LE PROBLEME DE LA MAXIMISATION

Dans ma quête de contenu intéressant pour ma fameuse revue de presse sur mon Patreon, je suis tombé sur un podcast parlant de l’aberration de la maximisation de notre vie.

Il faut le dire, tout est fait pour que l’on optimise le plus possible sa vie.

Il faut gagner du temps sur tout, ne pas en perdre sinon sacrilège !

Il faut automatiser les réponses à ses emails, automatiser les posts sur les réseaux sociaux, il faut automatiser la création de vignette… afin d’aller toujours plus vite.

Il faut domotiser sa maison pour ne plus avoir à faire d’effort, pour se fatiguer le moins possible.

Si le linge pouvait s’étendre tout seul, ca m’arrangerait d’ailleurs (ou pas)…

Pire encore, il faut que notre voiture soit à bonne température quand on va l’utiliser pour ne pas avoir froid.

Gratter parce que le pare brise a gelé ? On est plus en 2000 ! Il faut se réveiller.

Et ce n’est jamais suffisant.

Il faut maximiser toute sa vie pour toujours faire plus, sait-on jamais que ce serait une course que l’on pourrait gagner, une vie où l’on pourrait être le meilleur par rapport aux autres.

Dans cette course à la maximisation, on en oublie de se poser des questions.

A quoi cela peut-il bien servir de tout optimiser ?

Pourquoi vouloir toujours courir après plus de confort, de temps quand on est déjà pas à ce que l’on fait comme j’en parlais dans mon article « On a tout son temps« .

Est-ce que de simples activités ne nous rendent finalement pas heureux, ne nous permettent pas de nous recharger dans cette course à la productivité, sans justement les faire dans cette optique de maximisation mais juste parce qu’il faut les faire ?

A-t-on vraiment besoin de tout déléguer, de maximiser son temps au maximum, de ne pas s’intéresser à ce qui nous entoure ?

J’en parlais la semaine dernière dans un LeaderCast « Conjugue au présent » quand je répondais à SD au sujet des combats à mener en évoquant le fait que l’on ne pouvait tous les mener.

Que l’on n’avait pas les ressources nécessaires pour être un expert de tout, s’intéresser sérieusement à tous les sujets, à faire attention à l’entièreté de ce qui nous entoure.

A vouloir gagner sur tous les fronts, on s’épuise et on finit par exploser.

On se réveille alors en comprenant que ce n’est pas une compétition contre les autres pour commencer.

Qu’il n’y a même pas de compétition contre soi.

Que toutes ces histoires de repousser ses limites, de sortir sa zone de confort ne sont que du mauvais flan sociétal (parce que le vrai flan, c’est bon ou pas).

Qu’il faut faire équipe avec soi-même et se créer des opportunités pour avoir la chance d’être porté par le vent de sa vie.

On se réveille en reprenant du plaisir à faire des choses simples que l’on avait délégué, déshumaniser parce que son temps était soi-disant précieux.

Au lieu de chercher des raccourcis, de faire tout son possible pour ne pas faire d’erreur, on en fait et on apprend.

On n’a plus peur de tester car les tests font partie du chemin, du jeu, de la vie.

On comprends que les hack sont une énorme connerie et qu’en fait, s’écouter est la meilleure chose à faire.

Qu’il n’y a pas besoin de faire ci, ca ou cela à telle heure parce que Gertrude a dit que c’était bien pour elle et pour tous.

Que si l’on n’est pas fait pour quelque chose, rien ne sert de forcer sa nature.

Combien de personnes font de la musculation sans éprouver aucun plaisir, juste parce que c’est « in », pour les apparences qu’elles n’auront jamais car ce n’est pas une question de maximisation pour vraiment progresser mais d’aimer ce que l’on fait sans aucune notion de temporalité ?

C’est comme les faux entrepreneurs, nullement animés par leurs projets, qui cherchent seulement à être entrepreneur parce que c’est bien vu et qui prennent les gens pour des cons sous couverts de discours marketing ridicules…

Chercher à tout maximiser, c’est attendre tout simplement la dépression comme le disait l’interlocuteur dans le podcast que je partagerais dimanche sur mon Patreon.

Je réfléchissais ainsi à mon rôle de coach, depuis presque 20 ans, notamment via les suivis que je propose sur mon site RudyCoia.com.

Quel est exactement mon but ? Est-ce que je fais partie de cette supercherie de la maximisation ?

Mon objectif n’est certainement pas de faire gagner du temps mais d’éviter d’en perdre. Là est toute la nuance.

Il n’est pas de proposer des raccourcis parce qu’ils n’existent pas.

Il est d’aller droit au but par rapport à soi, ses contraintes, ses objectifs plutôt que de faire au hasard parce qu’on n’arrive plus à s’y retrouver dans cette poubelle qu’est devenue le web.

C’est d’élever le niveau moyen parce que le niveau élevé ne peut être atteint que par soi-même.

Ces derniers temps, je remets beaucoup en cause ce « toujours plus » car je vois bien que c’est une erreur dans laquelle l’immense majorité s’engouffre sans remettre ce dogme en question.

C’est une course, une compétition perdue d’avance dans laquelle on essaie de nous pousser pour nous éviter de réfléchir à ce que nous voulons faire de notre vie.

On nous dit qu’il faut une meilleure voiture, une meilleure maison, une meilleure copine, un meilleur chien, de meilleurs vêtements…

Il faut que ce soit toujours meilleur sinon ca ne vaut rien.

On en arrive à cette société de surconsommation où il faut remplacer tout ce que l’on a et plus vite que son ombre pour soi-disant mieux, pour soi-disant être plus heureux…

Mais que voulez-vous vraiment comme vie ?

Imaginez là en détail, prenez une feuille, notez.

Vous vous apercevrez, presque sans aucun doute, que vous faites fausse route, que vous étiez engagé sur un chemin qui n’était pas le vôtre.

Le contentement est vu comme un abandon parce que la société nous dit que cela doit être une course contre les autres, contre soi, que l’on n’a pas le temps de minimiser, d’en faire moins.

Comme semblait dire Epicure : « Le bonheur n’est que dans le contentement de l’esprit et du coeur ».

Alors arrêtez de vouloir tout maximiser.

Sortez de cette roue sans fin heureuse, sans fin si ce n’est le burnout, la dépression.

Et si on faisait à sa sauce en comprenant que nous pouvons gagner ensemble plutôt qu’individuellement ?

Qu’il n’y a même rien à gagner au final ?

Que ce n’est pas une course, ni un combat.

C’est seulement vivre, pas survivre selon des dogmes erronés.

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