car là est bien le problème majeur que nous rencontrons tous : Le départ.
Une fois lancé, il est difficile de nous arrêter par la suite.
C’est comme cela que je suis régulièrement en retard car lancé dans mes réflexions, la notion de temps s’efface et je navigue dans le « Flow ».
Il y a de cela quelques mois, j’ai décidé quand je n’arrivais pas à me motiver suffisamment pour écrire mes premiers mots sur ce maudit fichier word d’aller à la rencontre d’autres entrepreneurs.
La question qui se posa était : Où aller ?
C’est ainsi que j’ai découvert les espaces de Co-Working et notamment le 7th Element sur Annecy dont je parle régulièrement dans les versions audio des articles de ce site.
Un endroit où vous êtes entouré de personnes qui sont en train de mener leurs propres révolutions le tout dans une ambiance chaleureuse où l’on peut boire un café, un thé ou manger ce qui est proposé sur le buffet et qui est compris dans le prix du temps passé dans cet endroit qui force à l’action et à la créativité.
Car à la différence des espaces de Co-Working habituel, le 7th Element se distingue par une ambiance et une façon de fonctionner totalement différente.
C’est ce qui m’a amené à fréquenter régulièrement l’endroit qui m’a amené à écrire certains des articles références de mon site RudyCoia.com.
Etant curieux de nature, j’ai voulu savoir qui se cachait derrière le propriétaire, qui à première vue, je dois bien l’avouer, ne semble pas être le « maître » des lieux mais un entrepreneur comme les autres.
Nous avons sympathisé et j’ai alors creusé comme j’adore le faire pour comprendre les « secrets » de sa réussite d’aujourd’hui et future.
Parce que je suis persuadé que John n’a pas fini d’entreprendre. Il a ce petit quelque chose en plus qui me fait dire que ce n’est que le début.
De son histoire, nous pouvons tirer plusieurs leçons qui peuvent aussi bien nous servir dans notre vie de tous les jours afin de nous affirmer en tant que personne mais également dans notre démarche d’entrepreneur, de Leadership de sa propre vie.
Comme de nombreux entrepreneurs, John arrête l’école tôt, aux alentours des 15 ans. De toute façon, il n’aime pas ça et ne comprend pas l’intérêt.
Par « chance », il se passionne pour la cuisine. Il y passe alors des diplômes, commence à travailler et surtout n’hésite pas à bouger à l’autre bout de l’Europe.
Ma première réflexion à ce sujet a été : « Mais comment un jeune qui n’a pas encore 20 ans peut-il partir à l’aventure, comme ca, sans peur »?
La question n’est pas vraiment celle-ci. C’est « Comment fait-il pour avoir autant de courage et surmonter cette peur ? »
Car nous sommes, et je pense que vous serez d’accord avec moi, dans un monde qui a tendance à nous figer, à nous faire avoir peur de prendre le moindre risque, qui nous conforte dans le fait que la place à laquelle on est aujourd’hui, il faut s’y accrocher et, ca se trouve, on va changer pour moins bien.
Alors même si cela ne nous plaît pas plus que cela, on reste dans la situation actuelle en attendant que ca passe, avec le maigre espoir que cela change sans rien que nous fassions.
Cela contraste totalement avec le comportement de John qui n’hésite pas à changer de restaurant dès qu’il s’ennuie, quand il sent qu’il n’a plus à apprendre.
A un moment, en Allemagne, alors que la spécialité du restaurant est à base de pomme de terre, il tente de changer pour faire un couscous.
Le constat est sans appel : Les clients demandent où sont les pommes de terre.
Il sait alors que c’est le moment de partir, de changer.
C’est ainsi qu’il ne reste jamais plus d’un an (environ) au même endroit, parfois pour des histoires d’apprentissage, parfois pour des histoires de compétition (encore celles-ci – Cf Changer le Monde).
Le plus incroyable pour moi est qu’il est accompagné de sa femme qui le suit et prend à chaque fois le risque de changer.
