POURQUOI JE VIS CACHÉ ?

Faut-il vivre caché pour être heureux comme le dit le dicton ?

Pas plus tard qu’hier soir, on m’a demandé pourquoi je ne partageais pas plus ce que je faisais de mes journées, notamment via mes activités sportives.

Il est vrai que cela fait maintenant quelques années que je suis assez discret en partage d’image à ce sujet, en dehors des podcasts où je raconte parfois ce que je fais, que je me fais plutôt absent des réseaux sociaux et que je laisse autrui parler de moi.

Mais dans une époque d’image à tout va, je peux comprendre que dire ce que l’on fait ne suffise pas pour beaucoup tant l’exemplarité est devenue ringarde et exceptionnelle à la fois.

Caché

Je vois bien que je fais parti des exceptions et que cette exemplarité dérange !

Quand j’avais la vingtaine, et même avant, nous partagions notre progression via les forums de musculation une fois par an.

Je faisais mes photos de l’année en aout chez mon grand père toujours au même endroit.

On avait nos petits appareils photos numériques (J’avais un canon ixus 40 de mémoire), on faisait nos 7-8 photos et c’était terminé pour un an.

On espérait voir nos progrès d’années en années et je me souviens particulièrement de certains qui n’hésitaient pas à dire « C’est tout » alors qu’ils ne s’affichaient, ne partageaient pas eux-mêmes (Ca, ca n’a pas changé !).

Puis les réseaux sociaux sont arrivés et il a fallu occuper le terrain.

Ce n’était pas intentionnel mais plutôt inconscient telle la fameuse pyramide de Maslow.

Je partageais alors tout et n’importe quoi autour de la musculation (Il suffit de remonter mon compte instagram), tous les jours.

Il fallait être là, occuper le terrain.

De plus, dans cette phase de ma vie, j’avais des choses à me prouver et à prouver au monde entier.

Occupant le terrain presque seul sur internet, je faisais figure de représentant de la musculation sans dopage en France.

J’étais celui qu’on citait à longueur de temps, vers qui on reconduisait si on voulait être coaché.

Et comme j’ai le Spirit depuis toujours, cela m’a amené à un niveau que je n’aurais pas soupçonné physiquement.

Je suis devenu « énorme » naturellement, j’ai réalisé des performances incroyables pour moi.

Je ne me posais pas la question de partager tous les jours, c’était le jeu et en plus, il fallait être meilleurs que les autres.

C’était une course au toujours plus ! (J’en parle grandement dans mon dernier livre « The Life« ).

Je me souviens d’ailleurs d’une histoire lors d’un tournage vidéo où avec un « influenceur », nous avions à peu près le même nombre d’abonnés et qui était heureux de m’avoir dépassé de 50 abonnés mais qui dans le vraie vie n’ouvrait pas beaucoup la bouche… Un décalage entre le virtuel et la réalité dont je parle régulièrement en podcast.

Les années ont passé et j’ai évolué.

J’ai compris que je n’étais pas le nombril du monde, que le regard et l’avis de personnes non sollicitées n’avaient aucun intérêt et que je n’étais obligé de rien.

Moi qui m’apparentait, me définissait à mon physique et à ce que je partageais, j’ai compris que mes actions ne déterminaient pas qui j’étais.

Comme le dit si bien Pierre David dans son livre « Identité Gagnante » : « Je suis, je fais, j’ai » et non pas « J’ai, je fais, je suis ».

Le monde a évolué aussi. Quand nous n’étions qu’une petite dizaine à partager ce que nous faisions en musculation, nous sommes devenus des centaines, si ce n’est des milliers aujourd’hui.

Tout le monde veut sa part du gâteau, quelque soit son niveau.

Alors que je partageais en tant que « Meilleur », le monde a évolué vers le bas.

Mon éducation m’invite à m’intéresser aux meilleurs, à accorder du crédit au meilleur.

Je regarde ce que fait le champion. Par exemple, en triathlon, je vais regarder ce que font nos français qui sont au top !

Mais je ne vais pas regarder et encore moins m’intéresser à l’influenceur bidon qui fait un Ironman en 12h.

Ca n’a aucun sens pour moi de partager sa médiocrité.

Certains et certaines me diront que cela les motivent, que cela les inspirent, qu’ils se sentent plus proches de ces gens que des champions.

Mais c’est un « métier » influenceur ou vendeur de rêve, vendeur de vent… Peu importe comment on les appelle : Escrocs ?

Je ne me suis jamais défini tel quel et je n’ai jamais souhaité vendre du rêve.

J’ai toujours dit la vérité ce qui a parfois déplu à de nombreuses personnes qui auraient souhaité pouvoir s’empiffrer de gâteau et avoir les abdominaux visibles à 40 ans alors qu’ils ne les ont jamais eu visibles en appliquant cette « recette ».

