La passion ne suffira jamais et je vais vous expliquer pourquoi c’est encore une vaste fumisterie !
J’aurais préféré le faire à l’oral mais c’est la première fois que cela m’arrive, d’être dans l’incapacité physique de faire un épisode de LeaderCast.
Je peux parler mais difficilement et surtout pas avec mon entrain habituel.
Or, plus que ce que je dis, j’essaie de transmettre une énergie, une capacité à faire, les ondes du possible.
Quel est intérêt il y aurait à dire des banalités de manière mornes ? Aucune !
C’est pourquoi je me retrouve à écrire un nouvel article sur ce site où j’écris au fil de mes envies, de mes réflexions, sans aucunes ambitions particulières si ce n’est de m’exprimer.
Car ne pas s’exprimer, soyons-en tous conscient, c’est subir.
C’est laisser autrui décider de ce nous pensons, de ce que nous soutenons, de ce qui nous anime.
L’être humain est fort pour faire des suppositions, pour se raconter des histoires fausses, pour se créer des combats, des ennemis afin de se donner la force d’agir.
Je ne sais plus dans quel podcast j’entendais que c’était la « haine » qui le faisait réaliser ses projets.
Comme beaucoup de personnes, j’imagine qu’il s’agit d’une revanche à prendre sur la vie, ce que la perception de ce l’on pense avoir subi, de se prouver des choses.
Cela fait longtemps que j’ai passé ce cap de revanche et que je n’accorde pas de poids aux paroles d’autrui, me jugeant plus sévèrement que personne ne le pourrait.
Je suis assez « avancé » pour travailler sur moi et me remettre en question perpétuellement, par rapport à ce que je dis, ce que je fais, ce que j’ai.
Toutefois, il est important de s’exprimer, pour chacun d’entre-nous.
Même si tout n’est qu’impermanence et que nous avons le droit d’évoluer, de changer d’avis, de changer tout court.
J’ai le droit et surtout le devoir envers moi-même de défendre mes idées, de m’affirmer, même si elles ne sont vraies que maintenant, tout de suite.
Celui ou celle qui vous apparentera à vie à ce que vous avez dit ou fait a un problème qui n’est pas le vôtre.
C’est pourtant cette incompréhension de l’autre et le manque de confiance en soi qui font que nombreux ne s’expriment pas.
C’est comme s’ils votaient blanc en tout temps, sauf que voter blanc, c’est encourager et supporter malgré soi ce qui est en place.
Nous avons tendance à l’oublier quand nous choisissons de nous taire.
De plus en plus, la tendance est aux droits.
J’ai le droit de tout et je n’ai plus de devoir.
J’ai le droit de faire uniquement ce que j’aime et n’est pas le devoir de faire ce que je n’aime pas.
En ce sens, le droit à la passion, à vivre de sa passion est comme un dû.
Sauf que l’on ne comprend pas la passion.
On pense qu’elle tombe du ciel, que l’on essaie une activité et qu’elle arrive par enchantement : « C’est ce que j’ai toujours voulu faire »…
Je ne sais combien de personnes j’ai formé cette dernière décennie (sans doute plusieurs centaines), qui me disaient être passionnées et qui n’ont pourtant pas faire carrière dans le milieu de la musculation, qui n’en vivent pas et qui sont retournés à leurs anciens métiers avec de la chance quand cela était possible.
La vérité, c’est que la passion, c’est une construction.
La passion, c’est aimer une activité mais pas que.
J’en parlais encore sur mon Patreon et j’ai eu une excellente remarque de Guillaume que je connais bien et qui réagissait à mon dernier podcast privé.
Il y a un monde entre aimer l’idée et aimer faire.
Dans l’idée, j’aime tout !
Dans l’idée, j’adore les choux de Bruxelles.
Mais dans les faits, rien que l’odeur est difficile à supporter (Ok, j’exagère un peu).
La vérité est que dans notre société, nous mettons sur un piédestal des exceptions, des contre-exemples.
Pire, sous couvert de raccourcis, nous nous construisons une histoire qui n’est pas la leur pour expliquer leurs succès.
La dernière fois, sur mon compte Instagram, suite à la publication d’un réel sur la « fameuse règle » des 10 000 heures, quelqu’un me parlait de l’histoire des Self-Men-Made pour s’oppposer à cette règle grotesque qui est un énorme raccouri.
Elle a au moins le mérite de rappeler la valeur « travail » sur laquelle je vais revenir mais qui ne garantie certainement pas la réussite au bout. Elle offre des « possibles ».
Comme si quelqu’un s’était un jour construit seul.
