Hier soir, je discutais avec mon ami Valentin lors de la balade du roi de la Villa SuperPhysique, « Belzebuth » de son nom de scène, suite à la remise d’un plan de formation que j’ai eu pour lui.
J’ai connu Valentin via ses interventions sur les réseaux sociaux et plus précisément lorsqu’il est venu quelques jours chez moi afin de me rencontrer.
Ses interventions m’ont interpellé et comme je l’ai toujours fait, j’ai voulu en savoir plus, qu’il me distille ses connaissances.
Depuis que ma passion de la compréhension s’est révélée, j’ai souvent appris avec un mentor, que je sois en contact ou pas avec.
J’ai commencé avec Jean Texier et tous ses livres, puis Michael Gundill lorsque j’avais 16-18 ans.
Par la suite, lorsque je découvrais un sujet qui m’interpellait, je n’hésitais pas à dévorer tout le contenu de la personne qui le transmettrait pour avoir accès à sa manière de penser, de réfléchir, pour m’approprier son savoir et pouvoir l’intégrer dans mon Puzzle.
Par exemple, j’ai lu tous les livres de Malcolm Gladwell, tout ceux de Daniel Pink, de David Epstein, de Seth Godin… et je suis toujours à l’affût de la sortie de leurs nouveaux livres même si c’est une redite de ce qu’ils ont déjà partagé mais d’un autre point vue, raconté autrement.
J’apprends en me rapprochant des gens, que ce soit physiquement ou « virtuellement » si on considère que la lecture l’est.
J’ai rapidement compris qu’il n’y avait pas vraiment de nouveautés dans ce monde.
Quand on s’intéresse au développement personnel, on se rend compte que tout a déjà été dit depuis des millénaires et que nous ne faisons que répéter inlassablement les mêmes enseignements comme de nouvelles découvertes en fonction d’où on se trouve dans son évolution.
Notre savoir, ce que nous croyons savoir, n’est qu’un assemblage des différentes influences que nous avons choisi (J’espère que vous choisissez) de suivre tout au long de notre vie.
Il n’y a donc rien à protéger, à garder secret.
Je ne saurais dire d’où me vient ma philosophie vis à vis d’autrui.
J’ai toujours pensé que l’autre était mon « ami » et c’est pourquoi je n’hésite pas à donner tout ce que j’ai en terme de connaissances, à tout partager à travers mes articles, mes livres, vidéos, podcasts, formations… sans aucune retenue.
Je ne vois pas la concurrence, parce que je suis aussi dans une position confortable, mais également parce que j’ai confiance en moi vis à vis des compétences que j’ai développé au fil des années.
Je vois mes différences avec autrui, même si j’ai une tendance à beaucoup croire en chacun, à surestimer plutôt qu’à sous-estimer.
Je n’ai aucun problème à faire le plan d’un article à quelqu’un, un plan de formation, un plan de développement ou à passer X temps à expliquer à quelqu’un comment fonctionne le renforcement de tel ou tel muscle, tissu…. de tout sujet qui me passionne.
A donner sans attendre de retour, pour le plaisir de donner, de voir l’autre faire et contribuer à un meilleur monde, même si c’est à une toute petite échelle.
Pourtant, à l’école, je n’étais pas le plus bavard.
Durant mes jeunes années, j’étais même plutôt introverti. J’avais du mal à aborder autrui et c’est sans doute d’une des raisons qui fait que je passe beaucoup de temps seul, que je me ressource sans éprouver le besoin de voir grand monde, sachant que la vie, c’est d’abord soi avec ses pensées.
A partir du moment où j’ai découvert la passion, rien n’a pu arrêter mon débit de parole, d’écriture.
Certaines et certains sont parfois en admiration lorsqu’ils m’entendent parler 45 minutes seul durant un podcast LeaderCast alors que je ne fais qu’exprimer ma passion du moment sur un sujet qui me titille et qui me pousse à faire le point. C’est facile.
