Comment connaître votre avenir ?
Je n’ai jamais fait autant d’analyses morpho-anatomiques, que ce soit à distance via mon site RudyCoia.com qu’en présentiel à Annecy au SuperPhysique Gym que ces derniers mois.
Souvent, l’analyse est nécessaire et utile car elle permet de mettre en exergue d’éventuelles solutions afin de corriger ce que l’on estime être ses points faibles, mais aussi de réduire son risque de blessure en évitant de forcer dans des positions précaires pour soi sans que l’on s’en rend compte sur le court terme.
Mais parfois, elle n’est pas utile mais un véritable suivi à distance hebdomadaire serait préférable car il y a toutes les bases à poser qu’elles soient techniques, méthodologique et mentales.
Toutefois, dans la majorité des cas, on vient pour être rassuré, pour savoir si les objectifs que l’on a sont accessibles, son avenir.
« Puis-je avoir tel physique ? »
« Puis-je faire telle performance ? »
« Vais-je réussir à atteindre telle apparence ? »
La vérité est que je ne suis pas, à l’inverse de mamie Baba (pour ceux qui ont la référence), prédicteur de l’avenir.
Dans ce monde où l’on prend souvent exemple sur le « Super Chinois » (Cf cet article sur la Méthode Chinoise), l’exception, le survivant, il n’est pas dit qu’avec tous les efforts du monde, on arrive au même résultat que notre « exemple ».
Pire même, si l’on ne se rend pas compte que les dés sont pipés dès le départ comme en parle très justement Albert Moukheiber dans son livre « Neuromania« , on peut croire à la citation ridicule : « On n’a pas échoué tant que l’on n’a pas abandonné » et forcer toute sa vie en vain dans une mauvaise direction, nudgé par la société de manière générale.
Malgré tout, quelque soit le contexte, je n’ai aucune idée de jusqu’où peut aller une personne en terme de développement musculaire, qu’il ait les muscles courts, longs, des leviers favorables ou pas.
Bien sur, cela détermine une sorte de potentiel, de route à suivre pour l’exploiter mais aucunement jusqu’où on peut aller, la réussite quelque soit le domaine, ne dépendant pas que d’un unique facteur.
Comme on en parlait déjà à l’aube de notre vingtaine avec mon pote Romain qui était alors champion du monde de Squat : « La réussite est multifactorielle« .
Le fait que je coach depuis presque 20 ans et m’entraine personnellement depuis un peu plus longtemps, m’intéressant fortement au sujet, me permet d’estimer le potentiel et surtout l’implication que va mettre chacun à atteindre ses objectifs, jusqu’où il va pouvoir aller vis à vis de ses « contraintes ».
Mais il m’arrive parfois de me tromper, de ne pas y croire et d’être contredit.
L’implication, la motivation ou plutôt l’incarnation est ce qui me fait surtout croire à la possibilité d’atteindre ses objectifs.
Quand on fait une activité et qu’on respire celle-ci, qu’on est animé, que cela se sent dans les paroles que l’on prononce, que l’on transpire ce que l’on dit et ce que l’on fait, alors les « limites » peuvent ne plus exister.
J’utilise le conditionnel car, bien que cette condition d’incarnation soit essentielle, il n’en reste pas moins vrai qu’elle n’est pas suffisante.
Combien de pratiquants de musculation ai-je vu transpirer cette passion et peiner à atteindre 100 kg au développé couché ?
Dans l’absolu, c’est une très bonne performance comparativement à la majorité des humains mais vis à vis des plus doués d’entre nous, c’est assez faible.
Encore une fois, on y voit toute l’incohérence de se comparer à autrui quand nous ne partons pas avec les mêmes chances.
J’ose personnellement croire que je suis né sous une bonne étoile, que la chance est avec moi quand je vois tout mon parcours depuis que je suis né.
Et chaque « succès » me conforte dans cette idée, dans cette croyance.
Si je parle de croyance, c’est parce que celles-ci déterminent nos espérances de réussites. C’est d’ailleurs le premier chapitre de mon meilleure livre, The LeaderProject.
Si l’on n’y croit déjà pas, c’est fini avant même d’avoir commencé.
Si l’on fait une activité, qu’on lance un projet sans y croire, sans l’incarner, si on y performe, c’est le casse du siècle et je ne crois pas que cela puisse durer sans faire un burnout, puisque dénué de sens pour soi.
Il n’empêche que tout ce monde, toute cette vie que nous vivons n’est qu’incertitude.
Vous pouvez penser tout bien faire et ne pas avoir les résultats escomptés, voir aucun résultat.
Vous pouvez croire prendre soin de votre santé et faire une crise cardiaque demain, ne pas vous réveiller.
Vous pouvez imaginer faire ce qu’il faut pour prendre du muscle et ne pas en prendre.
Mais si on n’essaie pas, avec toutes ces tripes, toute son envie, tous les moyens que l’on a à disposition, alors dans 99% des cas, c’est perdu d’avance.
Je ne sais donc pas de quoi votre avenir sera fait, ce que vous pouvez faire ou pas, ce que vous arriverez à faire car il y a une part de chance, de contexte, d’être au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes, une part d’incertitude non contrôlable qui peut tout changer.
Nous aimerions tous être rassuré sur l’avenir, de savoir que nos efforts ne sont pas vains et que nous atteindrons nos objectifs.
Mais là n’est pas l’essentiel, ce qui vous rendra heureux.
Il n’y a qu’à voir le nombre de sportif depuis les Jeux Olympiques qui sont émotionnellement sous l’eau, sans objectif, en quête de sens.
Parce que se concentrer sur l’objectif peut certes donner des ailes mais ne suffit pas à être heureux, à contribuer au bonheur. Que fait-on quand on a atteint son ou ses objectifs ?
Dans le livre que je lis actuellement de Taj Ben Shahar : « Qu’est ce qui nous rend heureux ?« , celui-ci explique, pour avoir essayé de codifier le bonheur, qu’il ne s’agit pas de courir après un unique but et de l’atteindre.
C’est une multitude de facteurs que je vous laisserai découvrir en lisant ce livre ou si j’en fais un LeaderCast à l’occasion.
En tout cas, une chose est sur, personne ne sait de quoi votre lendemain sera exactement fait, même si vous essayez de tout contrôler.
Personne ne sait de quoi vous êtes capables et jusqu’où vous irez.
Je ferais bien la blague : « Mon nom est personne » mais la vérité est qu’en incarnant ce que vous êtes, vous finirez peut être heureux et passerez une agréable vie dans son ensemble, que vous vivrez une bonne expérience.
Mais si vous êtes à côté de la plaque, à faire ce qui ne vous correspond pas, à courir après des chimères qui ne sont pas les vôtres, alors c’est déjà perdu.
Le problème n’est pas l’incertitude mais l’inaction.