A de nombreuses reprises et comme l’ont expliqué de nombreux experts, des vrais, l’être humain que nous sommes n’est que le reflet de son entourage.
Albert Jacquard dirait encore mieux :
- Nous sommes les liens que nous tissons
- La définition de chacun inclut les autres
C’est comme les sportifs qui reviennent à leurs meilleurs niveaux après une blessure, c’est digne de Cendrillon. Ce sont des exceptions.
La passion est quelque chose qui se construit vis à vis des compétences que l’on développe en regard de l’activité.
Il ne s’agit pas juste de faire quand on a envie, non.
Il faut savoir se forcer, surtout quand on n’a pas envie.
Il faut savoir se botter le cul parce que c’est maintenant que cela doit se passer.
La passion, ce n’est pas vivre dans l’attente.
C’est développer ses compétences, même et surtout si cela est difficile.
C’est avoir soif d’apprendre, de curiosité, de trouver des réponses à ses questions.
Il n’y a pas un chemin tout tracé mais à force de compétences, on développe la passion.
On aime ce que l’on fait lorsque l’on se se compétent.
C’est comme la fameuse histoire du coup de foutre quand on se met en couple.
C’est beau sur le papier mais la vérité est que d’une part, ce n’est pas gage de réussite, au contraire, et d’autre part, c’est une exception terrible, pas la norme.
Peut être avons-nous tendance à nous accorder plus d’attention aux exceptions car elles nous sont balancées à longueurs de journées sur les zéros sociaux, comme si cela était la norme.
Vous allumez votre téléphone : Tout le monde est beau, en forme, souriant, riche, en vacances…
Et puis vous allez dans la rue : Les gens font la gueule, ont des cernes, sont en surpoids, ne paraissent pas riches et font à priori des tâches qui ne leurs correspondent pas vraiment. (Je suppose, vous m’excuserez !).
Parce qu’on nous vend la passion comme le Saint Graal.
L’exception comme ce que nous devrions rechercher, vivre parce que sinon, ce n’est pas normal. C’est qu’il y a un truc qui cloche.
Que vivre sans passion, ce n’est pas vivre, que l’on passe à côté de TOUT !
C’est un mythe comme beaucoup d’autres car celle-ci se développe en ayant l’intention de faire au mieux quoi que l’on fasse.
On lit un livre (Oui, des gens lisent encore) en étant dedans.
On regarde en film sans l’accélérer (J’ai entendu ca en podcast ce matin, des gens regardent des films en vitesse x2 sur téléphone ! Jusqu’où ira la bêtise humaine ?)
On fait une séance de sport en la vivant.
On discute avec quelqu’un en étant là.
Et petit à petit, les compétences s’améliorent.
On développe un capital, un capital qui a de la valeur.
Une valeur qui peut se transmettre et pour laquelle les gens peuvent être prêt à payer.
Mais aimer juste une activité, sans y développer ses compétences, sans y réfléchir, sans avoir de feedbacks sur ce que l’on fait… ne produira aucun capital et aucune valeur à transmettre.
Nous avons tendance à l’oublier.
J’ai d’ailleurs un super exemple de quelqu’un qui a suivi et suis ses règles actuellement.
Il s’agit d’un de mes anciens élèves en suivi coaching à distance en musculation, qui est sur Patreon depuis presque le début et qui souhaitait se reconvertir dans le coaching.
Il m’avait écrit à de nombreuses reprises à ce sujet et je lui avais déconseillé de se lancer du jour au lendemain, d’autant plus vu sa situation avantageuse, son emploi du temps vis à vis de son travail…
Qu’a-t-il fait ?
Il a été curieux dans tous les sens.
Il a fait des formations à côté de son boulot, a commencé à coacher bénévolement, s’est rapproché des personnes qu’ils considéraient comme qualifiés par rapport à ce qu’il voulait faire et il est aujourd’hui en pleine transition à tel point qu’aujourd’hui, je ne doute plus du tout de son « succès » !
Une idée reste une idée tant que l’on ne met pas des choses en place concrètement.
Il ne s’agit jamais de se réveiller le matin, du jour au lendemain, et de claquer des doigts pour changer de vie.
La vie, c’est une construction.
On y pose la base, les fondations et petit à petit, on se rapproche du ciel, de son ciel, voir des étoiles.
Comme beaucoup de choses dans la vie, quand ca parait facile, soyez sur que ca ne l’est pas et que ca ne l’a jamais été.
Mais dans un monde où on croit que tout nous est du, on en oublie de développer son capital et sa valeur ce qui fait que l’on ne vaut rien !