Cette vision du monde contraste avec la majorité, comme me le disait Valentin hier, qui me demandait pourquoi je l’aidais tant.
Il faut dire que durant ce mois, sans que ce soit le plan de départ, nous avons refait son site au complet, revu toutes ses stratégies de partage et de publication sur les réseaux sociaux, fait un plan de ses prochaines formations (il ne faudra pas les louper !), réorganiser sa façon d’écrire…
On pourrait penser, quand on est extérieur à tout ce monde, que l’on réussit ou pas par hasard, parce qu’on partage et que c’est suffisant.
Mais comme dans chaque milieu, il y a des codes à suivre, des apparences à adopter, des façons de communiquer en fonction des personnes que l’on souhaite aider à résoudre leurs problèmes.
Ainsi, Valentin est surpris de toute cette aide et des idées que je lui partage quand c’est pour moi, la normalité, en se demandant ce qu’il va me devoir.
Il m’a expliqué son raisonnement que j’avais déjà entendu lors d’une discussion avec un ancien DTN de la fédération de kayak que j’avais interviewé pour mon site « Secrets du Kayak » pour un épisode bonus après avoir réalisé 100 épisodes et les avoir retranscrit manuellement, avec l’aide d’Arnaud, sur le même site.
Il m’avait exprimé une vision que je n’avais pas envisagé.
Je me demandais quand même après tout ce travail titanesque que j’avais fait avec plaisir comment cela se faisait-il que je n’avais pas eu de contact auprès de la fédération, du seul magasine spécialisé auquel j’avais proposé de donner les interviews gratuitement…
Sa réponse m’a été « fatale » et comme j’arrivais, en même temps, au bout des questions que j’avais, cela a été le coup de grâce.
Ce n’est pas que le milieu du kayak ne me connaissait pas, ne suivait pas ce que je faisais.
C’est qu’il se méfiait, se demandant ce que je voulais, ce que j’attendais de tout ce travail.
Il ne leur était pas venu à l’esprit que j’étais seulement passionné et que comme je n’avais pas trouvé des réponses à mes questions, j’étais parti les trouver et qu’au lieu de les garder pour moi, je les partageais parce que je n’avais rien à cacher.
Cette discussion avec Valentin m’a fait penser à une « brouille » que j’ai eu récemment avec deux personnes que j’appréciais particulièrement, que j’avais invité chez moi et qui se sont retrouvées à me tourner le dos du jour au lendemain pour une histoire minable et pathétique.
Mais je comprends mieux maintenant.
Dans ce monde, il y a deux façons de voir son voisin :
Soit c’est un ami et il n’y a pas d’histoire. On donne ce que l’on peut donner, sans rien attendre, parce qu’on connecte ensemble.
C’est ma façon de voir les choses.
Soit c’est un ennemi et dans ce cas, toute action va entrainer une demande, un retour, un échange.
Cela entraine de la méfiance et surtout de la fermeture envers autrui.
Parce qu’il ne faudrait pas être redevable, devoir appliquer la fameuse première règle.
Quand on pense l’autre comme son ennemi, c’est une guerre et c’est chacun pour soi. C’est une compétition à un seul gagnant quand dans mon monde, on gagne ou on perd ensemble.
Parfois, cette vision du monde est temporaire, parfois elle est gravée dans le marbre, sans possibilité de remise en question.
Ainsi, je vois l’autre comme mon ami et je n’attends rien de lui particulièrement.
Je comprends que l’on puisse me voir comme un ennemi, fourbe, manipulateur et avec tous les défauts du monde.
Parce que sourire autant, avoir l’air heureux et partager autant n’est pas la norme.
Dans tous les cas, cela ne m’empêche pas d’être moi-même, même si ca déplait.
Si vous souhaitez me voir comme votre ennemi, libre à vous, je ne vous en veux pas.
Je n’ai rien contre personne et je souhaite le meilleur à tous parce qu’à contrario, je vous considère comme un des miens.
Nous faisons parti d’un tout bien plus grand que nous.
Alors comment choisirez-vous de voir le monde ?