L’ENJEU NE DOIT PAS TUER LE JEU

Cela fait des années que j’essaie de prendre la vie comme un jeu, à l’instar des livres dont vous êtes le héros que je lisais adolescent.

Pourtant, je vois des gens se mettre continuellement la pression, quelque soit le sujet.

Il faut réussir aux yeux du monde, que ce soit nos amis, notre famille ou pire encore, de personnes que nous ne connaissons pas et qui donnent sans arrêt leurs avis sur nous sans nous connaître du tout.

Nous devons prouver à chacun que nous méritons ce qu’il nous arrive, que nous nous donnons les moyens de ses ambitions.

Il ne faudrait surtout pas que ce soit facile, tombé du ciel, un coup de chance.

On nous a éduqué avec la certitude que nous serions récompensé si nous nous donnons du mal.

Ainsi, on associe se faire du mal et réussir.

On ne s’imagine pas, à l’instar du livre « Facile » d’Olivier Pourriol, que les choses se feront ou ne se feront pas, tel le destin de notre vie déjà écrit.

A voir le mal, la douleur, la souffrance partout, comme un passage obligé, nous nous imaginons les pires scénarios.

Nous nous faisons peur, très peur. Nous faisons des plans, nous anticipons le pire, sait-on jamais que cela se produise car la vie ne peut pas être douce, facile, plaisante.

Ca ne peut pas rouler comme sur des roulettes en Abec 7 !

Il faut en chier et plutôt deux fois qu’une et nous allons souffrir, c’est une certitude.

A tel point que cela nous paralyse avant même que nous fassions quoi que ce soit et nous nous empêchons alors de vivre.

Sait-on jamais qu’ils se produisent évidemment le pire ?

Nous voulons lancer un projet, changer de vie, nous sommes dans une impasse mais nous sommes plus rassurés par le maintien de cette petite vie médiocre qui ne nous correspond pas que par le changement qui fait peur.

Pourquoi se produirait-il, en plus, le meilleur quand on voit ce qu’il se passe, du moins de ce que nous croyons, qu’il se passe dans le monde ?

A force d’être tiré vers le bas, nourri d’informations partielles, d’être attiré par les mauvaises nouvelles, nous nous inventons un monde imaginaire où tout tourne mal.

Il suffit de lire le livre « FactFullness » d’Hans Rosling pour voir que le « monde » de manière générale, va de mieux en mieux.

Encore pire, nous donnons du pouvoir à autrui sur ce qui pourrait potentiellement se passer dans notre vie.

Nous nous imaginons que nous sommes le centre du monde de la vie d’autrui quand nous avons déjà du mal à prendre soin de nous-même comme il le faudrait.

Si chacun d’entre nous prenait déjà soin de lui avant d’essayer de prendre soin des autres, je peux vous dire que la planète irait bien mieux.

Cette dose d’ego mal placé, d’égocentrisme a le vent en poupe et empêche une majorité de vivre comme il l’entend.

C’est, entre autre, ce que je partage dans un chapitre de mon dernier livre « The Life » où j’explique l’association que je me faisais de mon physique et le regard d’autrui sur ma personnalité et la perception que l’on se faisait de moi.

Avec le recul, c’était pour moi un manque de maturité, de recul dans la vie qui m’a empêché de prendre des décisions plus tôt.

Aujourd’hui, je dirais que l’on a tendance à projeter ses peurs sur autrui pour ne pas s’engager, pour ne pas faire, pour se brider et donc ne pas vivre.

On a peur et on partage ses peurs comme si elles étaient prophétiques.

Plutôt que de les prendre à la légère, elles sont graves et il faut donc les considérer comme tel.

Tout devient un enjeu avec la pression que cela implique, dramatisant le jeu qu’est la vie.

On se dit que le pire peut arriver et que l’on ne souhaite pas être l’instigateur du pire chez autrui, que l’on est responsable de ce qu’il ressentira, de ce qu’ils ressentiront, que nous les décevrons.

Comme si nous étions responsable des pensées d’autrui, de comment il se sent, comme si nous savions ce que pense notre voisin et que nous occupions ses pensées, même s’il est vrai que 80% des discussions dans la vie concernant les autres (Chiffre véridique !).

Nous nous mettons de la pression car nous pensons à tort que le monde repose sur nos épaules quand nous ne sommes qu’un grain de poussière.

A avoir cette vision du jeu qu’est la vie, certains pourraient penser que rien n’a finalement d’importance.

Que je m’en fous de tout, que je ne suis sensible à rien.

Que je suis plus spectateur qu’acteur de ma vie.

Mais je suis un joueur. Je veux jouer et j’aime gagner, comme tout le monde (du moins j’espère !).

J’aime m’amuser, rigoler, travailler… et voir où ca mène.

Je ne m’inquiètes pas de ce que pense autrui de moi car je sais qu’il a mieux à penser et qu’au pire, l’avis de gens non-sollicité ne compte pas, peu importe de qui il provient.

Je balance des bombes pour amuser la galerie et apprendre à connaître mon voisin.

Je choque pour faire réagir, pour découvrir, pour faire réfléchir.

Parce que tout ceci, finalement, n’a aucune réelle importance si ce n’est de choisir la manière dont on souhaite vivre.

Nous nous faisons des films de peurs qui ne se produiront jamais.

Nous nous interdisons de vivre car nous nous prenons trop au sérieux.

Nous nous mettons la pression car nous pensons qu’il y a de l’enjeu.

Il n’y a pas d’enjeu.

Il n’y a que du jeu.

Le reste, ce sont de mauvaises histoires que l’on nous a inculqué et que l’on continue à définir comme la norme et que nous prenons alors pour acquis.

Car la vérité, c’est que le meilleur va se produire !

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