A moment, il retourne même chez ses parents avec elle, sachant que des jours meilleurs l’attendent.
Dans la capitale parisienne, il travaille pour de grands restaurants mais fini également par s’ennuyer.
Et que fait-il ? Il change !
J’oserais résumer cela par cette phrase : « Mieux vaut demander pardon que la permission ».
Nous sommes tous sans arrêt à nous demander si nous pouvons faire quelque chose, si nous en avons le droit.
A l’instar des Gafa dont nous avions parlé dans cet article, mieux vaut agir et aviser ensuite.
C’est d’ailleurs comme cela qu’à fait Uber, outrepassant toutes les règles et lois des divers pays pour devenir tellement indispensable aux populations, qu’une fois leur succès établi et incontestable, ils se sont alors mis au diapason de la réglementation en vigueur de chaque zone.
A la question : Faut-il demander avant de faire ? La réponse est donc non.
Il faut faire, il faut agir, il faut tenter pour ne pas se dire « Et si j’avais fait ».
La vie passe tellement vite, j’en parlais encore avec mon père hier qui vient d’avoir 60 ans et qui n’a pas vu défilé la dernière décennie qu’il n’y a pas à attendre que l’on vous dise « Oui » ou que l’on vous prenne par la main pour vous aider à réaliser votre projet dont personne ne sait rien à part vous, parce que vous ne l’avez pas exprimer et peut être même pas clarifier dans votre esprit.
Quand j’étais plus jeune, j’avais tendance à dire à mes élèves en coaching (je le fais encore parfois aujourd’hui) : Ca passe ou ca passe.
Aujourd’hui, je dirais plus posément : Ca passe ou ca casse mais au moins on essaie et on avisera ensuite au pire !
Un déclic se produit dans la vie de John : Il en a marre de travailler pour les autres, d’être freiné à chaque fois qu’il veut être créatif. Il veut être son propre patron mais que faire ?
Ayant visité Annecy un jour en vacances et n’ayant pas spécialement d’attache, il décide de venir s’y installer et cherche alors des espaces de Co-Working pour rencontrer d’autres entrepreneurs.
Stupeur, il ne trouve aucun espace qui lui ressemble, rien ne correspond à ce qu’il recherche.
Heureux hasard ? Non ! Multiplication des opportunités ! On se bouge et on a de la chance à force.
L’idée d’ouvrir un Café de Co-Working grandit en lui (J’insiste sur le mot café car là est bel et bien la différence qui change tout).
Dans sa tête, il cherche un endroit où travailler sur ses projets mais aussi à discuter avec d’autres entrepreneurs afin de se nourrir ensemble et d’évoluer.
Rappelez-vous que nous sommes le reflet des 5 personnes que nous côtoyons le plus (Cf le LeaderBook).
Si ca n’existe pas, pourquoi ne pas le créer ?
Il se met alors à la recherche d’un local, de fonds (il fait appel à sa famille dans un premier temps pour avoir un apport et obtenir un crédit) et développe un réseau.
Car il ne le sait pas de lui-même, c’est sa force que j’ai tout de suite identifié.
C’est un expert du relationnel. Ce n’est pas forcé, c’est lui. Il s’intéresse aux gens, pose des questions, tisse des liens (« Nous sommes les liens que nous tissons » cf Albert Jacquard) qui font qu’à l’ouverture, de nombreuses personnes connaissent déjà l’existence du 7Th Element.
Il ne vous accueille pas chez lui en patron, en maître des lieux. D’ailleurs, véridique, mais j’ai cru qu’il s’agissait d’un employé la première fois que j’y suis allé et que je l’ai aperçu (Attention aux apparences encore une fois).
Personne, j’apprécie cette humilité ou plutôt cette façon de ne pas se mettre en avant, au dessus mais au même niveau, comme si la hiérarchie n’existait pas.
Il aurait pu, comme la majorité, attendre en vain que quelqu’un fasse cela, ouvre ce qu’il avait imaginé mais il a choisi une autre voie, celle de la responsabilisation.
