Il y a moins d’une semaine, j’ai partagé ma conversation avec Jessica Vetter dans mon podcast »
Les Secrets du Sport« .
A la base, j’y parle surtout d’entrainement mais lorsque nous avions échangé par message pour finaliser notre rendez-vous, celle-ci était curieuse de mon « évolution ».
Comment j’avais fait pour « changer » d’activité ? Concrètement, au jour le jour, en quoi cela consistait ? Quel était mon nouveau rythme d’entrainement ? Elle qui était confronté à un dilemme.
Cet épisode a fait écho à nombreuses personnes et c’est normal puisque la majorité d’entre vous, qui suivez mon travail, êtes confrontés aux mêmes problématiques.
Nous avons à peu près le même âge, les mêmes ambitions, les mêmes envies. Nous avons grandi ensemble, même si éloigné géographiquement.
Nous remettons le statu quo en question chaque jour pour vivre une vie plus choisie.
Evidemment, tout ne nous ai pas permis et ce n’est pas parce que l’on veut qu’on le peut comme le disent de nombreux « spécialistes ».
Mais on peut agir avec ce que la nature nous a donné.
Nous avons chacun nos forces et nos faiblesses, si l’on conçoit les choses ainsi. En tout cas, il est permis à tous d’avoir une once de liberté dans sa vie, même si beaucoup ne dépend pas vraiment de notre volonté.
Nous sommes comme nous sommes.
Si vous faites 2 mètres et que vous souhaitez faire de l’haltérophilie, bien à vous mais il y a de fortes probabilités que cela ne vous convienne pas du tout, que vous alliez contre votre nature et que vous vous blessiez petit à petit.
A l’inverse, si vous faites 1m55, il y a peu de chances que vous deveniez champion d’aviron !
Ce n’est pas parce que votre voisin le fait que vous pouvez le faire, même si c’est motivant de se raconter cette belle « fausse » histoire.
Combien de vidéos je vois sur les réseaux sociaux de personnes qui font des choses dont je suis admiratif et que je ne ferais jamais, que je ne pourrais jamais faire ?
Ce n’est pas être défaitiste ou abandonner avant d’avoir commencé que de se dire ca mais une juste réalité.
Je ne suis pas mon voisin et mon voisin n’est pas moi.
L’important, pour moi, dans la vie, c’est plutôt de trouver des moyens de s’exprimer, en dehors, déjà, de toute notion de performance.
Cela peut être par le sport, par l’écriture, par le podcast, la vidéo, vos relations amicales et amoureuses, la cuisine, le jardin…
Il ne s’agit pas tant de l’activité que vous faites que ce que vous en faites et de comment vous la vivez.
Je le vois, avec la musculation et sa démocratisation, où de nombreuses personnes se sont mises à aller en salle, à s’équiper et s’étonnent de ne pas avoir de résultats.
C’est tout simplement parce que ce n’est pas un moyen d’expression, une continuité de qui ils sont.
Ils aimeraient être comme ci, comme leur idole qu’ils ne le peuvent pas.
Ils se forcent à s’entrainer, à suivre un plan, à s’alimenter d’une façon rigide (parce qu’ils n’ont pas compris comment s’alimenter par rapport à eux).
Ils ont l’impression de faire des sacrifices, que c’est difficile.
Ils cherchent des secrets, des hacks, des astuces, des raccourcis parce qu’ils n’aiment pas ce qu’ils font.
Je n’ai jamais ressenti aucune difficulté à aller m’entrainer et encore moins à table.
La diète, c’est la diète et je me suis alimenté des années sans y déroger sans ressentir aucune notion de sacrifices. Même aujourd’hui, je ne ressens aucune envie particulière gustativement parlant.
C’était et c’est toujours simplement un moyen d’affirmer mon identité et mes valeurs, une extension de moi.
Je ne force pas ma nature, c’est ma nature.
Ainsi, s’exprimer n’est pas permis à tous dans toutes les activités.
Si je prends mon exemple personnel, si j’ai aussi bien progressé en musculation au fil des années, même tout s’est fait sur plus d’une décennie, c’est parce que quand je m’entraine, rien d’autre n’existe.
Je suis dans mon élément, c’est moi. Je prends mon temps, je fais, je vis, je suis.
Je ne me force pas pour m’entrainer et si j’avais les capacités de récupération en ce sens, je m’entrainerais encore plus.
Cela me rappelle un épisode des Secrets du Kayak avec Sébastien Jouve qui me répondait à la question « Que changerais-tu si tu pouvais remonter le temps ? » : Je m’entrainerais encore plus alors qu’il s’entrainait comme un forcené.
Quand j’écris, je suis dans mon monde. Les mots fusent dans ma tête, mes doigts appuient sur les touches de clavier plus vite que mon ombre. C’est naturel parce que je m’exprime.
Chaque chose que je fais n’est qu’une continuité de mon identité.
Je ne commence rien, je continue.
Bien que le progrès motive à continuer, à persévérer dans une activité, ce n’est pas ce qui fait qu’on persévère.
Ce n’est qu’un plus, une cerise sur le gâteau.
On le voit bien, ce ne sont pas les plus doués qui arrivent au plus haut niveau, quelque soit le domaine.
Ce n’est qu’une question d’expression.
Aujourd’hui, notre espace de liberté quant à ce que l’on veut faire, qui on veut être est limitée et le sera toujours.
Ce n’est pas une question de société, d’organisation démocratique ou que sais-je encore.
C’est qui nous sommes, comme si beaucoup de nous-même était prédestiné grâce ou à cause de notre héritage génétique, de notre éducation, de notre classe sociale….
C’est peut être pour cela que les compliments quant à ce que je réalise parfois ne me font ni chaud ni froid car ce n’est que moi et je ne fais, en ce sens, rien d’exceptionnel.
Je me contente de faire parce que j’ai besoin de m’exprimer.
Je continue au lieu de commencer.
Je ne cherche pas à gagner, je cherche seulement à vivre.
C’est aussi simple que cela.
La suite ? C’est dans mon nouveau livre « The Life ».