SUIS-JE SATISFAIT ?

Peut-on être satisfait de ce que l’on a et ne pas désirer toujours plus ?

Est-ce que l’on ne se satisfait pas que lorsque l’on ne peut pas faire mieux ?

Certains disent que le secret du bonheur est de se satisfaire de ce que l’on a.

J’ai même une affiche que l’on m’avait offerte que j’ai exposé chez moi pour essayer de m’en imprégner.

Mais j’en ai aussi une autre qui dit « Suivez vos rêves, ils connaissent le chemin ».

Comme beaucoup, j’ai du mal à me satisfaire.

Je me dis que c’est pas mal, que là où j’en suis est inespéré sur certains aspects.

Mais pas mal n’est pas suffisant.

Il m’en faut plus mais est-ce que c’est la société de consommation en jouant avec mes émotions qui me poussent à ne pas me satisfaire, à toujours me dire que je peux faire mieux, même quand j’ai tout donné et que j’ai battu un de mes records ? A me dire que j’aurais pu faire ci ou ca différemment et finalement faire mieux.

Ou est-ce ancré en chaque être humain, ce besoin d’évoluer, de progresser, de faire plus ?

J’ai battu mon record mais il n’est que temporaire car je sais que je peux faire mieux.

Toutefois, je reconnais volontiers que j’arrive à me satisfaire dans certains domaines.

Professionnellement, cela fait longtemps que je ne fais plus la course au toujours plus.

J’ai eu un déclic quand j’ai dépassé mes rêves les plus fous.

Satisfait

Je n’ai jamais été dans la course aux abonnés, j’ai très peu apprécié « la célébrité », la popularité que j’ai eu pour des choses que je trouvais très « banales ».

Mais peut être que je ne m’attendais pas à être autant suivi, à autant réussir.

Peut être que mon éducation m’a amené à me satisfaire de la réussite que j’ai aujourd’hui car je n’étais pas prédestiné à « réussir » autant.

Peut être que je me satisfais de mon physique de super héros (sans les pouvoirs malheureusement) parce qu’il est bien au delà de ce que j’avais imaginé à mes débuts.

Et si tout était effectivement une histoire d’attente vis à vis de l’endroit où l’on a grandi, de la classe sociale à laquelle on appartient ?

On parle beaucoup de transclasses comme des exceptions avec des difficultés à rejoindre sa nouvelle caste.

Il est vrai que je me sens de là où j’ai grandi et que j’ai ses codes.

Je ne me sens pas être « grand patron » mais plutôt un artisan, à gérer plus ou moins tout seul, ses affaires, son travail… tout ce qu’il fait.

J’aime cette indépendance, cette possibilité de faire ou de ne pas faire.

D’avoir cette liberté de choisir ses contraintes.

En même temps, je ne veux pas m’embourgeoiser.

Je ne veux pas devenir Rocky qui se fait battre à plate couture mais c’est peut être mon ego qui parle, qui m’emmène.

Je ne souhaite pas tout déléguer, utiliser l’IA, aller dans le tout confort.

Je n’ai pas envie de faire le Bobo en Vanlife ou en Bivouac.

Je veux pouvoir choisir mes contraintes et que celles-ci soient agréables.

J’estime avoir assez travaillé pour toute une vie mais je souhaite avoir des projets, progresser, faire mieux comme avec le lancement récent de mon CQP afin de former les futurs coachs.

Mais parfois, en fonction du domaine, ce n’est pas possible.

Quoi que je fasse, je suis à fond.

Le ratio avantages / inconvénients de l’investissement que cela me demanderait dans certains domaines pour faire mieux est intenable, irréaliste, déséquilibré.

Cela ne me gênait pas quand j’avais 20 ans car je m’identifiais à ce que j’avais, à ce que je faisais. Je ne suis plus en phase.

Les années ont passé et ma définition d’une bonne vie a changé, évolué.

Je sais aussi que je ne serais pas le meilleur, quelque soit le domaine.

Je ne serais jamais champion olympique quelque soit l’activité.

Est-ce que tous mes efforts valent la peine pour gagner si peu, voir ne rien gagner puisque le vieillissement joue contre moi ?

Est-ce que cela a vraiment du sens de travailler plus pour gagner plus plutôt que de profiter d’une journée diversifiée, plus équilibrée ?

Je crois qu’il y a des périodes dans la vie, des cycles qui se font naturellement et qui amènent à se remettre en question.

Aujourd’hui, j’ai du mal à comprendre la pratique « sportive » de mon associé Fabrice sur SuperPhysique mais nous avons presque 10 ans d’écart.

J’aime me raconter l’histoire que si on n’a pas tout donné, on n’a rien donné.

J’aime croire à la méritocratie plutôt qu’à l’héritocratie.

Mais ce sont des histoires que je me raconte, des histoires inventées comme beaucoup de ce qui nous définit.

En tant qu’être humain, nous adorons les histoires.

Ce n’est pas pour rien que le storytelling cartonne et que l’on vend même des formations pour apprendre à raconter des histoires.

Peut être que c’est la société actuelle comme l’écrit très bien Fanny Nusbaum dans son livre « L’art de l’excellence » qui fait pour réprimer cette quête de pouvoir animal que nous avons en nous ?

Pour essayer de nous niveler vers le bas alors que l’on pourrait faire tellement plus ?

Est-ce que notre mission est de toujours faire plus si on le peut ?

Est-ce le sens de la vie finalement ?

Je n’ai pas envie d’y croire et de me raconter cette histoire.

Et je crois que je me satisfais aujourd’hui de nombreuses choses dans ma vie car je me rends compte que tout ce qui m’entoure est une histoire inventée de toute pièce.

Une mise en scène grotesque, un bêtisier auquel on souhaite me faire participer sans que je prenne le temps de réfléchir à ce que je souhaite vraiment faire de ma vie.

Alors peut-on se poser un instant, savourer ce que l’on a et en être satisfait sans en vouloir toujours plus ?

J’ai envie d’y croire mais je sens au fond que je n’en suis pas encore tout à fait là, si tant bien est que ce n’est pas la nature humain.

Et vous, où en êtes-vous ?

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