C’EST LE JUSTE PRIX (Avec Gripsou, Picsou, Dingo et Donald)

Quand j’étais enfant, à midi, sur TFI, il y avait toujours l’émission « Le juste prix » avec Philippe Risoli.

J’adorais cette émission, outre l’humeur et la joie communicative du présentateur, il s’agit de trouver le prix de divers objets.

Cela pouvait aller du simple sèche cheveux à la dernière voiture d’une marque française.

Pour gagner, il fallait donc trouver le juste prix, sinon c’était perdu.

Maintenant, imaginons une conversation entre 4 amis dont je ne citerais pas les noms 🙂

Le premier est Gripsou. Impossible de lui soutirer un sous, chaque achat est réfléchi et la moindre dépense nécessite une réflexion. Vais-je sortir gagnant de la transaction ? Est-ce que ce que j’achète vaut réellement son prix ?

Est-ce que je vais vraiment en avoir pour mon argent ?

Conscient de la valeur de l’argent, peut être à l’extrême, tout est scruté et il est hors de question de se faire escroquer sinon je vais le faire savoir et pas qu’un peu ; Ca va gueuler surtout à l’ère d’internet où n’importe qui peut donner son avis sur n’importe quoi.

100 euros pour une paire de chaussures, elles n’ont pas intérêt à être en carton assemblée par des petits chinois exploités dans la boue.

Le deuxième, c’est Picsou. Alors lui, il dépense presque sans compter. Pas question de faire des économies sauf pour ce qu’il souhaite se procurer.

Il est normal que certaines choses valent chères, très chères et ne soient pas accessibles à la majorité.

Ca se mérite et il faut faire de réels efforts pour les obtenir, pour vivre certains expériences.

Le prix, c’est le prix et ca ne se discute pas. Si c’est 100 euros, c’est que ca les vaut. Si c’est 8000 euros, c’est que ca les vaut.

Le troisième, c’est Dingo. Il est enjoué, vois la vie avec des yeux d’enfants mais est un peu perdu.

Il n’arrive pas à déterminer ce qu’est le bon prix, quelles sont ses priorités, il ne sait pas où donner de la tête.

Il se laisse tantôt convaincre par Gripsou, tantôt par Picsou.

Il achèterait aussi bien une voiture à 2000 euros qu’une voiture à 60 000 euros en fonction du dernier argumentaire qu’il a entendu.

Il n’arrive pas à définir réellement la valeur des choses. Il se demande sans arrêt ce qu’est le bon prix ? C’est combien ?

Enfin, il y a Donald et son principal problème est qu’il a une famille à nourrir : Riri, Fifi et Loulou.

Ils ne vont pas manger que des pommes de terre ces canards là.

Alors il doit réfléchir à ses achats, à son organisation financière. De combien a-t-il besoin chaque mois pour faire vivre sereinement sa petite famille selon ce qu’il estime être une « bonne » vie ? Du moins, une vie où ils ne manqueront de rien. 

Pas une vie de bourgeois mais une vie où ils pourront se concentrer uniquement sur leurs décisions et l’avenir qu’ils souhaitent.

Ces 4 amis ont donc une discussion car chacun d’entre eux est entrepreneur et travaille à son compte.

A un moment vient donc la question du prix, du juste prix pour leurs services.

Partons du postulat qu’aucun d’eux ne courent après l’argent pour l’argent mais veut vraiment aider son prochain dans une optique gagnant-gagnant.

On comprend aisément les arguments que pourraient avoir Gripsou pour fixer ses prix, étant très à cheval pour ne pas se faire arnaquer.

Le juste prix de Gripsou serait celui qui est accessible à la majorité, ceux qui ont le salaire moyen et qui pourraient donc y avoir accès.

Forcément, ce service ne pourrait pas être premium et répondre aux besoins de tous mais correspondrait à 99% des personnes qui sont des débutants dans toute activité.

Il souhaite niveler le niveau moyen vers le haut.

Pour Picsou, c’est différent car étant habitué à payer des prix affolants pour la majorité, sa vision est que tout a un prix et qu’il est hors de question de se brader.

Ce qu’il a acquis pour plusieurs milliers d’euros, il ne peut pas le « donner » contre quelques dizaines, voir quelques centaines d’euros.

Tout le monde ne peut pas devenir champion, malgré toutes les conneries que l’on peut entendre, alors il propose des prix de champion et se concentre sur le 1% des gens.

Il souhaite niveler le haut niveau vers le très haut niveau.

Dingo, lui, hésite. Est-ce qu’il doit proposer des contenus accessibles à tous ? Ou alors pour le 1% ?

Qu’est ce qui impactera le plus la société dans le bon sens ?

Est-ce qu’aider le 1% se fera plus ressentir sur la majorité ensuite par les décisions que prendra ce 1% ? Par l’exemplarité que montrera ce 1% ?

Pourquoi ne pas faire les 2 ?

Des produits pour les 99% et des produits pour le 1 % ?

Mais ne risquerait-il pas de perdre les gens qui le suivent ?

A vouloir plaire et proposer à tout le monde, comment savoir faire la part des choses ? 

Sachant que l’on a tous envie du « meilleur » et qu’on ne veut pas se contenter du moins bien, par dépit.

On souhaite toujours que cela soit un choix, notre choix.

Peut être devrait-il commencer par les 99% puis progressivement monter en gamme si l’envie lui prend.

La technique de base du marketing avec le produit d’appel puis le produit moyen et enfin le produit haut de gamme ?

Pour Donald, c’est différent car il pense avant tout à sa famille.

Il voudrait bien proposer plus mais on dirait qu’il hésite.

Pourtant, il est exemplaire dans ce qu’il fait, représente vraiment quelque chose mais il attend je ne sais quoi.

Il propose bien du coaching mais il faut chercher pour le trouver.

Il propose des petits livres mais il faut aussi bien chercher pour les trouver.

On se demande ce qu’il attend pour proposer plus, pour en parler plus.

Mais peut être que c’est lui le plus heureux, à se contenter de ce qu’il a, sans vouloir plus, parce que tout va bien.

Pourquoi se poser des questions si tout va pour le mieux et que l’on est là où on est ?

Ne se pose des questions que celui ou celle qui ne vit pas la vie qu’il souhaiterait.

Mais alors quel chemin emprunté ?

Quel est le bon ?

Sachant que notre éducation, nos expériences nous amènent forcément à être un savant mélange de ces 4 personnages.

Alors qui serez-vous ?

Et surtout pourquoi ?

Celui qui souhaite tirer le niveau moyen vers le haut ? Ou celui souhaite tirer l’élite encore plus haute en espérant que l’élite fasse ensuite son « job » de tirer le niveau moyen vers le haut ?

Qu’est ce qui aura le plus d’impact ?

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