Je ne sais pas pourquoi je suis encore surpris.
Du manque de professionnalisme, du sérieux de la plupart des gens.
J’aurais envie de dire qu’avant, c’était mieux mais je n’en suis pas certain.
On a toujours tendance à dire, sans réfléchir, que c’était mieux avant, notamment en idéalisant la période de notre fin d’adolescence quand ce n’est évidemment pas le cas.
Pourtant, dès que je rentre en contact avec quelqu’un que je n’ai pas choisi, je suis abasourdi.
Vous souhaitez faire des travaux chez vous ? Vous pouvez attendre le devis des mois, si encore vous en recevez un.
Vous faites travailler quelqu’un ? La qualité du travail est médiocre pour rester correct, si encore il le finit.
Vous avez un soucis administratif ? Tout le monde se renvoie la balle sans que personne ne sache de quoi il en retourne exactement.
Pire, vous avez un problème de santé ? Vous serez une belle patate chaude, comme dirait mon associé de SuperPhysique Nutrition, Fabrice, qu’on va refiler à ses collègues car personne ne veut réellement faire de son mieux, prendre de son temps pour vraiment vous aider.
Ils n’en ont rien à foutre, malgré le serment d’hypocrite !
Vous souhaitez prendre un coach sportif ? Celui-ci fumera et mangera comme un cochon tout en vous expliquant ce qu’il faut faire pour être en forme…
Je comprends tout à fait que faire de son mieux demande des efforts.
Qu’agir au mieux demande du temps et que dans un monde où tout doit aller très vite, on préfère ne pas louper le train, que l’on privilégie la vitesse.
Je ne sais pas vous mais, peu m’importe la vitesse, tant que le travail est bien fait, je suis satisfait.
Je préfère que l’on me répond avec un délai de 2 jours en bonne et due forme plutôt que dans les 10 minutes avec des fautes d’orthographes à chaque mot, en ayant l’impression d’être traité moins bien que la dernière des pourritures.
Bien sur, être professionnel, ca s’apprend.
Etre professionnel, c’est savoir faire preuve de rigueur et de discipline, déjà envers soi-même.
C’est commencé par être le reflet de ce que l’on préconise.
D’être un Leader qui lead par l’exemple.
De toute façon, il n’y a qu’un seul moyen de convaincre, à mes yeux, c’est l’exemplarité.
Un médecin obèse qui m’explique comment être en bonne santé ? Qu’il commence par lui-même !
Un diététicien en surpoids qui partage ses conseils alimentaires ? C’est un sketch.
Pourtant, le syndrome de la blouse blanche fonctionne comme l’expliquait très bien Robert Cialdini dans son livre « Influence et Manipulation« .
Les apparences, l’habit suffisent à tromper les abrutis, pas moi.
L’habit fait le moine mais seulement si ses actions sont le reflet de ses conseils.
Cela peut vous faire sourire mais hier, je relisais les excellents comics « Street Fighter »‘ où Ryu explique le but de sa vie et ce qui lui a permis d’avoir une telle discipline : La pratique des Arts Martiaux.
Le problème aujourd’hui, c’est que l’on apprend plus la rigueur durant nos jeunes années.
Pire, on critique les personnes qui sont disciplinées, organisées, qui ont des habitudes, des rituels.
On encense le résultat sans valoriser le plus important, le chemin.
On valorise le coup de chance génétique plutôt que les efforts.
On valorise la réussite en oubliant que celle-ci vient du jour au lendemain en 10 ans ! (En moyenne).
Si vous êtes un champion, un cador, un des meilleurs, le monde entier sera et voudra être votre ami.
Toutes les portes s’ouvriront, presque peu importe, votre comportement, vos faits et gestes tant que ceux-ci sont ceux de la plupart des gens.
On ne s’offusquera pas de vous voir faire n’importe quoi puisque la majorité le fait et qu’après tout, vous êtes humains.
On nous expliquera que vous êtes au sommet parce que vous faites beaucoup d’efforts, plus que les autres, comme si c’était une histoire de quantité.
On vous pardonnera tout ou presque puisque vous êtes un gagnant de la loterie génétique.
On en oubliera que le plus important dans la vie, c’est le chemin.
Ce n’est pas de briller mais de durer.
Que briller n’a aucun sens si ce n’est de voir ce que peut faire l’être Humain avec un grand H mais que cela n’a aucun intérêt, aucun sens.
Par contre, on critiquera volontiers celui qui n’est pas premier malgré des efforts intelligents, une discipline de champion.
Parce qu’il n’est pas premier, il ne vaut rien !
Comment peut-on retrouver des vrais professionnels dans cette société qui ne se comptent pas sur les doigts d’une main quand on encense les comportements médiocres sous couverts de résultats chanceux ?
A l’école, les professeurs n’ont plus le droit d’agir avec fermeté.
C’est l’éducation positive à tout prix, c’est l’inclusivité (Je vous invite à lire « Happycratie« ).
Tout est bien, rien n’est mal, peu importe son ou ses comportements.
Au lieu de prendre exemple et de valoriser la discipline personnelle qui n’est qu’un synonyme du professionnalisme, on en rigole.
« Mais pourquoi il se fait autant chier ? ».
« Mais il ne sait pas profiter de la vie ».
« Il doit être chiant »….
Tout est fait pour ne pas valoriser le professionnalisme.
Il n’est donc pas étonnant que la plupart, une fois adulte, soit peu professionnel et travaille comme des cochons.
Cela ne choque personne que le médecin soit obèse. On continue d’aller le consulter.
Cela ne choque personne que le « professionnel » de santé fume des cigarettes.
Cela ne choque personne que ceux qui donnent des conseils n’en soient pas le reflet.
C’est sans doute une des raisons qui expliquent ma longévité professionnelle depuis plus de 20 ans alors que je ne cherche plus à me développer financièrement.
Je suis né professionnel et je le serais toujours.
Si je dis « oui » à une personne qui me contacte pour être coaché via les suivi coaching à distance que je propose, c’est parce que je pourrais lui accorder du temps, l’aider et être professionnel.
Je ne dis pas oui pour répondre à la va-vite, lire son résumé d’entrainement à 22h le soir en coup de vent et lui répondre 4 jours après.
Pourtant, c’est ce que font beaucoup de « coach » et/ou de personnes à leurs comptes.
Alors bien sur, dans un monde en pénurie de personnes compétentes, les mauvais s’en sortent souvent.
Mais pour durer, c’est une autre paire de manches.
Si je fais quelque chose, c’est pour faire au mieux sinon je ne le fais pas, je délègue.
Toutefois, la majorité préfère faire à moitié.
La majorité préfère agir rapidement.
Parce que faire est mieux que de ne pas faire.
Je n’en suis plus si sur si l’on ne donne pas le meilleur de soi.
C’est pour toutes ces raisons que rares sont les vrais professionnels dans la vie.
Parce qu’on ringardise les vrais héros au lieu de les encenser.