Dans une société où nous sommes de moins en moins libres, de plus en plus assistés, où nous adoptons le comportement des victimes, de ceux qui subissent, je crois que notre « salut » ne pourra passer que par la prise de conscience que ce qui nous arrive ne dépend que de nous (ou presque).
Prendre ses responsabilités et agir pour ce qui compte à ses yeux, quitte à prendre des risques, à se tromper, à faire des erreurs.
Je crois que l’être humain, au bord du précipice, se trouve des ressources insoupçonnées en lui-même. Quand il est dos au mur, instinctivement, tout apparaît, comme si l’instinct de survie se mettait en marche et déclenchait des solutions pour s’en sortir.
C’est pourquoi je pense qu’il ne faut pas avoir si peur que cela de prendre des risques. Au pire, ca ne marche pas et alors ? Faisons autre chose, différemment. Il y a toujours des possibilités de se relever et de différentes façons.
Certes, peut être pas rapidement dans certains cas, mais je suis persuadé que lorsque tout va mal, à un moment, nous sommes forcés de prendre nos responsabilités.
Et il est bien possible qu’aujourd’hui, un grand nombre d’entre-nous n’y arrivent pas ou n’en aient même pas conscience parce que nous sommes justement trop « confortables » et que les petits désagréments que nous subissons sont de la gnognotte, des faux problèmes (J’y reviendrais un autre jour).
On pourrait alors dire, en quelque sorte que John n’a pas eu le choix et qu’il devait faire, entreprendre, de par son expérience et de son parcours pour répondre à ses besoins et à ceux d’autres personnes qui sentent, tout comme je le sens, cette odeur d’un retour à la vie réelle, matérialisées, à ce besoin de connexion sociale et pas seulement de consultation de contenu « froid » et d’échange de message « sans vie » et plus par automatisme, sans utiliser véritablement son cerveau.
Un dernier point m’interpelle chez John, c’est son ambition qui se développe au fur et à mesure des projets. Il commence par travailler dans de petits restaurants puis veut évoluer, faire plus, mieux. Il fini alors par travailler dans des grands restaurants.
Ne se sentant pas suffisamment libre, il lance son entreprise, le 7th Element sur Annecy et déjà d’autres projets pour la suite.
Cela me fait penser à mon parcours où jamais je n’aurais imaginé développer autant de sites et de projets différents (pour voir tout ce que je fais) quand j’ai commencé et encore moins avoir l’idée de ce que j’allais faire tant que j’étais sur un projet.
Les idées, les envies se sont manifestés progressivement, à mesure des « réussites » tout comme John.
C’est ce que j’avais expliqué dans ce LeaderCast :
Qu’il faut se fixer un objectif à la fois, réalisable et ne pas partir dans des objectifs tellement gros qu’il nous dépasse complètement et qu’ils sont alors irréalisables, qu’on ne se lance jamais devant la masse de travail à accomplir.
« Un empire », pour exagérer un petit peu, se construit petit à petit, sans le vouloir dès le début mais naturellement, parce son propre travail devient une extension de soi.
Par exemple, LeaderCast est né de mon envie de transmettre, de partager parce que c’est moi et que je crois qu’il est de mon devoir envers le monde d’essayer de changer notre vision erronée de la vie, de faire ma part.
Et sans doute que d’autres projets verront le jour dans les années qui suivent mais de là à les prévoir, cela est impossible.
Cela part toujours d’un besoin que l’on a, qui est aussi un besoin pour d’autres personnes, qui permet par la suite de gagner de l’argent et qui amène d’autres projets parce que « la définition de chacun inclut les autres » (Cf Albert Jacquard).
Ceux qui ne rêvent que de gagner de l’argent, sans être dans une activité qui est une extension d’eux-mêmes, ne vont jamais bien loin.
Je conclurais par la citation suivante :
« Tout est permis à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais »
Rudy
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