Je me suis toujours défini comme un passionné, quelqu’un de curieux qui partageaient les réponses du moment.

Je n’ai jamais souhaité être un influenceur et encore moins être populaire ou célèbre.

Aujourd’hui, je ne partage pas ma vie sur les réseaux car je ne souhaite pas rentrer dans cette distinction du réel et du virtuel.

Je ne souhaite pas proposer le meilleur de ma vie dans une vie finalement banale (pour moi) que j’ai construite pas à pas durant ces 20 dernières années.

Je vis ma vie de rêve chaque jour et je n’ai surtout pas envie de faire des envieux.

Caché

Je ne souhaite pas que des gens vivent ma vie par procuration.

Je désire que chacun puisse façonner sa vie comme il l’entende.

Je veux que vous viviez votre vie plutôt que d’être inspiré par un mensonge.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont un énorme mensonge.

Chacun / Chacune y raconte n’importe quoi, vend son cul pour 3 francs 6 sous, se prostitue légalement pour vous faire acheter n’importe quoi… Si j’étais au pouvoir et que j’imposais ma dictature, j’effacerais d’un clic tous les réseaux sociaux d’ailleurs et j’instaurerais une hiérarchie et un droit de partage !

Je sais comment marche le désir humain, il est mimétique. On cherche à copier ce que l’on voit le plus, c’est en nous, ce sont les neurones miroirs.

Très peu de personnes peuvent lutter contre, inconsciente qu’elles sont dans ce monde du toujours plus.

Je ne souhaite pas donner envie d’être comme moi car il n’y en a qu’un comme moi.

Je ne souhaite pas vendre mon cul et vous escroquer.

Je fais mon bonhomme de chemin et je partage à ma façon, en écrivant des articles, des livres, en faisant des podcasts.

Je choisis de partager à ceux qui cherchent à s’élever, à ne pas être dans le mensonge, à ne pas juste survivre.

J’ai envie de parler d’égal à égal avec n’importe qui, sans me prendre pour une vedette ridicule parce que je partage ma course à pied à 10 km/h.

Je viens d’un monde où quand tu es nul et que cela t’importe, tu fais ce qu’il faut pour évoluer et tu ne cris pas sur tous les toits ce que tu fais de nul.

Tu ne progresses pas vis à vis à la progression des autres.

Tu évolues toi-même par tes efforts.

Et si tu ne deviens pas le « meilleur » au point de pouvoir t’afficher, qu’importe.

Ce qui compte, c’est la vraie vie.

C’est le relationnisme comme dirait David Brooks dans son livre « La deuxième montagne« .

Ce n’est pas l’hyper individualisme, le « Moi, je ».

On s’en fout de toi et si on t’accorde de l’intérêt alors que tu es nul, pauvre monde !

Je ne peux pas faire partie de cette mascarade, de ce grand bêtisier.

Et en même temps, je ne veux pas participer à cet escalade du toujours plus.

Aujourd’hui, il faut faire des réels, des montages incroyables, des photos d’une qualité folle.

Où est passé la vie, l’authenticité ? La petite photo faite à l’arrache, la vidéo un peu sombre de sa performance ?

Je n’ai jamais aimé les acteurs, bien que la société leur voue une gloire éternelle.

Je n’aime pas que l’on joue avec mes émotions et c’est pourquoi je ne souhaite le faire avec personne.

Je ne veux pas faire tout sourire l’espace de 30 minutes de vidéo si je n’ai pas le sourire dans ma vie.

Je ne veux pas vendre de l’irréel quand, en fait, je passe ma journée dans le noir et que j’annonce mon Burnout deux semaines après… (Vous en connaissez des comme ca, hein ?)

Parce que je me prostitue volontiers pour satisfaire des algorithmes à la con.

Alors je vis caché.

Je ne montre pas ma vie de rêve, le vrai rêve parce que ca n’a aucun sens.

Je la vie chaque jour et j’essaie d’être utile à ma façon.

J’invite régulièrement à venir à la Villa SuperPhysique où je vis pour y séjourner quelques jours et refaire le monde, partager des activités, la vie quoi…

Parce que rien ne vaut le réel.

Le virtuel, c’est un énorme mensonge pour la majorité.

Ce sont des débats inutiles, des prises de positions ridicules qui nous éloignent de notre humanité.

Je connais les codes pour les avoir utilisé à outrance.

Je n’ai plus envie de m’afficher torse nu tous les jours pour montrer que j’existe, que j’ai.

Je le sais que j’ai parce que je suis.

Voici pourquoi j’écris plutôt que de faire le guignol 🙂

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